Tahiti-Pacifique n° 50, juin 1995
Une semaine après la sortie de notre dossier, la presse métropolitaine s'extasiait sur le livre "Agent secrète" de Madame "Turenge", bouquin dans lequel l'ex capitaine Prieur, promue commandant depuis et aidée par un journaliste, raconte "sa vérité".
Plus intéressant étaient ses interviews. Sur
France-Inter, notre Mata Hari nationale déclarait;
"C'était difficile. nous n'avions pas l'expétience
d'utiliser des passeports étrangers..." , On se demande bien
où peut se trouver cette difficulté. Pis encore,
interviewée pour le journal télévisé de
France 2, elle donnait encore plus (le détails sur la
"difficulté" de sa mission: "C'était une
opération dans un pays lointain. donc difficile".
Pauvre. chou !
Conclusion, Messieurs les chefs des services secrets, n'utilisez que des passeports français pour vos agents et surtout Ilmitez vos missions aux pays proches de la métropole ! Au-delà, c'est -selon le Mme Prieur- le désastre assuré car « ils ne sentent pas bien ».
Quel triste spectacle. que cette femme trop banale, fade, sans éclat ni panache, tentant de justifier l'injustifiable sur le banc d'un parc parisien. Ça, un agent secret ? La médiocrité de la chose confirme le portrait tracé par notre dossier du mois dernier. Espérons que le cas du commandant Prieur soit exceptionnel, car si elle était l'échantillon type de nos agents secrets, il vaudrait alors mieux de suite fermer "La Piscine" du boulevard Mortier, renvoyer tout le monde et mettre la clé sous le paillasson. En effet, ignares que nous sommes, nous croyions que les agents secrets du monde entier avaient deux grands impératifs, règles immuables de cette ancienne profession :
1) Ne pas se faire prendre.
2) Et surtout savoir se taire.
Après avoir misérablement failli à la
première règle, Madame Prieur vient donc de violer
aussi médiocrement la seconde. Dans son livre "Agent
secrète", - "Agent publique" aurait été plus
juste - elle explique en détail comment elle savait
très bien que leur camping-car avait été
repéré et le numéro noté à
Auckland. Malgré cela, elle a quand même
été à l'agence de location attendre une
demi-heure pour tenter de, récupérer les 130 dollars et
ainsi se faire prendre par la police !!! Ça, elle ne
l'explique pas! Va-t-on encore la récompenser, avec une autre
médaille?
Par contre, dans une interview accordée au "Monde" (12/5), le
commandant Prieur déclare, magnanime: «J'ai
découvert la presse sous un jour qui m'était inconnu.
Elle rétablissait la
vérité.».Peut-être faisait-elle
référence à notre dossier?
A.d.P.