N° 177, janvier 2006

5 Editorial 6 Courrier des lecteurs 7 Analyse de l'actualité 9 Confidences 11 Débats pour un budget 12 Humour 13 Baromètre 15 Indexation : le décret de 1967 devenu abusif 21 Simone Grand 22 Chantage à l'emploi et "pour le pays" 25 Divers 26 Le retour de la Grande Chine dans le Pacifique Sud 30 Le Musée Peobody Essex de Salem 32 Hubert Reys 33 Réflexions sur le drame de Vanikoro 36 Fiu de Beslu 38 Le tiki marquisien de Picasso retrouvé 40 Encore du courrier 43 Les puritains dans les Mers du Sud 46 Publications 47 Nouvelle : "Le ministre et le St Emilion" 52 Evénements du Pacifique en décembre 2005 53 Les événements de Tahiti en décembre 2005 54 Balises des îles

22 : Comment Rere Puputauki exploitait les marins des convoyages. 38 : EXCLUSIF : le tiki marquisien de Pablo Picasso.

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HUMOUR

Pour commencer la nouvelle année, fiu de la politique. Parlons d'autre chose. L'autre jour je lisais un best-seller international. Il s'agit du livre "Le Code Da Vinci", un thriller mystico-ésotérique envoûtant, idéal pour les passionnés d'histoire et les amateurs de conspirations, de mystère. Un succès littéraire qui en Europe a débouché sur la création d'une nouvelle industrie touristique, de visites guidées sur les lieux décrits par l'auteur : Paris avec le Louvre, Notre-Dame ou l'Eglise Saint-Sulpice, Londres avec Westminster et son abbaye, etc. C'est un grand succès dans le monde entier et le bouquin a donné lieu aussi à de multiples avatars, à des hectolitres d'encre d'imprimerie dépensés dans la critique ou l'apologie de l'ouvrage, même des émissions de télévision. Puis mon copain belge Claudius m'a donné une idée ; suivez ma pensée :

Etre écrivain est présentement très à la mode à Tahiti. Surtout que publier son bouquin (bon ou mauvais) semble assurer à leurs auteurs un poste vachement bien rémunéré au sein des cabinets ministériels ou à l'assemblée. En plus, ceux dont les écritures ne semblent intéresser personne militent activement pour la création d'un « statut de l'écrivain maohi », bien entendu rémunéré sur les fonds publics.

Il commence donc à y avoir foison de plumitifs issus de l'école française dans nos îles. Pourquoi alors ne pas utiliser cet inestimable capital de neurones ? Pourquoi ne pas créer avec ces éminents écrivains un pool afin de produire un super bouquin, passionnant, intelligent et intitulé, disons, « Le Code Da Tahiti ». Ce fameux (fumeux ?) chef-d'œuvre, traduit en 20 langues, devrait ensuite déchaîner les passions dans le monde entier et enfin faire venir les touristes vers nos îles, une invasion fructueuse que nous attendons depuis 30 ans, sans plus y croire il est vrai. Le tarmac de Tahiti-Faa'a devrait alors être encombré par des hordes de touristes à la recherche de la clé du mystère qui mènera à l'endroit où est caché le trésor.

Quel trésor ? Certes, en Polynésie il n'y a point de trésor des Templiers, oui, mais en revanche nous avons cette tenace légende concernant le fabuleux trésor espagnol qui aurait été dérobé en 1820 dans la forteresse de Callao par des pirates alors que les Espagnols s'apprêtaient à l'expédier en Espagne, une montagne d'or qui aurait ensuite été planquée dans une de nos îles ou atolls (lire TPM 102, oct.1999) avec une préférence pour Pinaki, Tupai ou les Marquises. Là est bien le "filon" qu'il faut absolument exploiter grâce à un chef- d'œuvre littéraire.

Oui, mais dans nos îles, il n'y a pas non plus de Prieuré de Sion, pas d'abbé Saulnière ni de Rennes-le-Château. Je vous l'accorde, mais on a quand même plusieurs bâtiments qui datent (plus ou moins) de cette époque, tels la cathédrale St Michel de Rikitea, la résidence de l'administrateur à Nuku Hiva, les forts de Taravao et de Punaauia, l'hôpital Vaiami, l'évêché de Tahiti et pourquoi pas le palais gréco-romain de Bill Ravel à Temaruata, nul besoin de dévoiler son âge. On a un aussi ancien couvent à Mangareva et un tout neuf sur les hauteurs de Faa'a, Ces monuments de notre patrimoine colonial devraient tous être porteurs de signes secrets et cachés laissés par les pirates, qui devront être décodés pour retrouver la trace du trésor. Ce qui veut surtout dire que les touristes chercheurs du fabuleux butin devront visiter nos lointains archipels s'ils désirent espérer percer le secret du "Code Da Tahiti" ! Enfin une raison pour ne pas uniquement visiter Tahiti, Moorea et Bora Bora !

