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Le Monde 2009 | BAKCHICH 2009 |
Le Journal du Dimanche (2009) |
MEDIAPART 2010 |
Le Monde, jeudi 21 octobre 1999
Un mensuel �corne le monopole de
l'information
en Polyn�sie fran�aise
En 102 num�ros; � Tahiti Pacifique � a r�ussi � faire entendre sa diff�rence dans un territoire o� les deux quotidiens appartiennent au groupe Hersant. Voulu, dirig�, r�dig� par un Am�ricain, il se heurte aux pouvoirs locaux
�LE DE MOOREA (Polyn�sie fran�aise) : d'abord trouver la route des ananas qui part de la c�te pour remonter dans la vall�e. Tr�s vite le bitume bossel� laisse place � des pierres. Au troisi�me virage, emprunter le chemin de terre rouge qui grimpe sec. La petite maison, un "fare", n'est pas loin. Sur la porte une simple �tiquette : "r�daction". Voici le si�ge de Tahiti Pacifique, le mensuel fond� en 1991 par Alex W. du Prel. Ce cinquantenaire � l'allure d�bonnaire cumule les fonctions de directeur de la publication, responsable de la r�daction, �ditorialiste, journaliste, secr�taire et standardiste... Am�ricain, il a d�barqu� dans l'archipel il y a bient�t vinq-cinq ans.
Comme bien d'autres il est d'abord tomb� sous le charme des lagons, la nonchalance des soirs, la vie qui semble si facile. Mais Alex W. du Prel a su voir l'envers du d�cor. Avec une poign�e d'amis, et trois francs Pacifique six sous, il a donc lanc� ce mensuel. Pari risqu�, mais pari gagn� : Tahiti Pacifique a f�t�, en ao�t, son centi�me num�ro. Tir� � 4 000 exemplaires, il a atteint une relative stabilit� financi�re gr�ce � ses abonn�s, dans les �les mais aussi en m�tropole.
Tout n'est pas bleu lagon pour autant. Car dans le petit univers m�diatique de la Polyn�sie fran�aise, Tahiti Pacifique d�range, irrite, d�tonne. Deux quotidiens se disputent l'information �crite : Les Nouvelles de Tahiti et La D�p�che de Tahiti. Ces deux titres appartiennent au groupe Hersant et il faut de la patience et un oeil exerc� pour d�nicher des nuances dans le traitement de l'actualit�. � A la fin des conf�rences de presse du gouvernement du territoire, les membres du cabinet du pr�sident [Gaston Flosse] distribuent des disquettes aux journalistes �, raconte Alex W. du Prel. Cela donne le lendemain des articles pratiquement copie conforme, seul le titre changeant.
En 102 num�ros, Tahiti Pacifique a montr� sa diff�rence avec quelques dossiers bien sentis sur les effets pervers de la d�fiscalisation - la loi Pons - agr�ment�e ici de la loi Flosse : le journal a montr� comment, gr�ce � d'ing�nieux montages, des promoteurs font de la culbute financi�re. Il s'est aussi, notamment, int�ress� � la difficile adaptation des programmes nationaux pour les �l�ves polyn�siens. Nombre d'articles de Tahiti Pacifique sont r�dig�s par des universitaires, fran�ais, am�ricains ou australiens, qui trouvent l� un espace de r�flexion et de libert� de parole. Le courrier des lecteurs, via la toile ([email protected]), permet un dialogue des quatre coins du monde. Un r�seau de correspondants locaux alimentent aussi les colonnes de Tahiti Pacifique de petites informations venues des atolls et qui ne font pas toujours plaisir � tout le monde. Comme les billets d'humeur ou d'ironie que signe bien entendu Alex W. du Prel.
TRADUIT EN JUSTICE
Aussi il arrive que les pouvoirs politiques fassent pression sur
les annonceurs pour qu'ils s'abstiennent de passer des
publicit�s. Alex W. du Prel a m�me carr�ment
�t� interdit sur l'antenne de Radio-France Outre-mer.
Mais ces temps-l� semblent d�sormais r�volus,
m�me s'il arrive encore que le directeur de la
r�daction soit traduit en justice. Sur les rayons de sa
biblioth�que, Alex W. du Prel montre Le Droit de la presse.
