Tahiti-Pacifique magazine, n° 139, novembre 2002
Religions à WALLIS & FUTUNA :
Chasse gardée catholique, maisÉ
par Filihau ASI TALATINI
Considéré comme un territoire paisible et politiquement stable dans la région, Wallis et Futuna est un archipel où la vie s'organise au quotidien autour de deux axes majeurs : la coutume et la religion. La première s'adapte tant bien que mal à l'évolution des mÏurs et de la société locale, sous la conduite des 'aliki (chefs). Quant au lotu (1), l'Eglise catholique détient depuis 165 ans un monopole qui, depuis quelques années, commence à être "grignoté" par des mouvements religieux chrétiens ou pseudo-chrétiens. Mais, tous réunis, ils ne concernent encore que 1% des 15 000 habitants. Cette minorité religieuse, ignorée des médias et des autorités officielles, est pourtant bien présente dans la société wallisienne et futunienne. Quatre mouvements religieux ou lotu mavae (2) composent ces "intrus" : l'Eglise évangélique, les Témoins de Jéhovah, l'Eglise évangélique de Pentecôte et l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, c'est-à-dire les Mormons.
Qui sont-ils exactement ? Quel est leur nombre exact ? Comment vivent-ils leur différence dans une micro-société très fortement imprégnée de la religion catholique ? Pour comprendre l'importance que revêt la religion dans des îles comme Wallis & Futuna, il est important de saisir les différentes phases d'évolution qu'a connu le concept de lotu.
LOTU 'AFEA : la religion ancienne
La tradition orale, telle que rapportée par le R.P Henquel dans Talanoa Ki 'Uvea Nei raconte que les habitants d'Uvea (Wallis) et Futuna croyaient avant l'arrivée des Européens en plusieurs divinités : les 'atua tupua ou dieux créateurs qui se retrouvent dans l'ensemble de la Polynésie : Tagaloa, Hina, Maui ; les 'atua tanutanu : il s'agit des mortels divinisés à leur mort. Ce sont en général des nobles qui se sont fortement distingués de leur vivant ; et les 'atua muli : les dieux inférieurs ou esprits.
Le culte organisé par les taula'atua (prêtres) était destiné à apaiser la colère des dieux. A part quelques esprits ancestraux bienveillants envers leurs descendants, les divinités étaient généralement malfaisantes et surnommées : 'atua he'e'ofa (sans amour) ou 'atua loi (menteurs). Elles étaient tenues comme responsables des catastrophes naturelles (cyclone, sécheresse, tremblement de terre) et des mauvaises récoltes qui touchaient le fenua.(Wallis et Futuna) Par ailleurs les Wallisiens et Futuniens croyaient également à la vie après la mort et à l'existence d'un monde de l'au-delà : le pulotu.
Comme dans les autres îles polynésiennes, la notion de tapu (sacré) revêtait et revêt encore de nos jours une grande importance. Elle entoure la personne des 'aliki qui impose des interdits du même nom à la population. En tant que dépositaire des droits divins (Vakatapu), le chef suprême ou Hau /Sau avait, à l'arrivée des Européens, droit de vie et de mort sur l'ensemble de ses sujets. Cette dimension était surtout vraie pour Wallis qui avait, depuis le XIIème siècle, subi une influence majeure et une colonisation des Tongiens. Ceux-ci transposèrent à 'Uvea leur système d'organisation politique et leur modèle de chefferie à titres de type pyramidal, avec à la tête un souverain sacré. Par ailleurs Tonga réussit également à généraliser dans toute la Polynésie occidentale la cérémonie sacrée du Kava (3).Si Tonga n'exerce plus d'autorité politique sur Wallis depuis l'indépendance accordée par le Tu'i Tonga Kaulufonuafekai au XVè siècle, les liens matrimoniaux et coutumiers demeurèrent très forts jusqu'à la fin du XIXè siècle. Le roi George Tupou Ier, père du royaume moderne de Tonga, fut baptisé en 1831 par les missionnaires wesleyens. Il trouva dans la religion protestante un formidable moyen pour reconquérir les anciennes dépendances de l'empire tongien : les îles Lau, Rotuma, Niue, 'Uvea (Wallis) et quelques parties de FidjiÉ
LOTU TOGA : Teachers tongiens
Les missionnaires protestants ont été les premiers à s'installer en Océanie. La London Missionary Society (LMS), créée en 1797 toucha progressivement les archipels de la Société, de Cook, de Samoa tandis que la Wesleyan Methodist Missionary Society (WMS) envoie à partir de Sydney des missions d'évangélisation vers Tonga, Fidji et d'autres archipels de Mélanésie. En quelques décennies, les îles les plus isolées de Polynésie, les Marquises, Ellice, Wallis & Futuna, Tokelau et Niue finissent également par abandonner leurs croyances traditionnelles
En juillet 1835, le chef de Niuatoputapu, Gogo Ma'atu, sous l'impulsion du pasteur anglais David Cargyll, partit pour 'Uvea avec 45 de ses sujets. Malgré des débuts prometteurs avec 80 conversions, notamment à 'Utufua, la jeune mission finit par être massacrée. L'arrogance de certains Tongiens aurait été à l'origine de la « Guerre de Niua »(4). Le pasteur Thomas considère ainsi qu' « il n'y a pas de raison de blâmer le roi ou le peuple de Wallis car ils n'ont pas manifesté de mauvaises intentions vis-à-vis de la religion. Ils ont simplement réagi face à la mauvaise conduite de ceux qui professaient la nouvelle religion »(5).
