TAHITI-PACIFIQUE Magazine. - N° 232 août 2010

Analyse de l'actualité

Triste immobilisme  et caisses vides...

Un des rares événements en juillet à Tahiti a été la visite d’un prince saoudien (à droite);  Il faut mentionner que juste avant l’arrivée du prince milliardaire, la porte de la présidence était cadenassée avec une lourde chaîne car un groupe d’employés de la société SMPP Sogeba protestait bruyamment devant le palais. Gentille tahitienne oblige, ces derniers ont accepté de suspendre leur manifestation et de se retirer de l’entrée du palais le temps de la visite princière.
Les quelques 220 employés de cette société qui construit l’immense nouvel hôpital (toujours pas ouvert après 9 ans de travaux à un coût de 43 milliards Fcfp, presque le double du devis initial), n’ont pas été payés depuis juin car le gouvernement ne paie pas l’entreprise. Face aux manifestations, le président Tong Sang signa un document afin que la banque Socredo verse 240 millions Fcfp des 375 millions dus à la compagnie, mais la banque de développement refusa, insistant qu’il lui fallait une délibération de l’assemblée pour débloquer la somme. La convocation rapide de l’assemblée pour voter cette “avance” se heurta à des problèmes de procédure, et là on se rendit compte que la manœuvre était politique, destinée à coller à Tong Sang une image de président impotent alors qu’Oscar Temaru voyageait au Vanuatu pour les festivités des 30 ans de son indépendance. 
 D’autres moyens ont été essayés, toujours bloqués par des barrages de procédures, puis l’Etat suggéra que le gouvernement utilise un référé de justice pour obliger... le gouvernement à payer la SMPP. Plus ridicule, tu meurs...
A.d.P.


Ah, le prince milliardaire...
Après quatre jours de vacances à Bora Bora à l’hôtel Four Seasons (dont il est le propriétaire) le prince saoudien Al-Waleed ben Abdul Aziz Al Saoud, l’un des 20 hommes les plus riches au monde, a été reçu par le président Tong Sang au palais présidentiel. Haie de drapeaux, danses et grand protocole qui frisait le comique, tout le gouvernement était au garde à vous en costume cravate alors que son Excellence avait le col ouvert. Bref entretien d’une heure entre les deux hommes à l’issue duquel le prince, en gentleman, a déclaré qu’il y aurait « en Polynésie française des possibilités d'investissements qui pourraient se présenter ».
Plus exubérant, le président Tong Sang déclara « il vient parler projet au moment où la Polynésie en a le plus besoin (…) C'est un signe d'espoir extraordinaire pour nous, au moment où l'on veut développer notre Polynésie. Nous avons avec nous un vrai partenaire, un ami qui aime la Polynésie » Le prince était accompagnée de son épouse, d’une beauté remarquable.
AdP

Faillite et départ du Raromatai Ferry de Bill Ravel
A la mi-juillet, la SNCM, propriétaire du ferry King Tamatoa, annonçait qu'elle avait repris possession de son navire car la société Raromatai Ferry ne payait plus l'assurance du ferry malgré de nombreuses relances restées sans suite, la SNCM a été contrainte de rompre le contrat depuis le 21 juin. Ce communiqué dévoila l’amplitude des mensonges des dirigeants de la la société Raromatai Ferry montée par Bill Ravel et son obstination à vouloir poursuivre une activité qui, avant même la mise en service de la ligne, était voué à l’échec car incapable de maintenir un équilibre financier, comme nous l’avion annoncé en avril (obstination 228, p8).

En début de mois, la société Raromatai Ferry avait encore essayé auprès du gouvernement Tong Sang un chantage pour tenter d’obtenir une défiscalisation de 1,5 milliards Fcfp, ce qui quand même était fort de café car non seulement Bill Ravel avait annoncé en février qu’il n’en voulait pas, mais le bateau avait déjà non seulement été défiscalisé lors de sa mise en  service sur la Corse, mais avait aussi bénéficié d’aide lors de sa construction dans un chantier breton. 
Mensonges répétés qui se terminent dans un fiasco qui laisse  ridicules les politiciens (surtout Jean-Christophe Bouissou) qui ont joué un jeu politique obscur pour imposer  un projet impossible. Rien qu’à Tahiti, le montant des dettes dépasserait les 200 millions et on ne connaît pas celles en France, plus les frais d’avocats pour des procédures qui vont certainement durer des années. 
A.d.P.

Bientôt on tourne
La construction d’un village kanak avance sur l’atoll de Ana’a (dont le village ressemble à celui d’Ouvéa). C’est l’un des décors nécessaire au tournage du film  "L’Ordre et la morale" réalisé par Mathieu Kassovitz, lequel devrait débuter le 30 août. D’autres scènes seront tournés à Rurutu, mais aussi à Tahiti. Le territoire a accordé une aide de 20 millions Fcfp pour cette production qui devrait aussi bénéficier de la défiscalisation en Métropole. Beaucoup de jeunes sont embaucher pour les besoins technique comme pour la figuration. Des estimations d’un budget de 1,3 milliards Fcfp ont été avancées.
A.d.P.


Petit prestation médiatique du “roi” Pukamotu devant l’assemblée de P.F. La couronne en nacre est superbe et Bokassa aurait été jaloux s’il avait pu la voir. (Ph. DR)

Tout interdit à Tahiti ?
Début de polémique à Tahiti au sujet du thon qui serait pollué par le mercure et serait nocif pour les femmes enceintes et les enfants. Mercure au milieu du Pacifique ?
Dans quelques mois ce sera le sel...
 
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