C'est sa bible, sa r�f�rence. � J'ai perdu
tr�s peu de proc�s �, r�sume-t-il avec
un sourire plut�t satisfait.
Maintenant il voudrait am�liorer la maquette de Tahiti
Pacifique, lui donner plus de clart�, mettre des photos
couleur. Il ne ch�me pas sous le soleil de l�-bas.
D'autant qu'il prend le temps d'�crire et de publier des
recueils de nouvelles ( Le bleu qui fait mal aux yeux et Paradis en
folie), petites histoires ramass�es qui racontent comment la
culture polyn�sienne a du mal � s'adapter � la
r�alit� du commerce international. En fait, Alex W. du
Prel s'amuse : � Je vis de l'�crit dans un pays
o� personne ne lit �.
Bruno Causs�
Extrait de la Gazette de La Francophonie, nov.1999, p.11
Le mensuel d'information et d'�conomie � Tahiti Pacifique �, dirig� par Alex W. du Prel, a f�t� son centi�me num�ro. R�alis� sur l'lie de Moorea, il r�siste face aux deux quotidiens du groupe Hersant � Les Nouvelles de Tahiti � et �La D�p�che de Tahiti �. Le journal a r�ussi � se d�marquer en cr�ant un espace de libert� et de parole dans ses colonnes.
"Prises de Bec", Canard Encha�n�, 5 juillet 2000
Il r�ve de transformer la Polyn�sie fran�aise en "Tahiti Nui" (le grand Tahiti). La m�me semaine, ce pr�sident m�galo s'offre un palais somptueux et une cha�ne de t�l�, comme s'il ignorait que Tahiti nui(t) gravement � la sant�.
Les Polyn�siens n'en ont pas cru leurs yeux
quand ils ont vu en ao�t dernier leur pr�sident avec un
casque sur la t�te jouer les chefs de chantier pour activer
l'ouverture d'une voie express. Beaucoup ont pens� :
� Gaston a p�t� un plomb. �
Depuis, le diagnostic s'est confirm�, A 69 ans. malgr�
sa collection d'�charpes tricolores (ex-d�put�,
ex-secr�taire d'Etat, aujourd'hui s�nateur-maire et
pr�sident de l'Assembl�e territoriale), Gaston Flosse,
toujours fou de pouvoir, n'est pas fiu d'honneurs (1).
Non content d'avoir cr�� son hymne, ses
m�dailles du grand ordre de Tahiti Nui, sa compagnie
a�rienne, son drapeau (qui flotte fi�rement au fronton
parisien de la d�l�gation de la Polyn�sie
fran�aise, comme s'il s'agissait d'une ambassade), celui que
Chirac consid�rait comme son
� fr�re � a inaugur� la semaine
derni�re son nouveau palais pr�sidentiel. D�cor
tape-�-l'œil, velours damass� rouge,
�paisse moquette, mobilier Louis XIII exotique... Cette
b�tisse pharaonique, que le service de presse de Flosse
voudrait faire passer pour une � ancienne caserne de
1881 r�habilit�e �, a co�t�
la bagatelle de 20 milliards de centimes. Un peu cher pour une
r�habilitation et pour un Territoire qui n'a que 220 000
habitants, la population du XVe' arrondissement parisien... Seule
personnalit� parisienne venue � l'inauguration,
l'antique Bernard Pons a oubli� qu'il avait nagu�re
d�clar� : � En Polyn�sie, il y
a deux drames. Le premier, c'est qu'il y a Gaston Flosse, le second,
c'est que nous ne pouvons pas nous en
d�barrasser. �
En fait, le vrai drame, c'est qu'� Paris personne ne veut s'en
d�barrasser. Chirac continue de soutenir Gaston 1�. Quant
� la gauche plurielle, elle ne veut pas �corner la
cohabitation pour quelques arpents de cocotiers... Que Flosse,
s'�clate donc sur son terrain de jeux !... Des joujoux,
il s'en paie. La semaine derni�re il s'est offert une
cha�ne de t�l� baptis�e "TNTV". Cette
t�l� du pr�sident est vant�e par son
propri�taire comme � la t�l� des
Polyn�siens � histoire de montrer que la
cha�ne publique RFO est celle des � Popa'a�
(Europ�ens). A Paris, le Conseil sup�rieur de
l'audiovisuel a donn� son autorisation juste pour le 27 juin,
ouverture du Heiva, le grand festival local. Les sages du CSA n'ont
donc aucune inqui�tude sur le caract�re
� social, �ducatif, culturel � de
T�l� Gaston. Fort � propos, le gouvernement
local avait d�tax� quelques heures plus t�t les
d�codeurs et les paraboles... Ainsi �quip�s, les
Tahitiens peuvent voir en boucle toute la journ�e la trombine
de leur pr�sident. C'est le paradis, non ?