En janvier 1836, une deuxième tentative de conversion au protestantisme est opérée à partir de Tonga, avec cette fois des Wallisiens néophytes installés à Vava'u. L'aristocratie d'Uvea s'interroge sur les ambitions de ladite mission et finit par s'y opposer ouvertement. Ce dernier échec pousse les Méthodistes de Tonga à abandonner peu à peu leurs visées sur Wallis et par la suite sur les autres archipels avoisinants.
Suite à cette incursion tongienne, le Lavelua et les chefs de Wallis auraient alors décidé de ne plus accepter de religion de la part d'autres Océaniens : « En matière de religion, tous les Océaniens se valent, c'est pourquoi les Tongiens ne doivent pas exporter leurs idées à 'Uvea, ils ne doivent pas apporter la religion des Papalagi [Blancs] à 'Uvea. Si une nouvelle religion papalagi [popa'a] devait être introduite à 'Uvea, il faudrait d'abord discuter avant de l'accepter » (6).
LOTU KATOLIKA : Règne de la mission catholique (7)
A Wallis, le 1er novembre 1837, débarquent de la goélette Raiatea des nouveaux venus dans la région : les missionnaires catholiques français. L'équipe, constituée de prêtres et de religieux de la Société de Marie sous la houlette de Mgr Pompallier, s'installe d'abord à Wallis puis à Futuna. Si les débuts s'avèrent difficiles avec, notamment, le martyre du Père Chanel à Futuna le 28 avril 1841, l'année suivante on assiste cependant à la conversion en masse de la population wallisienne et futunienne. A 'Uvea, les prêtres reçoivent l'accord du Lavelua et des principaux chefs qui voient dans le catholicisme un moyen de contrer les visées protestantes de l'ancienne puissance suzeraine tongienne. Dans les royaumes d'Alo et de Sigave, l'assassinat du Père Chanel déclenche l'émotion auprès des 'aliki modérés et amène la totalité des habitants à la conversion quelques mois plus tard.
Les missionnaires catholiques, par leur influence croissante sur les chefferies traditionnelles, réussissent un formidable travail de compréhension et d'acquisition des mécanismes de fonctionnement de la société locale. Conseillers privilégiés des 'aliki, les prêtres catholiques arrivent à atténuer les tensions locales entre les districts et à créer un environnement « protégé » des mÏurs douteuses attribuées aux aventuriers et autres "beachcombers". Avec la force de caractère d'hommes d'église comme Mgr Bataillon, Wallis & Futuna deviennent le noyau dur du catholicisme en Océanie. L'isolement de l'archipel et l'imposante présence de l'Eglise dans la vie quotidienne des habitants finissent par attribuer aux îles le surnom de « théocraties catholiques » (8). Cette mainmise va déterminer l'attitude des Wallisiens et Futuniens face à toute autre croyance :
- les traces de la religion traditionnelle disparaissent très rapidement : prêtres, autels, cérémoniesÉSeuls quelques vestiges demeurent encore aujourd'hui : cérémonie du kava, to'okava (9), kâtoaga (10), tapu (11) et légendes. Les 'atua deviennent alors des temonio (démons) ou tevolo (devil) et les temps anciens sont qualifiés de temi pagani : les temps païens.
- la minorité protestante persiste encore en 1842, notamment à Falaleu, mais le départ définitif en 1851 du 'aliki wesleyien Po'oi pour Tonga met un terme à leur présence à Wallis. Dans les esprits des Wallisiens de l'époque, le protestantisme a toujours été associé à l'impérialisme tongien.
Parallèlement aux transformations des croyances, l'impact de la mission catholique sur l'avenir des îles Wallis et Futuna est lourd de conséquences :
- d'ordre social : l'archipel se ferme aux aventuriers et autres « corrupteurs de mÏurs ». L'Eglise met en place un régime de contrôle assez strict sur ses ouailles grâce aux monarques et chefs dont ils deviennent les conseillers privilégiés.
- d'ordre culturel : c'est la fin des tavaka (« voyages fous » en pirogues) et des relations traditionnelles avec les archipels voisins : Samoa, Tonga, Fidji, Tokelau.
- d'ordre économique : l'isolement des deux îles et la faiblesse des structures commerciales existantes sur place favorisent le maintien d'une économie traditionnelle d'auto-consommation.
- d'ordre politique : les rois d'Uvea, d'Alo et de Sigave adressent en 1842, sous l'impulsion des pères maristes, une demande de protectorat à la France. Celle-ci ne sera acceptée qu'en 1887 à l'heure du grand partage du Pacifique entre les puissances coloniales. La population locale confirma en 1959 sa volonté de rester sous la houlette de la République française. En 1961 fut créé le Territoire d'Outremer des îles Wallis et Futuna. Sans la mission catholique, la France ne serait pas présente dans l'archipel.
