Mara V, sculpteur polynésien de génie, ressurgit du passé


Vendredi 23 Aout 2019 - écrit par Ariitaimai Amary


Vaiere Mara, inconnu pour certains, plus grand sculpteur polynésien pour d'autres, est un artiste à la réputation ambivalente. Jonathan Bougard, artiste-peintre, souhaite faire reconnaître ce façonneur de beauté à la Polynésie. Il fait avec nous un retour sur ses recherches sur l'homme, le père de famille et le sculpteur, espérant le sauver de l'oubli dans lequel il est tombé il y a peu.



Crédit photo : Jonathan Bougard
Dans une maison abritée sous un arbre, près du rivage de la plage Lafayette de Arue, réside Jonathan Bougard. Artiste-peintre, il affectionne le domaine de l'art, auquel il a dédié sa vie. En grand amateur, c'est au détour d'une visite de la galerie L'art en fusion de Miguel Hunt que Jonathan tombe nez-à-nez avec ce qui s'avérera ponctuer ses prochaines années.

En arrivant à la galerie, il est interpelé par l'esthétique d'une dizaine de pièces en bois, et le galeriste lui explique qu'elles étaient d'un certain Mara Vaiere. Jonathan avait été interloqué par le style assez nouveau des œuvres, puisque d'ordinaire, on se retrouve généralement confronté à des tiki et autres motifs polynésiens. Les grandes pièces travaillées en brut avaient peut-être une quarantaine d'années, et il n'avait jamais rien vu d'équivalent. Puis, en repassant dans la galerie, un autre ensemble d'une quinzaine de pièces en bois retient son attention, puis un ensemble de pièces en corail, et là encore, il reste subjugué par la nouveauté. Et son hôte de lui lancer : "C'est encore Mara."

C'est ainsi qu'est né l'intérêt toujours grandissant de Jonathan pour le sculpteur originaire de Rurutu. Il faut aussi dire que Miguel Hunt était la personne à qui s'adresser pour parler de l'artiste. Il avait trouvé une quarantaine de sculptures de Mara V, ce qui a fait qu'il a souhaité faire une exposition sur le sculpteur. Il a acheté un exemplaire du livre de Patrick O'Reilly, seule piste de recherches sur sa vie, puisque Mara était très discret, lui qui n'aimait pas être pris en photo. Il a essayé de mobiliser le Pays, de poursuivre ses recherches à l'étranger pour faire venir Pierre Cornette de Saint-Cyr, un fameux marchand d'art et commissaire-priseur français, pour qu'il fasse des conférences sur Mara. Grâce à cet engagement, une première exposition sur le sculpteur a eu lieu en 2014. Organisée par les artistes du Centre de création contemporaine Teroronui de Papeete en collaboration avec le GIE Poe O Rikitea, le Musée de Tahiti et des îles et la galerie "L'art en fusion", l'exposition était privée, c'est-à-dire réservée à la presse et aux potentiels acheteurs. Une vingtaine d'œuvres de Mara issues du fonds de Miguel Hunt étaient présentées...

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