Pour que l'ordre, le calme, le luxe et la volupt�
r�gnent tout � fait, Gaston s'est offert l'an dernier
le � GIP - (groupe d'intervention polyn�sien).
Surnomm�e "Gaston intervient partout", pay�e
directement par la pr�sidence. cette milice est capable de
terrasser � la fois la populace et la caillasse. Les gros bras
qui la composent pratiquent � la fois la matraque et le
bulldozer. Pourquoi Flosse se g�nerait-il ? Pour
b�tonner son pouvoir, il a un truc qui marche � tous
les coups : � Je suis le rempart contre les
ind�pendantistes �. Si Oscar Temaru (le chef des
ind�pendantistes) n'existait pas, Gaston l'inventerait !
Son chantage a l'ind�pendance fait chanter le tiroir-caisse.
Apr�s l'arr�t des essais nucl�aires, Paris a
sign� un joli bail ; pendant dix ans, l'Etat envoie
� Papeete un ch�que annuel de 990 millions (FF). Comme on
dit au minist�re des DOM-TOM : � Flosse se
souvient qu'il est fran�ais tous les 30 du
mois ! � Increvable b�te politique, il
n'h�site pas � endurer les vingt-deux heures d'avion
entre Paris et Papeete plusieurs fois par mois s'il le faut. Son plus
beau r�sultat : un syst�me de soins et de
remboursement efficace, avec couverture maladie universelle. A part
cela, aucune chambre territoriale des comptes ne contr�le la
valse de l'argent public � Papeete. A l'exception du
courageux "Tahiti-Pacifique", les journaux locaux sont aux
mains du groupe Philippe Hersant. Le tourisme ne d�colle pas,
car pour les Fran�ais et les Am�ricains Tahiti est une
destination hors de prix, peu accueillante, avec ses rares plages
publiques, son franc Pacifique artificiel, son inflation
d'h�tels de luxe sur pilotis qui, comme � Bora Bora,
tuent le lagon.
Qu'importe ! Le conducteur de travaux Flosse continue de lancer ses bulldozers. Condamn� deux fois (affaires Hombo et Air Oceania) dans des histoires de corruption, il est convaincu qu'il s'en tirera en appel, comme dans le pass�. De cet instituteur devenu une des plus grandes fortunes du Pacifique, la justice fran�aise n'est pas press�e de v�rifier le patrimoine (que tout parlementaire doit d�clarer sinc�rement). Des enqu�tes confi�es aux juges Anzani et Bismuth-Sauron, on n'a aucune nouvelle...
En 1906, sur l'�lot fran�ais d�sert de Clipperton, le Mexique avait d�pos� une garnison qu'il avait ensuite oubli�e. Devenu fou, un gus s'�tait proclam� roi de l'�le, terrorisant ses cong�n�res. A 6 500 kilom�tres de l�, Tahiti l'inoubliable n'a �videmment rien � voir avec Clipperton...
Fr�d�ric Pag�s
(1) � f�u � : ras-le-bol, en tahitien.
-15
septembre 1999 - "Canardages"
Oh et le beau paquebot qui Flosse sur l'eau
Un luxueux vaisseau de croisi�re, baladant 650 passagers
� Tahiti et dans les �les, financ� en partie par
l'Etat fran�ais � coups de subventions et de
d�gr�vements fiscaux (loi Pons), battant pavillon
lib�rien, voil� la belle histoire narr�e par
� Le Canard � la semaine derni�re. Or quelques
pr�cisions apport�es ces jours-ci par le mensuel �
Tahiti Pacifique � (7/9) font craindre que cette merveille
financi�re ne prenne l'eau de fa�on
pr�matur�e. En effet, la Commission europ�enne
interdit toute aide � des pavillons de complaisance. Construit
� Saint-Nazaire, � Renaissance-111 � - c'est le nom
du paquebot - a pu �tre mis � l'eau parce que ses
promoteurs - am�ricains - se sont engag�s �
domicilier leur soci�t� en Polyn�sie
fran�aise. Selon � Tahiti Pacifique �, ce n'est pas
le cas. A la date du 3 septembre, il n'existait en effet aucune
soci�t� Renaissance Financial inscrite au registre de
la chambre de commerce de Papeete.