D'accord, on n'a pas de Templiers, mais on a quand même Monseigneur l'archévêque ainsi que les archives protestantes de la LMS qui datent de 1773 et devraient être une intarissable source de révélations. Une autre source religieuse se trouve du côté d'Apataki où se sont réfugiés quelques ésotéristes, vaguement moonistes, ceux qui chantent ce si doux murmure. Et n'oublions surtout pas les Mormons et leur généalogie, les Sanito et autres Adventistes du cru pour approfondir et compliquer le mystère.

Ce plan devrait marcher et pendant longtemps. Surtout que chaque marque ou gravure trouvée sur un caillou de nos rivières (et il y en a !) sera obligatoirement un message codé qui devrait nous apporter une autre révélation laissée par les pirates. Les meilleurs limiers de l'ancienne "cellule espionnage" du GIP (désormais au chômage) pourront être mis sur le coup pour aider les touristes chercheurs. Ensuite les ordinateurs les plus puissants du ministère des Finances (ils ne travaillent pas beaucoup en ce moment) devront être utilisés pour tenter de donner un sens aux codes trouvés sur les cailloux et les marae, et si ceci est insuffisant, on pourra alors faire appel à nos syndicalistes qui ont prouvé leur grande créativité en inventant une raison à n'importe laquelle des grèves.

Faisons donc écrire ce livre pour qu'enfin notre tourisme explose. Bien sûr, il y aura des obstacles et des réticences de la part des éternels pessimistes. Certains des écrivains subventionnés refuseront de participer, expliquant que leur spécialité est uniquement de décrire l'état de leur pito ou de se lamenter sur leur mal-être. D'autres prétexteront que le trésor n'est pas maohi, donc sans intérêt. Mais l'explication des bienfaits (le pognon) des droits d'auteur d'un livre à succès, devrait pouvoir les rallier à l'œuvre commune. Par contre, le plus grand danger pour le projet viendrait de ce qu'un ministre (égoïste) du "Péi" vienne squatter avec sa famille l'un des bâtiments qui renferme des messages codés, empêchant ainsi l'accès aux touristes chercheurs. Ça s'est déjà vu.

Sur cette note d'humour, chers lecteurs, permettez-moi de vous remercier pour votre fidélité, et que 2006 soit pour vous tous une année de paix, de joies, de bonheurs éclatants et... de rires à n'en plus finir.  

Alex W. du PREL

Evénements à Tahiti et ses îles

 Jeudi 1er décembre

- Adoption par l'assemblée de P.F. d'une loi de pays portant sur la déductibilité de la TVA sur le transport maritime intersulaire. Deux élus du Tahoeraa Huiraatira, MM. Teina MARAEURA (maire de Rangiroa) et Michel YIP (maire de Makemo) soutiennent le projet du gouvernement.

- Jean-Christophe BOUISSOU se fait élire à la tête de son parti Rautahi.

- La cour d'Assises d'appel de Papeete prononce l'acquittement (pour la seconde fois) du Dr Léon LAW dans une affaire d'euthanasie.

Vendredi 2 décembre

- Les grévistes opposés au projet Te Autaeaeraa (Solidarité) érigent un barrage à l'entrée ouest de Papeete (Tipaerui).

Samedi 3 décembre

- Fin de la grève et levée des barrages.

- Arrivée à Tahiti d'une délégation de la chambre du commerce de Wallis et Futuna.

Lundi 5 décembre

- Clôture des états généraux du logement.

- Adoption par les réprésentants de la majorité gouvernementale de deux projets de loi relatifs aux mesures d'exonération fiscale pour les PME(petites et moyennes entreprises) et la fiscalité douanière.

- Le Conseil des employeurs de Polynésie française (CEPF) quitte la table des négociations tripartites sur le projet Te Autaeaeraa.

Mardi 6 décembre

- Annulation par le tribunal administratif du dispositif DARSE mis en place par le gouvernement FLOSSE et qui subventionne la hausse du Smig.

