Chers Confrères de la presse,

Permettez moi de vous informer d'une stupéfiante affaire de presse qui sera plaidée le MARDI 19 MAI à 14 heures à la 17ème chambre du TGI de PARIS. Elle concerne l'affaire JPK.

Je serais absent mais serais représenté par Maître CLAIRE DOUBLIEZ, avocate à Paris


Il s'agit d'un procès en diffamation intenté par le procureur de la République Jean BIANCONI, son substitut Christophe PERRUAUX et le juge d'instruction Philippe STELMACH, tous domiciliés et résidants à PAPEETE, contre un article sur la disparition du journaliste Jean-Pascal Couraud (JPK) que j'avais publié en janvier 2007.
Ces trois magistrats ont déposé plainte en catimini à Paris et je n'ai été avisé de cette plainte qu'en octobre 2007, soit 10 mois après la parution. Mais encore, la clause des myriamétres n'a pas été respectée, et, selon le président du tribunal, elle ne serait plus applicable lorsque l'affaire est traitée par un juge d'instruction, etc, etc.

Vous remarquerez aussi la similarité avec l'affaire du juge Borel, surtout que l'instruction sur la disparition de JPK. n'est toujours pas terminée.
Dans ce cas-ci, il s'agit de protéger le sénateur Gaston Flosse, chef direct et reponsable du GIP mais aussi "frère" de Jacques Chirac.

Je me tourne vers vous car dans la lointaine colonie de Tahiti il n'existe ni syndicat de journalistes et encore moins d'organisation pour défendre la liberté de la presse.

Le mensuel Tahiti-Pacifique magazine existe depuis plus de 18 ans, est réputé pour son sérieux et son indépendance et entre 1992 et 2005 a été le seul organe de presse à exposer les dérives et magouilles du gouvernement de Gaston Flosse, révélations d'ailleurs toutes confirmées par la suite par la Cour des Comptes.

Imaginez le tollé qui se soulèverait en France si le procureur de Paris assignait le directeur de publication d'un magazine parisien devant le tribunal correctionnel de Papeete, sous prétexte que trois exemplaires seraient vendus à Tahiti.
C'est un procédé que quelques rares vicieux ont utilisé dans le passé pour se venger d'éditeurs de livres (jamais de presse) qui les malmenaient.
Mais lorsque de tels procédés sournois sont utilisés par le procureur de la République, représentant suprême de la Justice en Polynésie française, c'est non seulement scandaleux mais aussi révélateur de l'état de la justice dispensée à Tahiti.

 René Dosière, député de l'Aisne, l'a d'ailleurs dénoncé le 22 novembre 2007 à la tribune de l'Assemblée nationale : "La justice, en Polynésie ; en l'espèce le procureur de la République ; est beaucoup plus prompte à attaquer le directeur d'un journal indépendant, Tahiti-Pacifique Magazine, qui ne cesse de dénoncer ces malversations et qui, parce qu'il s'étonne du silence de la justice ou souligne qu'en Polynésie la justice est douce pour les puissants et dure pour les faibles, est poursuivi en diffamation. Ainsi, en Polynésie, le plus important pour la justice n'est pas de s'attaquer à la corruption, mais à ceux qui dénoncent la corruption."

En vous remerciant d'avance pour l'intérêt que vous voudrez bien porter à cette affaire...

Confraternellement

Alex W. du PREL