Le � Renaissance-Ill � est donc arriv� le 29
ao�t dans les eaux polyn�siennes avec � Monrovia
� - capitale du Liberia - inscrit sur sa coque comme port
d'attache. Accessoirement, aucun citoyen fran�ais - pas
m�me tahitien - ne figure parmi l'�quipage de 360
personnes. Logiquement, l'Union europ�enne devrait donc mettre
son nez l�-dedans, au risque de peiner non seulement Gaston
Flosse, le roitelet local apparent� au RPR, mais aussi son
fils R�ginald.
Ce dernier se d�pense beaucoup pour vendre des excursions aux
promoteurs du paquebot. On susurre � Tahiti que ses
commissions valent leur pesant de perles noires.
C'est sans doute pure m�disance. D'ailleurs, si on fait des
mis�res � son paquebot ador�, Gaston Flosse a
une riposte toute pr�te: demander le rattachement de Tahiti au
Liberia.
18/12/98. ("Canardages")
Enfin on reparle de Clipperton.
Cet �lot dans le Pacifique, situ� � 1 200 km
des c�tes du Mexique, la plus m�connue de nos
possessions d'outre-mer, a toujours �mu � Le Canard
encha�n� �, Le regrett� Gabriel Mac�
en �tait le sp�cialiste incontest� au sein de la
r�daction... Nous ne saurions donc passer sous silence le long
et savant article publi� par � Tahiti-Pacifique �
(n' 92, d�cembre 1998), sign� d'un universitaire
nomm� Christian Jost, et intitul�: � Clipperton,
richesse ignor�e par la France �. Certes cet �lot
de trois kilom�tres sur quatre est inhospitalier,
habit� seulement par des millions de crabes et quelques
milliers de fous de Bassan. Pas terrible pour le tourisme... Pourtant
Christian Jost, professeur de g�ographie �
Noum�a, rappelle qu'avec sa zone �conomique des 200
milles reconnue par le droit maritime international, Clipperton
pourrait devenir une base pour la p�che au thon, extraction des
nodules polym�talliques, un � site d'observation
satellitaire �, � un site sentinelle pour l'observation des
routes maritimes et a�riennes �, etc. � Dans
un monde de plus en plus surpeupl�, Clipperton n'est plus un
caillou sans valeur �, proclame l'auteur, qui ajoute
� L'int�r�t non dissimul� des Mexicains
pour ce �caillou� devrait �tre suffisant pour amener
nos autorit�s � envisager rapidement une implantation
humaine. � C'est bien notre, avis !
La nation est en danger ! Jospin, Chirac, il est temps d'agir pour
convaincre les Fran�ais que Clipperton est beaucoup plus
qu'une histoire � la thon !
Fr�d�ric Pag�s
Article extrait de
l'Ev�nement du jeudi
N� 637, du 16 janvier 1997
De notre envoy� sp�cial
Il fait de la r�sistance. Depuis six ans et avec les 68 num�ros de son magazine Tahiti-Pacifique, Alex W. du Prel repr�sente a lui tout seul la libert� de la presse en Polyn�sie fran�aise.
Dans les kiosques, les deux quotidiens du territoire, la D�p�che et les Nouvelles de Tahiti, qui appartiennent au groupe Hersant, incarnent un dirigisme de l'information qu'on croyait r�volu depuis la fin des r�publiques banani�res. L'unique cha�ne de t�l�, RFO, diffuse �galement la voix de son ma�tre, le RPR Gaston Flosse, qui pr�side le gouvernement du territoire.
Am�ricain d'origine fran�aise, du Prel est venu en Polyn�sie fran�aise il y a vingt ans, avec son copain Marlon Brando. Il a presque la m�me corpulence. Apres s'�tre occup� de l'h�tel de l'atoll priv� de Brando, Alex prit femme vahine et s'installa sur Moorea. Son repaire, un modeste fare, une paillote locale, est situ� au milieu des plantations d'ananas et de vanille, pr�s de l'�cole des hautes �tudes pour les environnements insulaires.