Etat actuel des religions à Wallis et Futuna
L'Eglise Catholique : fort de ses 165 ans de présence sur le Territoire, le catholicisme demeure la confession religieuse de 99% des Wallisiens et Futuniens. Considérée comme l'un des piliers de la société locale, la mission catholique a su s'accorder aux évolutions des mentalités :
- Un clergé polynésien : Si la priorité a toujours été de former des prêtres locaux (12), avec notamment la perspective de les envoyer servir dans les archipels avoisinants Tonga, Samoa, ce n'est qu'à partir de la Seconde Guerre mondiale, qu'ils deviennent plus nombreux. Les séminaristes sont envoyés au Petit séminaire de Saint-Léon à Païta (Nlle-Calédonie).
En 1972, Mgr Lolesio Fuahea devint le premier évêque de souche locale. L'ensemble du clergé régulier et séculier est désormais d'origine wallisienne et futunienne, à l'exception d'un père mariste encore en poste, le père Jaupitre et d'un patele samoan à Futuna, cette île fournissant désormais de manière régulière séminaristes, prêtres et religieux. Malgré un recul envisageable, les vocations religieuses ne manquent pas tant chez les hommes que chez les femmes, d'où une relative jeunesse des effectifs. Il faut par ailleurs prendre en compte les Wallisiens et Futuniens membres ou postulants à des congrégations religieuses, installés en Nouvelle-Calédonie, à Fidji, à Tahiti, en France et dans le monde entier (13).
L'entrée dans les ordres constitue aux yeux des Wallisiens et Futuniens un véritable moyen de promotion sociale mais surtout un grand privilège pour la famille (14). Le patele est très respecté de la population et reçoit quasiment les mêmes honneurs que les 'aliki dans la vie de tous les jours et lors des cérémonies officielles comme le Kava.
- Rapports avec la chefferie : l'Eglise catholique et notamment la personne de l'évêque (Moseniolo) jouent encore aujourd'hui le rôle de médiateur entre la chefferie et la population (15). Il s'agit surtout de conflits d'intérêts entre les notables du district. L'évêché, par souci de neutralité et pour garder une certaine autonomie des prêtres, procède à leur rotation régulière entre les cinq paroisses (16). Reconnue comme partie intégrante de la coutume et de l'identité wallisienne et futunienne, la religion catholique est celle des chefs car elle a trait à ce qui est tapu. Le syncrétisme et l'acculturation aidant, religion et pouvoir n'ont cessé de former un binôme efficace à Wallis et Futuna.
- Rapports avec l'administration française : pendant près d'un siècle, la mission catholique s'est posée comme un fin intermédiaire entre une aristocratie locale &emdash; dont elle tire son pouvoir &emdash; et une présence coloniale française réduite à son minimum, auprès de laquelle elle a trouvé protection et moyens.
A l'avènement de la territorialisation de Wallis et Futuna en 1961, l'Eglise catholique réussit à obtenir deux concessions majeures :
- l'article 3 de la loi du 29 juillet 1961 garantit « le libre exercice de la religion des habitants de Wallis et Futuna, et du respect de leurs coutumes et croyances » tant qu'elles ne sont pas contraires aux principes généraux du droit et à l'esprit de ladite loi.
- l'accord de cession de l'enseignement maternel et primaire à la mission catholique par le ministère de l'Education nationale en 1969. La Direction de l'Enseignement catholique (DEC) gère sous le contrôle et avec l'aide de l'Etat le fonctionnement des écoles maternelles et primaires du Territoire. De ce fait, seul l'enseignement secondaire (collèges, lycée) est public et laïc, avec cependant une prise en compte des spécificités locales : langues vernaculaires, catéchèse.
- L'Eglise et le milieu politique : La mise en place d'institutions « démocratiques » en 1961 a créé de nouveaux rapports de force : l'attitude de l'évêché, comme celle de la chefferie, a toujours été de garder une certaine distance ou plutôt de préserver leur dignité face au milieu politique. L'Eglise opte ainsi pour la neutralité en matière politique, même si elle tient un rôle de conseil auprès des élus territoriaux et des décideurs locaux : participation au Conseil territorial, messes d'ouverture des sessions de l'assemblée territorialeÉ
Toutefois la position officielle de la hiérarchie catholique n'empêche pas les initiatives privées en matière politique :
- en 1978 : le père Petelo Falelavaki dit "Tameha" est candidat aux élections législatives à Alo, Futuna.
- en 1998 : le frère Lopeleto Laufoaulu, issu d'une famille 'aliki et directeur de la DEC, devient sénateur de Wallis et Futuna.
La société civile
L'évolution de la société, suite à l'ouverture du Territoire au monde et à la modernité, oblige l'Eglise catholique, tout comme la chefferie, à prendre en compte les facteurs suivants:
- le phénomène syndical : la grève des enseignants de l'enseignement primaire du 30 juin au 16 août 1999 a révélé une certaine attitude de défiance à l'égard de la DEC, mais a également montré une remise en question partielle des spécificités liées au statut de la religion sur le Territoire.
