L’Australie enquête sur une opération chinoise pour infiltrer un député-espion


Vendredi 29 Novembre 2019 - écrit par Agence France-Presse




Le Premier ministre conservateur Scott Morrison a jugé "profondément inquiétantes et troublantes" ces accusations concernant Bo Zhao. Crédit photo : DR
L’Australie a jugé "inquiétantes" des accusations, rejetées par Pékin et sur lesquelles enquête son agence de contre-espionnage, à propos d’une opération chinoise présumée pour faire élire un homme d’affaires au Parlement fédéral afin qu’il devienne un agent infiltré comme député. Le Premier ministre conservateur Scott Morrison a jugé "profondément inquiétantes et troublantes" ces accusations concernant Bo Zhao, un membre de son parti libéral qui avait été retrouvé mort en mars dernier dans la chambre d’un motel. "L’Australie n’est pas naïve face aux menaces auxquelles elle est confrontée", a déclaré à la presse M. Morrison.
Selon des révélations de l’émission télévisée "60 Minutes" sur la chaîne Nine, l’homme d’affaires, Bo "Nick" Zhao, avec la double nationalité chinoise et australienne, s’est vu offrir par des agents chinois un million de dollars australiens (616 000 euros) pour être candidat à Melbourne aux élections fédérales. Selon l’émission, ce concessionnaire automobile de 32 ans, spécialisé dans les voitures de luxe, a indiqué avant sa mort à l’agence australienne de contre-espionnage, l’Australian Security Intelligence Organisation (ASIO) avoir été approché afin d’espionner. Dans un communiqué inhabituel, le président de l’ASIO, Mike Burgess, a affirmé que l’agence était "au courant de l’affaire" et "enquête activement". M. Burgess n’a pas souhaité faire d’autre commentaire sur le décès de M. Zhao, en raison de l’enquête. 
La police n’a pas été en mesure de déterminer les circonstances de la mort de M. Zhao. Le responsable de la commission parlementaire chargée du renseignement, Andrew Hastie, a qualifié ce nouvel épisode d’espionnage présumé de "surréaliste" et de digne "d’un roman d’espionnage".  "Il ne s’agit pas seulement d’argent, de faveurs, mais aussi d’une tentative soutenue par un État afin d’infiltrer notre Parlement en utilisant un citoyen australien comme un agent d’influence étrangère dans notre système démocratique", a-t-il déclaré à "60 Minutes".

(Source : Agence France-Presse)

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