" Le magazine est un one-man-show. J'en suis le directeur, le maquettiste, l'unique r�dacteur, du fait de contraintes financi�res. " Alex publie pourtant des contributions ponctuelles de chercheurs de l'universit� fran�aise du Pacifique. Le fare est �quipe pour faire un journal de A � Z: ordinateur, scanner, archives informatis�es... Tahiti Pacifique est l'un des premiers sites Internet du territoire. Sur une �tag�re, une noix de coco d'une taille gigantesque attire le regard: " C'est le souvenir d'une visite � Mururoa. Probablement une mutation g�n�tique ", explique Alex.
Le directeur de Tahiti-Pacifique n'est plus invit� aux
conf�rences de presse gouvernementales pour cause de mauvais
esprit, mais il a su lier des connivences avec le CEP (Centre
d'exp�rimentation du Pacifique). L'arm�e l'a invite
plusieurs fois sur l'atoll du " grand secret ". Par la force des
choses, il est devenu un sp�cialiste du nucl�aire.
Chaque num�ro de Tahiti Pacifique apporte son lot de scoops,
comme cet article d'ao�t 1996 sur le projet d'utiliser certains
atolls du Pacifique comme futures " n�cropoles
nucl�aires ". Les Am�ricains �tudient les
possibilit�s d'enfouissement aux �les Marshall et sur
l'�lot Palmyra, et les Fran�ais se r�servent "
ind�finiment " le contr�le de leurs deux atolls
nucl�aires.
Tahiti Pacifique d�nonce aussi les effets pervers de la rente
nucl�aire: la croissance artificielle anesth�siant
l'activit� productive; la cr�ation d'une bureaucratie
pl�thorique et surpay�e; la sp�culation
fonci�re effr�n�e; la sous
comp�titivit� qui creuse le d�ficit commercial.
Et aussi la transformation rapide des Polyn�siens, fiers
agriculteurs et p�cheurs, en une sous-classe
ouvri�re... Aujourd'hui, l'�conomie locale est ainsi
frapp�e de plein fouet par ce qui constitue une bonne nouvelle
pour le reste du monde: le d�but du d�sarmement
nucl�aire!
Du fond de sa vall�e heureuse, Alex W. du Prel, p�re
d'une famille de gracieux " demis ", les m�tis
polyn�siens, se fait a juste titre du souci pour
l'h�ritage culturel d'une jeunesse qui a perdu son
identit�. Il est le seul, a ce jour, a s'�tre
donn� les moyens d'en parler.
PATRICK DEVAL
Dossier de L'Express du 30 mars 2000
Gaston Flosse, pr�sident du gouvernement polyn�sien, obtiendra-t-il l'autonomie politique pour son archipel? Ce serait l'ultime tour de clef au syst�me tr�s verrouill� qu'il a b�ti
(Lire l'article complet : www.lexpress.fr)
La naissance de Tahiti Nui (le Grand Tahiti), royaume de Gaston
Flosse Ier, est provisoirement suspendue. Le report de la
r�vision constitutionnelle, en janvier dernier, n'a pas
seulement �branl� le microcosme parisien, mais aussi
contrari� les projets du �Chirac du Pacifique�:
l'autonomie politique de la Polyn�sie fran�aise
�tait en effet inscrite � l'ordre du jour du
Congr�s convoqu� pour la r�forme de la justice.
Gaston Flosse, qui avait voulu, et obtenu, de son ami Jacques Chirac
ce projet �indispensable�, se r�sout � la
patience: �Le pr�sident ne peut me donner aucune
garantie, aucune date. C'est tr�s emb�tant...�
(...)