- le relâchement des mÏurs intervenu avec une modernisation accélérée des sociétés locales : alcool, pédophilie, pornographie, etc.
- Un changement des mentalités certain : volonté d'exploitation des terres de la Mission, le plus gros propriétaire de l'île de Wallis ; plainte déposée par des élèves contre une personnalité religieuse pour mauvais traitements et procès devant le tribunal de première instance de Mata'Utu en 1997.
- L'expatriation : si les Wallisiens et Futuniens vivant à l'étranger demeurent en général fidèles à la coutume et à la foi catholique, on remarque cependant une baisse de l'engagement et de la ferveur religieuse, caractéristiques des paroissiens du fenua. Quelques-uns d'ailleurs finissent même par se convertir à d'autres mouvements religieux ou sectes, rassemblés sous le terme de lotu mavae par opposition à la religion catholique « officielle ».
Les lotu mavae
Jusqu'au milieu des années 1980, seule l'Eglise catholique existait à Wallis et Futuna. Si les données officielles mentionnent toujours le Territoire comme « 100% catholique », il faut désormais prendre en compte le phénomène discret mais bien réel des lotu mavae. Peu évoquée par les médias et les autorités locales, la situation de ces néophytes demeure mystérieuse aux yeux des Européens de passage, et des Wallisiens et Futuniens eux-mêmes. Curieusement, le sujet paraît tapu et les habitants ne préfèrent pas l'évoquer, peut-être par manque d'intérêt ou peur des représailles. Si l'on s'en tient à un chiffre de grandeur (17), les lotu mavae seraient entre 150 et 200 membres et sympathisants installés sur le Territoire. Tous se rattachent à des dénominations protestantes ou à des groupes d'inspiration chrétienne, existants dans d'autres pays (18) : l'Eglise évangélique, les Témoins de Jéhovah, l'Eglise évangélique de Pentecôte et l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.
Ces mouvements partagent plusieurs points communs : une présence récente sur le Territoire, une provenance privilégiée (Nouméa), une importance attribuée aux écrits, un rejet plus ou moins affiché de la part des sociétés locales et une mise en retrait par rapport aux contraintes coutumières.
L'Eglise évangélique :
L'Eglise évangélique de Wallis et Futuna, plus connue sous le nom local de ma'uli fo'ou (« la nouvelle vie »), est à l'heure actuelle le mouvement qui rassemble le plus de membres répartis sur les deux îles.
Origines (19) : En 1975, le fils aîné d'un éminent chef d'Alo, qui deviendra Tuiagaifo quelques années plus tard, se rend à Lyon pour poursuivre ses études supérieures. C'est l'un des tous premiers étudiants boursiers du Territoire et il est également président de l'association Fetu'u Fo'ou. Il adhère peu de temps après à l'église évangélique et convertit quelques-uns de ses proches présents en Métropole. Dix ans plus tard, son frère et deux cousins décident de rentrer au Fenua et constituent ainsi la première équipe missionnaire à être envoyée sur le Territoire. Leur objectif est clair : évangéliser l'île natale et travailler à la traduction de la Bible en futunien. Aujourd'hui l'Eglise évangélique, officiellement constituée en Association cultuelle de Futuna et de Wallis en 1996, compte désormais plus d'une centaine de membres. Son siège est situé à Vaipalapu (Ono) dans le royaume d'Alo. Les familles converties sont concentrées à Alo et en particulier dans les villages d'Ono et de Vele où se réunissent les membres de la communauté. Mala'e, Taoa, Kolia et même Fikavi ont leur lot de néophytes. Les liens familiaux et matrimoniaux entre les Futuniens et les habitants du district de Hihifo ont permis, au début des années 1990, de mettre en place une antenne wallisienne à Vailala et des représentants auprès de la communauté expatriée (Nouméa, Lyon). Quelques missionnaires européens sont envoyés de Nouvelle-Calédonie, de France ou de Suisse pour renforcer l'équipe locale, mais il s'agit en général de séjours ponctuels et de courte durée. Les dirigeants du mouvement sont tous futuniens et issus du même clan. Si cette église observe depuis quelques années une croissance soutenue en membres, il faut cependant nuancer leur nombre compte tenu de la participation et de l'engagement des « sympathisants ». Ces derniers ne sont pas baptisés, mais participent aux activités organisées par la communauté (culte, études bibliques, activités des jeunes, école du dimancheÉ) souvent en raison des liens familiaux qui existent avec certains des membres. En effet, l'augmentation du groupe est surtout due à la conversion de familles entières. Les premières personnes à se faire baptiser sont souvent les femmes, suivies de leurs époux et enfants, des kaiga (proches) et des amis. La ferveur religieuse se manifeste surtout par l'ampleur des réunions organisées à Vaipalapu notamment, où se réunissent de manière quasi-quotidienne les fidèles. Un tel phénomène est observé dans des archipels voisins comme Tuvalu, Samoa, Tonga et Niue où les church activities occupent une place primordiale dans la vie des habitants.