- Ouverture à Papeete de La fête de la Science.

Mercredi 7 décembre

- Le sénateur Gaston FLOSSE évoque au sénat une question de référendum sur l'indépendance en Polynésie française. Il n'a pas de réponse.

- Adoption par les représentants de l'Assemblée d'un projet de loi portant sur l'indemnité de précarité à la fin d'un contrat à durée déterminée (CDD).

Jeudi 8 décembre

- Arrivée à Tahiti de l'ambassadeur de Chine en France, M. Zao JINJUN.

- Grève des pilotes d'Air Moorea.

- Signature d'une nouvelle convention entre Maeva Transports et le ministre des Transports pour assurer le transport urbain public.

Vendredi 9 décembre

- Adoption du budget 2006 de la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS).

Samedi 10 décembre

- Escale à Tahiti du vice- premier ministre chinois, Luo GAN.

- Arrivée à Tahiti du chanteur Chico et les Gypsies pour donner un concert.

Dimanche 11 décembre

- Concert de Chico et des Gypsies à la place To'ata : malgré le mauvais temps, près de 1000 personnes sont venues.

Lundi 12 décembre

- Mécontentement des syndicats des pêcheurs : 50 bateaux manifestent dans le port de Papeete en donnant un concert de klaxon.

- Dissolution à Paris de l'Association des Amis de la Polynésie française (AAPF).

- Décès de M. Henri (Riquet) MARERE à l'âge de 75 ans, des suites d'une longue maladie. Il a été maire de la commune de Rangiroa (Tuamotu) et conseiller territorial.

- Election au premier tour de cinq nouveaux conseillers municipaux de l'île de Fatu Hiva aux îles Marquises suite à la démission du tiers des membres du conseil municipal.

Mardi 13 décembre

- Adoption par les représentants de la majorité gouvernemental du budget 2006 du pays : 137,8 milliards Fcfp dont fonctionnement : 102,8 milliards Fcfp et investissement : 35 milliards Fcfp.

- Ouverture de la 3è édition des Jeux des Iles- Sous- le- Vent à Huahine.

Mercredi 14 décembre

- Bénédiction du thonier Vaeanapa à Papeete.

Jeudi 15 décembre

- Adoption à l'unanimité par les représentants de l'assemblée de la fusion des deux GIE Tahiti Manava et Tahiti Tourisme.

- Le ministre de l'agriculture, Ahiti ROOMATAAROA, affirme que 95% des cicadelles de Tahiti et Moorea ont été détruites par les micro guêpes lâchés en mai 2005. Cette opération a coûté 46 millions Fcfp dont 30 millions financés par le pays et la différence par l'Université de Berkeley (Californie).

Vendredi 16 décembre

- Lancement à Papeete d'une opération « capitaine d'une soirée » dans le but de sensibiliser les jeunes des dangers de l'alcool au volant.

Dimanche 18 décembre

- Un dernier hommage est rendu par les surfeurs à Malik JOYEUX sur le spot de Teahupoo.

Lundi 19 décembre

- Arrivée à Tahiti de l'ex-miss Tahiti Mareva GALANTER accompagnée par son ami Jean- Charles de CASTELBALJAC.

- Visite du haut-commissaire Anne BOQUET dans la commune de Faa'a.

- Inquiétudes des élus de l'UPLD face aux menaces de recours du Tahoeraa Huiraatira contre le budget et les lois du pays.

Mardi 20 décembre

- Condamnation d'un mois ferme de prison pour Charly CHING pour avoir bloqué les accès de l'hôtel Bora Bora.

- Les conseillers du CESC (Conseil économique social et culturel) vote favorablement pour la prime à l'emploi de 6000 Fcfp/mois dès janvier 2006.

- Saisie par les douaniers sur les quais de Papeete de 70 kgs de viande de tortue en provenance des Tuamotu.

- Adoption par la commission permanente d'une délibération attribuant une indemnité complémentaire de 110 000 Fcfp aux quatre représentants de Moorea.

- Le vice- président Jacqui DROLLET présente les nouveautés en matière de développement touristique pour l'année 2006. Il a déclaré «  Il ne faut pas que les gens aient des attitudes de fonctionnaires »

- Lancement à Tahiti du nouveau jeu de société "Le Jeu du Président".

- Le Tahoeraa Huiraatira confirme son intention de déposer des recours contre le budget 2006 et les lois fiscales.

