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C'est malheureusement nécessaire...
Après de longues hésitations, après de mûres réflexions, après avoir
consulté notre économiste maison nous avons pris, le coeur gros, notre
décision : nous devons augmenter le prix de vente en kiosque de notre
magazine, prix inchangé depuis plus de 7 ans. Dès le mois de juin,
Tahiti-Pacifique sera vendu en Polynésie française à 600 Fcfp, au même prix
sur tout le territoire, à Nuku Hiva comme à Tahiti et comme à Bora Bora car
nous prendrons à notre charge le prix du fret inter-îles.
Par contre, tous les prix des abonnements, en Polynésie française, en
France comme à l'étranger restent inchangés. Alors, gens de Tahiti et des
îles, si vous désirez toujours votre magazine préféré à 500 Fcfp, c'est
possible, c'est facile : abonnez-vous !
Nous avançons plusieurs justifications pour ce réajustement de notre prix
de vente :
- Malgré les chiffres "rassurants" de notre institut local de la
statistique (lire page 10), presque tout a augmenté depuis l'introduction
de la TVA en début d'année, de la rame de papier au billet de ferry. Oui,
en tant qu'entreprise, nous pouvons "récupérer" la TVA que nous payons à
nos fournisseurs, mais eux ont déjà aligné leurs prix sur celui de leurs
grossistes, etc.
- Pendant les 7 années que notre prix est resté inchangé, une consultation
chez le taote (médecin) est passée de 2200 à 3300 Fcfp, le timbre poste de
37 à 52 Fcfp, etc. Notre augmentation est la même (20%) que celle qu'a
subie le quotidien La Dépêche voici deux ans (de 100 à 120 Fcfp).
-Nous prévoyons dans ce nouveau prix les hausses prochaines de la TVA car
les taux actuels (1, 2 et 3%) ne sont qu'un léger "attouchement" comparé
aux "pénétrations" programmées et à venir.
- En responsables, nous devons assurer la bonne santé de l'entreprise, or
en 7 ans Tahiti-Pacifique n'a jamais réalisé de bénéfices. Le magazine a
survécu grâce à la "flexibilité" du salaire du
directeur-journaliste-avocat-balayeur- qui se situe bien en-dessous de
celui d'une secrétaire dans l'administration territoriale, sans la moindre
prime malgré un minimum de 60 heures de travail par semaine. Il serait
logique que ce sacerdoce, qui se rapproche de la philanthropie,
s'accompagne un jour d'une compensation honnête.
- Enfin, comme nos dirigeants imposent désormais à nos pauvres îles une «
société fiscale moderne », la paperasse et la tenue des comptes deviennent
de plus en plus compliquées et envahissantes. C'est alors que nous devons
payer ce véritable "impôt caché" : le coût du comptable devenu désormais
indispensable pour produire la montagne de paperasses qui sert uniquement à
satisfaire ce monstre technocratique, le service des contributions, pour
lui donner toujours plus d'informations afin qu'il puisse encore mieux nous
« presser comme un citron » à l'avenir. Aussi, Tahiti-Pacifique, une toute
petite entreprise, est d'emblée exclue de tout "code des investissement",
"Loi Pons" et autre "Loi Flosse" réservée aux brasseurs de centaines de
millions ce qui fait que nous sommes la seule presse de Tahiti (et fière de
l'être) à payer tous les impôts.
Avec tristesse, force est de constater que plus Tahiti devient "autonome",
plus le gouvernement local, par manque d'imagination, nous impose le même
système qui a rendu la France si morose et si apathique. Rendez-vous
compte, "ils" sont en train de préparer la mise en place de la « taxe
d'habitation », « comme en France », en vérité une "taxe de vie" puisqu'il
faut bien habiter quelque part. Cela veut dire que petit à petit on place
devant chaque Tahitien une sorte de parcmètre dans lequel il devra
introduire de l'argent chaque jour pour avoir le droit de vivre ! Et
pourquoi importe-t-on ce système débile de plus en plus décrié en France ?
Pour « faire rentrer des sous » afin de maintenir les privilèges de la
pléthore de bureaucrates aux "droits acquis" bien sûr, ceux qui ont une
foison de primes et d'indemnités, droit à des "voyages administratifs" en
France avec Madame et les gosses et qui sont payés le double de ceux qui
travaillent réellement.
Voilà ! Tout ça juste pour vous dire qu'on doit augmenter le prix du
journal. Il sera intéressant de voir si cela fera aussi baisser l'indice
"livres, journaux" dans les tableaux de l'ITSTAT (explication page 10).
Mais avant de vous laisser, permettez-nous d'adresser une pensée profonde
aux familles des dix victimes des éboulements de Taha'a et aux centaines de
familles qui ont perdu leurs toits aux Îles-sous-le Vent lors du passage de
la dépression tropicale Alan.
Mon Dieu, pourquoi le phénomène El Niño fait-il que les éléments
s'acharnent toujours sur de petites communautés îliennes isolées, celles
qui ne contribuent en rien aux pollutions industrielles de plus en plus
considérées par les scientifiques comme responsables des changements
climatiques de la planète ?
Bonne lecture et merci à tous pour votre fidélité.
Alex. W. du PREL
Directeur de la Publication.
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