Les réunions tiennent un rôle important dans l'esprit des membres de cette église dans la mesure où la société locale est avant tout de tradition orale et où plusieurs personnes ne savent ni lire ni écrire. Pour permettre un approfondissement de leurs convictions, les dirigeants ont achevé la traduction de la Bible en futunien et, 25 ans après les travaux entamés à Lyon l'événement a été marqué en octobre 2000 par des festivités sur l'île : kato'aga, kava et danses en présence des différentes autorités de Futuna. Il s'agit du premier ouvrage littéraire entièrement réalisé par des Futuniens. (20)
Impact : cette histoire du Ma'uli [renouveau] est avant tout reliée à l'île de Futuna. L'identité même du mouvement trouve sa source dans la vie des quelques piliers de la communauté. En 1985, à l'arrivée des pionniers, le mouvement est tout de suite qualifié de « secte » et les premières conversions créent le désarroi dans la société locale. La chefferie ne sait que prendre comme décision. Elle condamne dans un premier temps les réfractaires à réintégrer l'ordre religieux traditionnel tant à Futuna qu'à Wallis. Puis elle revient sur sa décision compte tenu du statut 'aliki des dirigeants et de l'implication de certains de leurs proches dans le ma'uli, dans le village d'Ono en particulier. A Wallis, la situation est plus difficile, la communauté de Vailala est assez retirée et rejetée. Aujourd'hui, la plupart des membres de l'Eglise évangélique participent au fatogia (21) : tau'asu (kava informel du soir), kato'aga (offrandes), travaux de village, confection de nattes et d'objets artisanauxÉ. Seules les activités organisées par la chefferie pour le Lotu Katolika ne sont pas obligatoires.
La position de l'Eglise catholique s'est surtout révélée au travers de l'affaire des « enseignantes protestantes ». Après discussion avec le directeur de la DEC de l'époque, les intéressées, qui comptaient parmi les premières à se convertir, ont dû démissionner en raison de leurs convictions religieuses. L'Administration, quant à elle, ne souhaite pas entrer dans la polémique et, en tant que représentante d'un Etat français laïc, joue la carte de la neutralité. Les membres de l'église évangélique, formés à Nouméa et en Métropole, occupent pour la plupart des postes dans les différents services publics existants à Futuna : garde territoriale, travaux publics, collège, hôpital.
Compte tenu de l'organisation de l'espace social et géographique de chaque île, les réactions de la population villageoise sont différentes. A Futuna, berceau du Mau'li fo'ou, les adeptes ont toujours été plus ou moins tolérés. Les liens familiaux et amicaux facilitent l'intégration du mouvement dans le village, sous le couvert des 'aliki. La position des jeunes protestants est plutôt ambiguë dans la mesure où il s'agit avant tout d'une conversion familiale à laquelle ils n'adhèrent pas forcément dans leur for intérieur et dont certains ne sont pas entièrement convaincus. Ainsi, peut-on curieusement observer une certaine liberté dans leur engagement vis-à-vis de la communauté. La transition avec leur passé catholique se fait difficilement et les compromis, pour ne pas être rejetés des autres, sont pratique fréquente. Leurs aînés (les anciens de la communauté) maintiennent une forte autorité collective avec cependant deux handicaps majeurs pour plusieurs d'entre eux : la méconnaissance de l'écrit et de la langue française, nécessaires à la communication externe et à l'entretien de relations durables avec les instances régionales ou nationales de la confession (22).
Pour terminer, il faut rappeler qu'il s'agit surtout de conversions de type familial. Les sympathisants assistent aux réunions suite à une invitation de la part de proches ou d'amis. L'Eglise évangélique, comme les trois autres mouvements, pratiquent le baptême par immersion des adultes.
Les Témoins de Jéhovah
Beaucoup plus discret que le précédent, le groupe des Témoins de Jéhovah, constitue celui qui a eu le plus de difficultés à s'implanter sur le Territoire. Comme les Evangéliques, les premiers Témoins de Jéhovah sont apparus dans la communauté expatriée. Au début des années 1970, quelques Wallisiens et Futuniens, rejoignent petit à petit les « Salles du Royaume » des environs de Nouméa : Ducos, Auteuil, Mont-Dore. Il s'agit avant tout de jeunes couples de la classe moyenne ou de quelques célibataires, instruits et suffisamment impliqués dans le tissu socio-culturel calédonien pour s'ouvrir à des idées nouvelles. Bien que d'abord pris à la légère par la communauté wallisienne et futunienne installée en Nouvelle-Calédonie, le phénomène prend vite des dimensions importantes. Avec les efforts des premiers Témoins, des familles entières se convertissent au mouvement. Il faut dire qu'une fois que les membres les plus influents (la mère, les aînés, les anciens) sont touchés, le reste suit assez rapidement. Aujourd'hui plus de 300 Témoins de Jéhovah wallisiens et futuniens sont recensés en Nouvelle-Calédonie. Les quartiers traditionnellement habités par les expatriés du fenua sont atteints dans leur ensemble : Koutio, Robinson, Saint-Michel, Païta avec, il faut le noter, une prédominance en nombre des Wallisiens dans le mouvement. Au milieu des années 1980, bon nombre d'entre eux choisissent de rentrer sur le Territoire.