Mercredi 21 décembre

- Blocage de courte durée des GIP de la zone portuaire de Papeete.

- Les grévistes du service du CDE (Contrôle des Dépenses Engagées) reprennent le travail.

- Levée du préavis de grève des pilotes d'Air Moorea.

- Retour à Papeete des deux thoniers le Moorea Rava'ai VI et le Tubuai Rava'ai II après deux mois de campagne exploratoire de pêche à l'est de la P.F. Bilan : 2250 prises pour le premier bateau et moins de la moitié pour le second.

- Le conseil des ministres adopte l'achat par le pays de la propriété Rocklands Lodge & Hostel en Nouvelle- Zélande pour la somme de 535 millions Fcfp, pour l'hébergement de malades évacués et des étudiants.

Jeudi 22 décembre

- Condamnation par la cour d'Appel de Papeete, de l'ancien avocat, Eric DIENER, à 18 mois de prison dont 15 avec sursis et mise à l'épreuve.

- Les footballeurs de l'équipe de Tefana remportent la coupe de Tahiti en battant l'équipe de Tamarii Faa'a sur un score de 2 à 0.

Vendredi 23 décembre

- La cour d'appel de Papeete a confirmé, jeudi, la condamnation à 18 mois de prison, dont 15 avec sursis et mise à l'épreuve, à l'encontre de l'ancien avocat Eric Diener. La peine d'amende de 3 millions Fcfp prononcée en première instance n'a pas été retenue.  Me Diener avait demandé à l'un de ses clients, un commerçant en difficulté, de verser d'importantes sommes d'argent pour, prétendait-il, corrompre un juge du tribunal mixte de commerce de Papeete. Les importantes sommes versées auraient en fait été, au bout du compte, des honoraires "au noir" pour l'avocat. Eric Diener  a depuis les faits quitté la Polynésie française et n'exerçe plus en tant qu'avocat.

- Clôture des 3èmes Jeux des Iles- sous- le- Vent. Prochain rendez-vous à Bora Bora.

Samedi 24 décembre

- Célébration des 130 ans de la cathédrale de Papeete.

Dimanche 25 décembre

- Teronui TEROROTUA, 19 ans, fils de Ronald TEROROTUA, décède après avoir été égorgé par un homme saoul.

Lundi 26 décembre

- Arrivée à Tahiti du tennisman français, Henri LECONTE, en voyages de noces.

Mardi 27 décembre

- Dépôt d'un second préavis de grève au service du CDE (Contrôle des dépenses engagées).

- Le Conseil économique social et culturel (CESC) émet un avis favorable sur la réinstauration du dispositif d'aide au Smig le DARSE.

- L'assemblée générale du Gie Tahiti Tourisme désigne les 22 membres du conseil d'administration. Il reste le président à élire, prévu à la mi-janvier.

Mercredi 28 décembre

- Le conseil des ministres propose Claude PERIOU au poste de président du Conseil d'administration et James ESTALL comme directeur général de la banque Socredo.

- Signature pour un an de prolongation de l'exploitation de l'aéroport de Tahiti-Faa'a par la SETIL.

Jeudi 29 décembre

- Décès de l'ancien conseiller territorial Peni ATGER à l'âge de 59 ans, des suites d'une maladie.

Vendredi 30 décembre

- Signature par Mareva GALANTER, ex-miss Tahiti et miss France du pacte pour la terre, pour la sauvegarde de l'environnement.

- Le président de l'assemblée de Polynésie ; Anthony GEROS, invite une centaine de SDF de Papeete à prendre un repas du cœur et à regarder deux films.

L.T.

Evénements dans le Pacifique Sud

 SIDA : une tragédie papoue

Port Moresby, 1er déc. - Les dernières statistiques concernant la progression du VIH-SIDA en Papouasie-Nouvelle-Guinée font plus que jamais de ce pays mélanésien d'environ 5,5 millions d'habitants le plus touché, mais aussi le plus prône à ce que les analystes les plus pessimistes appellent d'ores et déjà une épidémie "à l'africaine". L'étendue de la maladie dépasserait désormais les 50 à 60 000 personnes, soit 1% de la population.

