TAHITI-PACIFIQUE Magazine. - N° 232 août 2010
CONFIDENCES
« Roi du pétrole » océanien !
On se rappelle qu’Albert Moux avait racheté voici deux ans les parts
que Shell Australie détenait dans la distribution d’hydrocarbures
à Tahiti, en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu, un tout qui a été
regroupé dans sa nouvelle société Pacific Petroleum. Depuis,
discrètement, M. Moux a continué ses acquisitions, rachetant des
réseaux de distributions de British Petroleum (BP) et de Mobil aux îles
Fidji, aux Samoa et Samoa américaines, à Tonga, Nauru, aux îles Cook et
même au Kiribati. C’est donc un vrai empire du pétrole couvrant
toutes les îles du Pacifique Sud qu’il a ainsi créé. En ce qui
concerne son partenariat avec les japonais et l’Etat français pour la
réalisation d’une centrale thermique des mers, M. Moux déclare que
l’étude sur l’usine flottante est « terminée à 90% » et
que celle-ci devrait produire 10 MW d’électricité qui sera vendue à 20
Fcfp le KwH.
« Prisonnier politique »
René Hofer, incarcéré à Nuutania depuis son procès expéditif du 2 juin,
se déclare être un “prisonnier politique” vu son “mandat” de “président
de la Polynésie (sic)”. Au bout d’une semaine, il a obtenu une cellule
individuelle (comme jadis l’autre président) avec une table et une
chaise, du papier et un stylo. Il écrit ses mémoires et prépare sa
défense. Une demande de libération sera examinée par la cour d’appel le
19 août. Les personnes qui ont lu le jugement condamnant Hofer à un an
de prison ont été éblouis par la rédaction minutieuse, laborieuse et
ultra précise du document, long de plus de 20 pages, certainement pour
s’assurer qu’il “tienne le coup” en appel face au « serial
procédurier » Hofer, cette fois assisté par des avocats.
Furieuses dames injurieuses
Dernièrement, on a appris que l’année dernière, après l’incarcération
du sénateur Flosse dans l’affaire -Haddad OPT, des membres de sa
famille ont pénétré dans l’enceinte de la résidence du haut
commissaire pour hurler un tel flot d’injures que le représentant de
l’Etat fit appeler la force publique pour les faire expulser.
« Serial acharnement » chez TNTV
Telle une mauvaise télénovela mexicaine, la guerre entre Yves Haupert,
directeur de TNTV et Mike Leyral, le rédacteur en chef adjoint,
de la chaîne. Après l’inspection du travail, c’est le tribunal
administratif qui a annulé le licenciement de Mike Leyral, condamnant
Haupert aux frais judiciaires. Sur ce, Haupert a mis a pied Mike Leyral
une semaine sans paye pour une « médiatisation internationale de
la perquisition » par Reporter sans Frontières et l’Agence
France-Presse, ainsi que pour avoir laissé la journaliste du JT
faire une « présentation tendancieuse des faits ». En effet,
selon M. Haupert lorsque « une perquisition se déroule dans les
locaux de TNTV » dans un « ordinateur qui sert d’outil de
travail [à Mike Leyral] », ce n’est pas « le journaliste Mike
Leyral dans l’exercice de sa fonction qui a fait l’objet de cette
perquisition », mais plutôt Mike Leyral « le salarié de
TNTV ». De quoi devenir schizophrène. Alors, journalistes de TNTV,
la prochaine fois ne parlez surtout pas d’une mise en examen du
sénateur Flosse, mais d’une mise en examen de Gaston Flosse, salarié du
Sénat…
Même les morts sont subventionnés
Le 2 juillet, le conseil des ministres a approuvé l’attribution d’une
subvention d’investissement en faveur de la commune de Pirae pour la
construction de caveaux et de casiers pour les urnes. Défiscalisation
aussi ?