Ces affaires compliqu�es, dont les ramifications se perdent
parfois dans les paradis fiscaux, font l'objet d'enqu�tes
pr�liminaires tr�s lentes: le parquet de Papeete n'a
� sa disposition qu'un seul adjudant de gendarmerie
form� aux questions financi�res. Mais il ne faut pas
surestimer le poids des affaires. Ici, les chefs sont les chefs et,
s'ils font bien leur boulot, tout le reste leur est pardonn�:
on ferait la m�me chose � leur place. Ce qui permet
� Gaston Flosse de conserver le directeur et le chef de son
cabinet, tous deux condamn�s pour leur implication dans le
cambriolage du bureau de l'avocat Jean-Dominique des Arcis, qui
d�fend les opposants de Gaston Flosse. �Ces gens ne
doivent plus �tre dans la fonction publique!� avait
tonn� le parquet. �Si j'avais pu les promouvoir, je
l'aurais fait!� r�plique aujourd'hui Gaston Flosse, qui
sait que personne ne lui en veut pour cela.
Les deux quotidiens locaux - La D�p�che de Tahiti et
Les Nouvelles de Tahiti - qui appartiennent au groupe Hersant,
pr�f�rent s'int�resser aux ennuis judiciaires de
Roland Dumas. Seul Tahiti Pacifique, petit mensuel dirig� par
un Am�ricain naturalis� fran�ais et
install� � Moorea, apporte des informations
pr�cises et fiables: l'Elys�e et Matignon ont d�
s'y abonner pour savoir ce qui se passe � Tahiti...
(...)
(Lire l'article complet : www.lexpress.fr)
Le Franc Parler n�70, Sao Paulo, BRESIL,
15 mai 2004
Un �mag� qui fait des vagues
Depuis 1991, ce magazine ne se prive pas d'attaquer aux abus des politiciens.
SES COUVERTURES de papier glac� peuvent donner l'impression d'un journal lisse ...erreur ! Car Tahiti-Pacifique Magazine capitalise d'abord sur sa libert� �ditoriale. Depuis une douzaine d'ann�es, le mensuel porte un regard sans concession sur les �volutions culturelles, politiques et sociales qui affectent le microcosme polyn�sien. Il ne se lasse. pas en particulier de pointer les d�boires judiciaires de Gaston Flosse, le tout-puissant pr�sident du territoire et, plus g�n�ralement, de questionner les choix de son gouvernement.
MARLON BRANDO - L'histoire de Tahiti-Pacifique se confond avec celle de son directeur, Alex du Prel, arriv� en Polyn�sie � la voile en 1975. D'origine am�ricaine, il trouve � s'employer comme g�rant d'h�tel � Tetiaroa, un atoll qui appartenait alors � Marion Brando et dont Alex est un proche. Il fait ses premi�res armes dans le journalisme comme pigiste. Mais fatigu� d'�tre pay� au '�lance-pierres�, Alex d�cide de s'embarquer dans une autre gal�re: la cr�ation d'un nouveau magazine dans un pays de 230 000 �mes et, qui plus est, de tradition orale.
Fond� en 1991, le magazine passe par des difficult�s financi�res et subit l'ostracisme orchestr� par la Pr�sidence du territoire que son ton impertinent agace. R�dacteur en chef, maquettiste, et unique journaliste, Alex cumule toutes les fonctions du m�tier pour maintenir le journal la t�te hors de l'eau. En 1995, Tahiti-Pacifique inaugure son site Internet (http://www. tahiti-pacifique.com) et il entrevoit la sortie du tunnel. Le mensuel tire aujourd'hui � 6000 exemplaires, une progression limit�e mais r�guli�re, ce qui est d�j� un exploit en soi tant le march� est microscopique.
COPAINS - Alex du Prel s'appuie sur quelques correspondants, v�ritable �r�seau de copains� comme le d�finit l'int�ress�, � Tahiti comme � ses antipodes. Espace d'expression pour toutes les opinions, le mensuel ouvre notamment ses pages aux universitaires. Ciment de ces contributions: le style incisif et spontan� du directeur qui s'exprime dans l'�ditorial et les nombreux articles qu'il signe tous les mois.
A contre-courant d'une presse apathique oubliant de jouer son r�le de contre-pouvoir, Tahiti-Pacifique fait souffler une brise rafra�chissante sur Tahiti et la Polyn�sie fran�aise. Pourvu que �a dure!
St�phane DAVOINE
Le Monde (portrait Alex W. du PREL) 2009 (fichier PDF)
Le Journal du Dimanche (2009)
MEDIAPART 2010 (fichier PDF)
Article paru dans la Frankfurter Zeitung en 2014 (en allemand)