Forte activité sismique en Océanie

Suva, 4 déc. - Plusieurs séismes de magnitudes "fortes " à " modérées " dépassant le degré 5 sur l'échelle ouverte de Richter se sont produit dans le Pacifique Nord et sud-ouest, justifiant une nouvelle fois son surnom de " ceinture de feu du Pacifique ", non loin du territoire américain des Marianne du Nord, à 150 kilomètres au Sud-Est de l'île-capitale Saipan, d'une magnitude 5.5 sur l'échelle de Richter et un autre toujours aux Marianne, magnitude 6.1 à 570 kilomètres au Nord de Saipan. Les jours auparavant, des fortes secousses ont aussi été enregistrées à 365 kilomètres au sud-ouest de la capitale tongienne Nukualofa (magnitude 5.6) et un autre à 155 kilomètres de la capitale samoane Apia (magnitude 5). Dans tous ces cas, aucun dégât ni blessé n'a été signalé

Le "révérend" Moon indésirable

Suva, 6 déc. - Le nord-coréen Sun Myung Moon, qui se préparait à visiter plusieurs pays océaniens cette semaine, a été déclaré indésirable par les autorités fidjiennes à la demande de plusieurs organisations religieuses fidjiennes. Le gouvernement considère les doctrines du Dr Moon comme étant trompeuses, répugnantes et contribuant à la division. Le révérend Moon devait s'exprimer mardi lors d'une conférence dans un grand hôtel.

Marches dans les rues de Tonga

Nuku'alofa 6 déc. - 7000 personnes sont descendues dans les rues de la capitale tongienne dont 5000 tentaient une nouvelle fois au gouvernement royal d'engager les réformes démocratiques promises en septembre, alors que les autres, 2000 sympathisants du vieux roi Tupou IV défilaient officiellement "pour Jésus Christ". Les deux groupes se sont croisés en plein centre ville et des mots peu chrétiens ont été échangés.

Eruption spectaculaire à Ambae

Port Vila, 7 déc. - Le mont Manaro, en éruption depuis le 27 novembre sur l'île d'Ambae au Vanuatu a craché ce jeudi des jets spectaculaires de vapeur et gaz toxiques à une hauteur de 3.000 mètres, ainsi que des cendres et de la boue. Le dangereux lac acide dans le cratère du volcan est transformé en sorte de "chaudron bouillonnant". Par précaution quelques 5000 villageois, soit la moitié de la population de l'île, ont été évacués.

La jeunesse fidjienne : abus de drogues

Suva, 13 déc. - Alcool, kava, tabac et cannabis, figurent en tête de la liste des substances consommées par les jeunes des îles Fidji, selon un sondage qui montre que 69% des écoliers se sont essayé au kava, 51% à l'alcool, 43% à la cigarette et 13% au cannabis.

Fidji veut un répit pour son industrie sucrière

Suva, 15 déc - À Fidji, l'industrie sucrière, ces trente dernière années, a largement bénéficié des prix subventionnés accordés par l'Union Européenne (allant jusqu'à trois fois les cours mondiaux), au nom de sa " PAC " (politique agricole communautaire). Cette industrie emploie toujours environ un quart de la population. Fidji a déjà indiqué qu'il défendrait, aux côtés d'autres pays et groupements, l'idée d'une exemption de l'agriculture aux baisses massives de droits de douanes poussées par l'OMC. L'objectif serait de mettre en avant la notion de " produits sensibles " et de permettre à l'industrie locale de repousser les échéances, alors que les subventions européennes sont à disparaître à l'horizon 2008, une fois de nouveaux "accords de partenariat économique" négociés. 

Air Nauru n'a plus d'ailes

Yaren, 18 décembre - Le seul appareil de la compagnie aérienne Air Nauru a été saisi à la suite d'une décision rendue par un tribunal de Melbourne (Australie). Air Nauru, compagnie gouvernementale, avait été sommée de rembourser ses dettes, accumulées ces dernières années pour faute de paiement des traites de leasing) pour son Boeing 737-400.

Problèmes électriques à Saipan

Saipan, 23 déc. - Les quelque 55 000 habitants de l'île principale des Marianne du Nord (territoire américain) ont échappé de justesse à un Noël aux chandelles : après près d'une semaine de coupures tournantes, faute de fioul pour alimenter les groupes électrogènes de la centrale électrique, la société électrique CUC a réussi à convaincre le gouvernement de régler ses impayés, pour une somme équivalent à deux millions de dollars US. Son fournisseur, Mobil, avait décidé de cesser ses livraisons jusqu'au versement d'au moins une part de cette somme (estimée à une dizaine de millions de dollars).