Le peu d'informations recueillies sur place et auprès des « Anciens du Royaume» installés à Nouméa ne permettent pas de dresser un tableau complet sur leur situation. Les grandes lignes peuvent cependant être tracées au sujet des 56 Témoins de Jéhovah du fenua :
- l'engagement religieux est de loin, plus important que dans les autres lotu mavae et les convictions radicales bien définies : hygiène de vie, mariages internes, dîme, non-participation aux actes de la société civile.
-La répartition géographique est assez équitable. Le siège se trouve à Mala'e à Hihifo, mais le mouvement compte des familles dans les trois districts de Wallis. A Futuna, il y a une concentration des Témoins de Jéhovah à Taoa dans le royaume d'Alo.
- Les membres sont en grande partie issus de la diaspora installée en Nouvelle-Calédonie. L'un des principaux leaders locaux est d'origine tahitienne et est marié à une futunienne de Nouméa. Plusieurs d'entre eux sont salariés et l'un a même ouvert récemment la première boulangerie-pâtisserie « à la française » de Wallis.
- Il n'existe pas de « salle du Royaume », mais les réunions se tiennent en général au domicile d'un des dirigeants.
- Le groupe développe une abondante littérature religieuse en faka'uvea : les Saintes Ecritures, les livrets d'étude biblique, les publications du mouvement : « Réveillez-Vous » et « La Tour de Garde » (Te Tule Le'o) et même un ouvrage d'apprentissage de la lecture à destination des personnes âgées. Tout le travail de traduction est effectué à Nouméa avec le soutien financier et matériel du siège mondial de l'organisation à New York.
- Impact : l'arrivée des premiers Témoins de Jéhovah sur le Territoire a suscité un sentiment de crainte auprès des autorités coutumières et religieuses. La première mission envoyée de Nouméa aurait été refoulée. Après quelques tentatives, c'est finalement le retour progressif, individuel ou en famille, qui a réussi. A Wallis, et de manière plus vive encore à Futuna, la première réaction des pule kolo (chefs de village) et des villageois fut celle de la condamnation (tu'a). L'organisation traditionnelle de la vie en communauté entrait en concurrence avec le mode de fonctionnement du groupe des Témoins de Jéhovah. Ces derniers optèrent à leur conversion pour l'abandon du fatogia, donc des droits et devoirs à l'égard de la coutume. Pour les uns, il s'agit de « désobéissance civile » et d'« individualisme », pour les autres, il est question de « persécutions ». Si certains néophytes finissent par retourner dans le milieu catholique ou en tout cas essaient de renouer avec les structures sociales locales, d'autres choisissent l'expatriation (23).
Il faut cependant nuancer les effets de cette « persécution » dans la mesure où la grande chefferie montre quelques signes de tolérance. Les Témoins de Jéhovah ne sont pas donc pas systématiquement tu'a mais ils doivent, comme pour les autres groupes, adopter une position discrète : prosélytisme interdit, manifestations religieuses extérieures proscrites, lieux de culte limités au domicile des membres. D'autre part, les Témoins de Jéhovah maintiennent des liens assez forts avec leur entourage et le village. La participation au fatogia se fait de manière ponctuelle et privée, après arrangement avec le fono des villageois. L'implantation du mouvement dans des endroits comme Mala'e ou Mata'utu (24), où la présence européenne est importante et donc autorise les « régimes d'exception », atténue les situations conflictuelles. Les Témoins de Jéhovah de Wallis et Futuna sont loin de connaître la position délicate de leurs coreligionnaires de Lifou (25) (Nouvelle-Calédonie) ou de Samoa, entre tolérance et opposition directe.
Les Pentecôtistes
Autre nouveau venu sur la scène religieuse locale : les membres de l'Eglise évangélique de Pentecôte, plus connus sous le nom de « Viens-et-vois » (26).
Origines : Le mouvement importé de Nouméa par les expatriés est d'implantation plus récente à Wallis et Futuna : depuis moins de trois ans. A Nouméa les « Viens-et-vois » sont en constante augmentation, attirant par centaines des personnes déçues des églises traditionnelles (catholique, protestante). Fortement axée sur l'aspect charismatique : louanges, chants, et notamment les « dons miraculeux » comme le « parler en langues », le groupe a de quoi séduire les classes sociales les plus défavorisées du Caillou. L'assistance est essentiellement composée de Kanak, Wallisiens et Futuniens, Tahitiens et Vanuatais et se distingue par son dynamisme et sa jeunesse. L'ambiance « électrique » qui règne dans leur lieu de culte du quartier de Normandie (Nouméa) et la mise en place d'offices en anglais et en langues vernaculaires apparaissent comme des garanties d'une identité océanienne et d'un esprit nouveau.
