Qui d’entre nous a pu oublier, lorsqu’il pense à sa scolarité à l’école primaire, ce rituel obligatoire des devoirs “du soir” qui nous attendaient à la maison, le goûter avalé, la nuit venant ? Ce pensum, qui n’inquiétait pas ceux qui avaient déjà compris en réussissant les devoirs “du jour” – avec la maîtresse, ou le maître, ou ceux qui savaient pouvoir compter sur l’aide éventuelle d’une mère, d’un père, d’un oncle, d’un voisin – pourrissait par contre la soirée de ceux qui ne pouvaient compter que sur eux-mêmes car personne, dans le quartier, n’était capable de les aider. Ils mâchonnaient alors, en vain, le crayon ou le Bic, sans trouver.
Qui, parmi ces derniers, aurait pu oublier la honte du lendemain matin quand la maîtresse, ou le maître, conduisait la très rapide correction de ces devoirs nocturnes où les chanceux triomphaient dans la classe et où les malheureux ne pouvaient lever le doigt pour signifier “qu’ils avaient juste” ?
Et tout le monde trouvait normal que des devoirs du soir soient faits, sans pour autant se demander si les réussites étaient celles des écoliers, des parents, des voisins et si les échecs constatés étaient dus à la paresse des enfants, à l’absence d’aide alentour… à l’échec de l’enseignant qui n’avait pas su, éventuellement, expliquer.
À tous ceux qui vécurent cela, j’ai hâte de raconter l’extravagante aventure des “devoirs du soir” qui auraient dû être supprimés depuis… 1912 ! Oui, oui, vous avez bien lu.
1912 : circulaire de novembre - Académie de Haute-Marne (l’inspecteur d’Académie)
“Objet : suppression des devoirs écrits dans la famille
L’inspecteur d’Académie
Mes chers collaborateurs,
J’ai appelé déjà votre attention sur les devoirs écrits faits dans la famille. Je vous ai dit que l’utilité en était fort contestable, qu’ils risquaient, après une journée scolaire de six heures, de fatiguer l’enfant, que les conditions matérielles où ils sont la plupart du temps exécutés pouvaient les rendre nuisibles à la santé de nos élèves ; et je vous ai recommandé de les donner très courts, si vous ne les supprimiez pas tout à fait. J’estime, expériences faites, que leur suppression absolue s’impose.”
Voilà qui était clair et net, signé non pas par un fumiste, un paresseux, un dilettante, un amateur, mais par un responsable départemental qui cherchait à donner à la jeune École publique toute son efficacité. De nos jours, cette circulaire reste valable, mais n’a jamais été mise en œuvre, vraiment, sans doute parce que la guerre mondiale (celle de 1914-18) pointait déjà son nez et qu’il y avait d’autres chats à fouetter. Cet inspecteur d’Académie se nommait M. Blanguernon...
Pour lire l'intégralité de ce Dossier, commandez Tahiti Pacifique n° 445 en cliquant ICI
Qui, parmi ces derniers, aurait pu oublier la honte du lendemain matin quand la maîtresse, ou le maître, conduisait la très rapide correction de ces devoirs nocturnes où les chanceux triomphaient dans la classe et où les malheureux ne pouvaient lever le doigt pour signifier “qu’ils avaient juste” ?
Et tout le monde trouvait normal que des devoirs du soir soient faits, sans pour autant se demander si les réussites étaient celles des écoliers, des parents, des voisins et si les échecs constatés étaient dus à la paresse des enfants, à l’absence d’aide alentour… à l’échec de l’enseignant qui n’avait pas su, éventuellement, expliquer.
À tous ceux qui vécurent cela, j’ai hâte de raconter l’extravagante aventure des “devoirs du soir” qui auraient dû être supprimés depuis… 1912 ! Oui, oui, vous avez bien lu.
1912 : circulaire de novembre - Académie de Haute-Marne (l’inspecteur d’Académie)
“Objet : suppression des devoirs écrits dans la famille
L’inspecteur d’Académie
Mes chers collaborateurs,
J’ai appelé déjà votre attention sur les devoirs écrits faits dans la famille. Je vous ai dit que l’utilité en était fort contestable, qu’ils risquaient, après une journée scolaire de six heures, de fatiguer l’enfant, que les conditions matérielles où ils sont la plupart du temps exécutés pouvaient les rendre nuisibles à la santé de nos élèves ; et je vous ai recommandé de les donner très courts, si vous ne les supprimiez pas tout à fait. J’estime, expériences faites, que leur suppression absolue s’impose.”
Voilà qui était clair et net, signé non pas par un fumiste, un paresseux, un dilettante, un amateur, mais par un responsable départemental qui cherchait à donner à la jeune École publique toute son efficacité. De nos jours, cette circulaire reste valable, mais n’a jamais été mise en œuvre, vraiment, sans doute parce que la guerre mondiale (celle de 1914-18) pointait déjà son nez et qu’il y avait d’autres chats à fouetter. Cet inspecteur d’Académie se nommait M. Blanguernon...
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