Vols Auckland-Shangai

Auckland, 23 déc. - La compagnie aérienne néo-zélandaise Air New Zealand a annoncé qu'elle ouvrira une ligne directe entre Auckland et Shanghai, en Chine. Cette ligne pourrait être ouverte à la fin de l'année 2006. 84 000 touristes Chinois ont visité la Nouvelle-Zélande en 2004.

Nouvelle-Zélande pour investir

New York, 26 déc. Plusieurs pays océaniens se classent favorablement dans la dernière liste établie par la Banque Mondiale et qui répertorie les 155 pays les plus favorables à l'investissement. La Nouvelle-Zélande se place en première place, alors que l'Australie se trouve en sixième place. Fidji arrive en 34è place, suivi de près par Tonga (36è) et Samoa (39è) selon un indicateur de " facilité à faire des affaires " pour chaque pays concerné, en fonction des démarches administratives, la stabilité ou encore le dynamisme du secteur économique.

Conflit au sein de la famille royale

Apia, 28 dec. - Un conflit se fait jour au sein de la famille royale de Tonga, opposant le Prince Premier ministre Ulukalala Lavaka Ata (nommé régent en l'absence du roi Tupou IV, 87 ans, en Nouvelle-Zélande pour raisons de santé) et une belle-fille du roi, Lady Alaileula Tuku'aho. La jeune veuve du second fils du roi décédé l'an dernier, a quitté précipitamment le royaume pour rejoindre l'archipel voisin de Samoa. Descendante d'une grande chefferie royale samoane, elle a déclaré, dès son arrivée à Apia, qu'elle aurait été "forcée" de quitter Tonga par le "prince régent." et que c'est "la fin d'un chapitre de sa vie". On parle d'un litige concernant l'abattage d'une vache appartenant au vieux monarque.

4500 hectares en fumée

Nouméa, 30 déc. - Les feux de brousse en Nouvelle-Calédonie ont déjà détruit plus de 3.000 hectares de végétation. Cet incendie fait peser des menaces graves que sur le patrimoine écologique exceptionnel des zones classées concernées.

Koniambo pour le canadien Falconbridge

Nouméa, 29 déc. - L'énorme gisement de nickel de Koniambo (Nord de la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie), l'un des plus importants du monde change de propriétaire après que le Tribunal de Grande Instance de Paris a rejeté une demande en référé du groupe minier français Eramet, qui tentait de faire obstacle à cette transaction. Ce transfert, aux termes d'un Accord de Bercy signé en 1998 entre le gouvernement français et la Province Nord de la Nouvelle-Calédonie, constitue un élément-clé du "rééquilibrage" en donnant les moyens à la Province Nord de se doter d'un instrument économique créateur de richesse économique pour assurer une paix sociale durable en Nouvelle-Calédonie, secouée par de graves troubles civils dans les années 1980. La Province Nord, par le biais de la société financière SOFINOR, possède la Société Minière du Sud Pacifique (SMSP) qui avait choisi le géant minier canadien Falconbridge afin de former une société mixte (la SAS Koniambo Nickel) visant à l'exploitation du gisement de Koniambo qui appartenait jusqu'ici à Eramet (dont la Société Le Nickel -SLN- est l'opérateur historique en Nouvelle-Calédonie). Il ne pouvait être transféré que si deux conditions " suspensives " étaient satisfaites : d'une part l'engagement en commandes fermes d'au moins 100 millions de dollars US et d'autre part un "engagement irrévocable" de la part de SMSP/Falconbridge. Selon la justice et les mandataires, toutes les conditions étaient remplies pour que le transfert de Koniambo se fasse. Selon Falconbridge, Koniambo constitue l'un des gisements de nickel les plus vastes et les plus riches au monde. La construction de l'usine de Koniambo coûtera 2,2 milliards de dollars US et l'exploitation devrait débuter en 2009. Selon les termes de l'Accord de Bercy, Eramet cède le massif de Koniambo et reçoit en échange celui, de moindre valeur, de Poum, plus une somme forfaitaire estimée à 150 millions d'euros, en guise de compensation. Dans le sud de la Nlle-Calédonie, une autre société canadienne, Inco, a déjà démarré à Goro un autre projet minier d'importance mondiale, un investissement annoncé à 1,88 milliard de dollars US. Mi-octobre, Inco annonçait d'ailleurs qu'il lançait une offre publique d'achat (OPA) "amicale" sur Falconbridge en vue de créer "le plus grand producteur de nickel du monde".

Patrick Decloître à Suva, Flash d'Océanie