De jeunes pasteurs wallisiens sont formés et prêchent lors des réunions de l'assemblée. La communauté wallisienne y est encore une fois majoritaire face aux Futuniens. Il est intéressant de noter que la notion d'identité culturelle océanienne y est plus développée qu'ailleurs. Les Evangéliques et les Témoins de Jéhovah se concentrent essentiellement sur la traduction des textes saints en langues vernaculaires mais restent fortement encadrés par des structures nationales (françaises). L'Eglise pentecôtiste opte pour la carte régionale : cela permet aux Wallisiens et Futuniens, qui apprécient le fait de se distinguer au sein de l'assemblée par leurs costumes et chants, de se rapprocher de leurs voisins polynésiens et mélanésiens. En février 1997, lors du "Festival of Praise" organisé par la CPS à Suva (Fidji), tous les Etats et territoires du Pacifique étaient représentés, excepté Wallis et Futuna. Une dizaine de Pentecôtistes originaires du Territoire ont cependant tenu à défiler en costume traditionnel dans les rangs de la délégation calédonienne. Au cours des mois qui suivirent, les protestants wallisiens et futuniens tinrent à Koutio et à Nouméa des réunions hebdomadaires de coordination en vue d'un renforcement des effectifs restés au fenua.
Organisation :
Les préparatifs de la mission d'implantation s'organisent à Nouméa autour des pasteurs wallisiens et des anciens. Les compatriotes membres d'autres églises protestantes y sont conviés avec pour thème l'unité entre les différentes dénominations (les Témoins de Jéhovah et les Mormons, quant à eux, ne se rattachent pas au protestantisme). Une collaboration étroite est prévue entre les Pentecôtistes et les dirigeants de l'Eglise Evangélique de Wallis & Futuna. Les néophytes formés à Nouméa arrivent à Wallis à partir de 1999. L'année qui suit, en octobre, a lieu la célébration de l'arrivée de l'Evangile à Futuna. Certains « Viens-et vois » se joignent à titre individuel à l'avènement organisé par les dirigeants du ma'uli fo'ou évangélique. En 2001, l'antenne locale de l'Eglise comptait une trentaine de membres et sympathisants, placés sous la direction d'un pasteur kanak, envoyé par le siège de Nouméa et installé à Mala'e (Hihifo).
Impact : L'implantation toute récente de ce groupe dans le paysage wallisien ne permet pas de mesurer les interactions qu'il possède avec la population catholique. Leurs étroits rapports avec les membres de l'Eglise évangélique laissent à penser que leur intégration dans le contexte socio-culturel wallisien en est peu éloigné. Compte tenu du fait que les enseignements se font en grande partie en français (avec traduction en faka'uvea), le mouvement accueille désormais des visiteurs européens (fonctionnaires en poste sur le Territoire), à la différence des autres lotu mavae. Il faut par ailleurs souligner pour les Pentecôtistes une garantie non négligeable : les nouveaux arrivants sont pour la plupart nés et ont vécu à Wallis. Certains sont issus de familles nobles et même royales : l'un des petits-fils du Lavelua en personne a été converti à Nouméa et a participé à l'équipe missionnaire.
Les Mormons
Le cas des Mormons wallisiens et futuniens n'est cité qu'à titre anecdotique, compte tenu de leur nombre limité (2 femmes) et de l'absence de structures véritables ni de projet d'implantation réelle sur le Territoire. Les deux membres habitent Futuna, l'une dans le royaume de Sigave et l'autre à Alo. Si la première semble progressivement réintégrer le milieu catholique sous la pression de sa famille et de son entourage, la seconde en revanche demeure fidèle depuis plus de 25 ans et a réussi à convertir quelques-uns de ses enfants. Baptisée au début des années 1970 à la congrégation de Magenta (Nouméa), cette grand-mère sexagénaire est aujourd'hui la doyenne des 30 Wallisiens et Futuniens qui sont membres à part entière des communautés mormones de Rivière-Salée, Magenta et du Grand Nouméa. Quelques-uns de ces néophytes ont aujourd'hui rejoint la Polynésie française, la Métropole ou les Etats-Unis (Hawaii et Salt Lake City) pour la durée de leurs études ou de leur période missionnaire.
Conclusion
Longtemps considéré comme territoire privilégié de l'Eglise catholique, Wallis et Futuna compte désormais son lot de lotu mavae. Le phénomène, encore récent dans l'archipel, rassemble quelques membres convertis à Nouméa et par la suite sur place. L'impact de ces groupes reste certes peu important dans les îles, mais ils sont appelés à se développer. La situation des Wallisiens et Futuniens installés en Nouvelle-Calédonie semble être le portrait le plus fidèle de cette mutation de la coutume et de la religion traditionnelle vécue actuellement au fenua de Wallis et Futuna.
Filihau ASI TALATINI
filihau@wallis-islands.com
1 Religion
2 Lotu mavae : litt. : « religion qui s'éloigne » de l'église « officielle ». Dans cet article, le terme sera traduit par « mouvement religieux », le mot « secte » ayant une valeur péjorative. Il désigne à la fois la croyance, le groupe religieux et l'adepte lui-même.
3 CHAVE-DARTOEN (2000) : Au cours du règne du 10ème Tu'i Tonga, Momo, une réorganisation politique et sociale a lieu, consolidant son pouvoir et instituant l'usage du Kava, fondateur et régisseur de la coutume. A la même époque, Tonga constitue un empire insulaire autour de Tongatapu. Le Kava existait déjà à Wallis et dans les autres îles, mais Tonga impose en Polynésie Occidentale sa façon de voir le Kava comme breuvage des seuls nobles et la référence au Tu'i Tonga fait du kava tongien un kava « royal ».
