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Adieu, commandant Cousteau !
Quelle fut triste, la nouvelle qui tomba ce jeudi ensoleillé de
juin à Tahiti. Le père du scaphandre autonome, le Français le
plus célèbre de la planète et le créateur de la vulgarisation
médiatique de la science et de lesprit écologique nous avait
quitté. Javais eu la chance de le rencontrer une fois, à Sainte
Croix, aux Antilles, voici 30 ans, mais ça, cest une autre
histoire.
Lorsquil passa à Tahiti en 1988, cétait surtout pour visiter
Moruroa et y plonger pour vérifier. Laffaire avait alors été
amplement médiatisée, surtout par le C.E.P (centre dessais
du Pacifique) après quil déclara que tout cela était «
présentement sans danger », mais que pour les générations
futures, il nétait pas si sûr
On ne saura jamais doù
provenaient les traces de césium 134 quil trouva au fond du
lagon du grand secret et puis, comme toujours, nos îles du
bout du monde redeviennent vite bien loin pour ceux qui y
sont passés, surtout lorsquon leur fait lhonneur il ny a
pas de lien avec Moruroa de devenir immortels à
lAcadémie française.
Peut-être est-ce mieux ainsi que lhomme au béret rouge nous
ait quitté sans être revenu à Tahiti, surtout que Jacques
Constans, le président de la Fondation Cousteau, mavait dit
que Cousteau « aimait énormément nos îles ». Certainement
aurait-il pleuré de voir une vallée de Tahiti après lautre
polluée par des décharges, triste résultat de linaction, de
lincapacité et du menfoutisme de politiciens qui depuis
1990 utilisent la présidence du SITOM (syndicat
intercommunal des ordures ménagères) et ses indemnités
comme sucette pour acheter la fidélité délus afin de
constituer des majorités.
Pourtant le président Flosse sest récemment félicité davoir «
soustrait Tahiti-Tourisme à lemprise des politiciens » pour le
rendre plus efficace. Mais quattend-il donc pour faire de
même avec le SITOM ? A cause des incapables qui le gèrent et
malgré plus de 5 milliards dépensés, la vallée de Tipaerui, la
vallée de la Punaruu et celle de la Papenoo sont maintenant
polluées, celle de Papeari le sera bientôt, et voici que le
ministre de lenvironnement annonce, sans honte, quon va
créer encore une décharge temporaire, donc bousiller une
autre vallée.
Après chaque grande pluie, le port de Papeete et la plage
Cygogne débordent dimmondices et certains accusent « le
manque desprit civique de la population ». Un beau
mensonge utilisé par médias interposés pour mieux préparer
le terrain à de juteux contrats avec des multinationales
réputées pour leurs financements politiques, car presque tous
ces immondices proviennent de limmense Mont Poubelle de
80 mètres de haut que les experts de Tamara Nui et du
SITOM ont créé ; une montagne qui obture depuis 1992 en
partie la rivière. Elle aussi devait être temporaire.
Face au désastre écologique que créent les ordures de Tahiti,
les citoyens sont en droit de réclamer que tous les présidents
du SITOM actuels et passés remboursent lintégralité des
indemnités quils ont perçues pour élaborer le fiasco actuel !
Ce ne serait que justice !
Oui, commandant Cousteau, peut-être est-ce mieux que vous ne
soyez pas revenu à Tahiti ces 10 années passées. Vous auriez été
horrifié !
Alex. W. du PREL
Directeur de la Publication.
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