La paille et la poutre…
Lors d’une enquête réalisée par le quotidien New Zealand Herald
sur le sujet « La Nouvelle Zélande est-elle trop
chère ? », on découvre le témoignage vidéo d’un homme
d’affaires connu de Tahiti qui se plaint avec insistance des coûts
élevés pratiqués en N.-Z., répondant même “oui” lorsqu’on lui demande
si en N.-Z. on grugerait les touristes. A la question d’où il vient, il
commence par évincer : « On fait le tour du monde, on fait du
ski aux USA, on fait du ski en France, là on revient de Queenstown,
[Australie] mais qu’est-ce que c’est cher ! » - « Mais
d’où venez-vous ? », insiste le journaliste. « De
Tahiti », finit par avouer notre industriel, un brin gêné, en
ajoutant « et nous, le tourisme, on connaît ». (sic !)
Coûteuse autonomie ?
La société d’assurances Maxima, qui se considère victime d’une attitude
discriminatoire de la part de la Polynésie française se prépare à
engager des poursuites en dommages et intérêts contre le gouvernement.
En effet, la société avait obtenu un agrément le 19 décembre 2008 du
gouvernement, qui lui a repris le 16 avril 2009, mais ce retrait
a été annulé par le tribunal administratif le 1er juin 2010. Or comme
il est écrit que « seules les sociétés françaises ou étrangères
ayant obtenu l’agrément administratif auprès du comité des entreprises
d’assurances (CEA) et représentées par des agents spéciaux habilités
peuvent effectuer des opérations d’assurances en Polynésie
française », mais que le comité n’a pas été créé depuis le nouveau
statut de 2004 et n’a donc pu donner d’agrément, il semble que depuis
cette date toutes les sociétés d’assurance exerceraient en Polynésie
française sans avoir obtenu un agrément, et œuvreraient donc dans
l’illégalité. Le service des Affaires économiques, en charge de ce
secteur, n’a même pas été capable de recenser ces textes, au point
qu’il vient seulement de demander à l’État français de faire à sa place
ce recensement, pourtant simple, alors qu’il a eu largement le temps de
le faire depuis mars 2004.
N’importe quoi pour protéger un monopole
Bien qu’il avait déjà autorisé en juillet 2009 alors qu’il était
ministre, la société Digicel (80% d’actionnaires étrangers) à investir
en Polynésie française, Jacqui Drollet a introduit un projet de loi du
“péi” destinée à limiter les investissements étrangers à 30% dans
une société locale de téléphonie mobile. Et en plus, cette loi leur
donnerait « “un délai de 18 mois” à compter de l’entrée en vigueur
de la loi du Pays “pour se mettre en conformité” ». Tiens, une loi
rétroactive ? N’importe quoi pour protéger le fromage du
monopole Tikiphone.
Chère sécurité
Pour la visite de Fillon en Nouvelle-Calédonie, le 18 juillet, un
escadron de 50 gendarmes mobiles a été déplacé de Tahiti à Nouméa. Ce
renfort a coûté cher : il a fallu affréter un Airbus A340 d’ Air Tahiti
Nui depuis Papeete. Soit un trajet de 10 000 Km aller-retour. Coût
total : 250 000 euros !
La pêche ultra subventionnée
Toutes les entreprises de Tahiti qui exportent les produits de la pêche
(thon essentiellement) ont obtenu leurs subventions, tant pour « la
compensation de la perte de change en dollar américain », comme
pour « le remboursement partiel des frais de transport aérien des
produits exportés de la pêche ». quelqu’un devrait additionner à
celles-ci les subventions (défiscalisation et autres) accordées aux
thoniers, les subventions sur le fuel et la glace, les aides octroyées
a Tahiti Nui Rava’ai, etc. et diviser le total par le nombre de kilos
exportés. Coûterait-il plus cher que ce qu’il n’est vendu ?
Bizarre arrêté
L’arrêté n° 1186 CM du 22 juillet 2010, porte « approbation des
projets de contrat de prêt de consommation d’action de la société
anonyme Transport d’énergie électrique en Polynésie (TEP) au profit de
certains administrateurs ». Cela veut-il dire que le gouvernement
avance de l’argent pour que des administrateurs de la TEP, nommément
Mme Chantai Galenon et MM. Robert Tanseau et Thierry Trouillet,
achètent des actions dans ce “machin” qui collecte pour lui-même une
“taxe” de 1,95 Fcfp par KWh, et dont la Chambre territoriale des
comptes avait exposé en 2008 le peu de services fournis en
échange ?
AdP
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