4 Les rapports entre la mission protestante des Niua (Tongiens) et les chefs wallisiens de Mu'a sont tendues. Ces derniers persécutent les néophytes et pour se venger, Gogo Ma'atu et les siens se livrent à des exactions sur la population locale. Le vol par les teachers Tongiens de porcs destinés au banquet funéraire de la soeur d'un chef déclenche la « Guerre de Niua » sur l'îlot Nukuatea. Retranchés sur Nuku'afo, les Niuas se rendent et sont éxécutés par surprise lors du Kava de réconciliation organisé par le Lavelua.
5 ANGLEVIEL F. (1994): p.42
6 HENQUEL P. : §202
7 Pour plus de détails à ce sujet , se référer à ANGLEVIEL F.(1994).
8 AUBE in ANGLEVIEL F. (1994), p.153.
9 Offrandes offertes par les femmes au roi et à sa chefferie après la cérémonie du Kava.
10 Offrandes de nourriture et de produits présentées par les hommes à la chefferie : « festin », distribution de vivres.
11 Interdits fixés par la chefferie.
12 1845 : ouverture de l'école-séminaire de Lano par Mgr Bataillon pour former des catéchistes autochtones destinés à être envoyés dans toute l'Océanie centrale. Malgré des débuts prometteurs, Lano ne fournit pas les résultats escomptés compte tenu de l'isolement de Wallis, du manque de clergé formateur et de la récente conversion des Wallisens. Le 17 janvier 1886, y sont ordonnés les 4 premiers prêtres indigènes. En mai 1952, le Grand séminaire de Lano ferme au profit de celui de Païta en Nouvelle-Calédonie. A la fin des années 1960, le Petit séminaire Vicarial de Lano ferme définitivement.
13 Rapport de la Conférence des Evêques de France (CEF) à Lourdes en novembre 2000 : « Diocèse de Wallis et Futuna : petit par la taille, grand par la foi ».
14 FAKAHIFO : quitter les ordres est un scandale pour la famille, le village et le district tout entier. Il faut cependant ajouter que leur réintégration se fait par la suite sans trop de problèmes : l'actuel Kivalu est un ancien prêtre, père de deux enfants et à présent marié.
15 Conflit coutumier de Hihifo, 29/06/00
16 Le diocèse de Wallis et Futuna a son siège à Lano ('Uvea) et il est composé de cinq paroisses : Hihifo, Hahake et Mua à Wallis et Alo et Sigave à Futuna.
17 Estimations personnelles d'après les observations faites sur place et contact avec les dirigeants des mouvements religieux concernés.
18 A Nouméa et en Métropole, certains Wallisiens et Futuniens sont membres de mouvements religieux tels que la foi baha'i, d'inspiration islamique.
19 ASI TALATINI ,F., 1997 in TFF
20 D'autres ouvrages issus de la tradition orale sont publiés en langue futunienne : Temi o le kele 'uli ( « Aux temps de la terre noire » de D. Frimigacci), Ko le fonu tu'a limulimu'a (« La tortue au dos moussu » de D. Frimigacci, B.Vienne et M. Keletaona) sans oublier les récits historiques recueillis par Mayer, Burrows et la mission catholique.
21 Charge coutumière : droits et devoirs envers la communauté.
22 Exceptés le pasteur futunien installé à Lyon et quelques responsables du mouvement résidant à Nouméa et à Wallis, l'église est essentiellement repliée sur Futuna. Elle n'est affiliée à aucune autre organisation protestante.
23 Le cas d'une famille entière du village d'Alele : il y a dix ans les parents choisissent d'abandonner domicile, plantations et biens pour s'installer avec leurs enfants dans un logement de fortune (squat) de Nouville, Nouméa. Aujourd'hui, tous les membres de la famille vivent désormais en France métropolitaine, toujours dans le cadre de leur mouvement religieux.
24 Mata'Utu en août 1996 : le fono demande à une mère de famille, Témoin de Jéhovah, de respecter ses devoirs à l'égard du fatogia des femmes du village et lui propose en échange de la décharger des travaux destinés à l'Eglise catholique ou aux fêtes religieuses traditionnelles.
25 Lifou : affaire des « femmes fouettées » par les petits chefs de la tribu de Chepenehe, le 15 janvier 1999.
26 Evangile de Jean chapitre 1 verset 47. Ce mouvement d'origine américaine est également connu sous le nom d' « Assemblées de Dieu »
Sources :
Familles concernées au fenua et responsables installés à Nouméa, également en charge de Wallis & Futuna. Seuls les Témoins de Jéhovah fournissent des données détaillées, accessibles sur Internet.
Aussi les écrits de ANGLEVIEL Frédéric, LEXTREYT Michel, FROMENT Marie-Madeleine, CHAVE-DARTOEN Sophie, DE DECKKER Paul et TRYON Darrell, DOUAIRE-MARSAUDON Françoise et TCHERKEZOFF Serge, HENQUEL Joseph (Père), LATUKEFU Sione, MALAU Atoloto, TAKASI Atonio, PONCET Alexandre (Mgr), ROUX Jean-Claude et LAGAYETTE Pierre .