Menu

Des contrebandiers tentaient d’importer des végétaux dangereux


Samedi 11 Mars 2017 - écrit par Les Nouvelles Calédoniennes




crédit photo : Les Nouvelles Calédoniennes
Trois personnes ont été arrêtées pour avoir introduit en fraude des végétaux des Philippines. Au risque d’exposer la filière agricole à de graves dangers.
Le président du gouvernement a félicité le Sivap, "garant du développement économique des filières agricoles, indispensables pour améliorer notre autosuffisance alimentaire".
Leur contrebande risque de leur coûter très cher. Jusqu’à 180 000 francs d’amende par produit. Avec près de 600 graines, plants, greffons et autres fruits frais importés frauduleusement, la facture risque d’être salée. Le 16 février, les agents du Service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire (Sivap) ont intercepté, à l’aéroport de La Tontouta, trois professionnels de l’agriculture, en provenance des Philippines via Brisbane, dans l’illégalité la plus totale. En l’occurrence, l’importation en fraude de végétaux interdits et dangereux.

Un agriculteur et un employé de l’iac
Dans leurs bagages ou dans les poches des vêtements qu’ils portaient, ces trois hommes dissimulaient graines, plants, greffons et autres fruits frais. Près de 600 végétaux ont été retrouvés. "Aucun d’eux n’avait déclaré ces produits dont certains étaient strictement interdits à l’importation", explique Valérie Campos, chef du Sivap.
D’après nos informations, un à deux colis postaux, contenant des végétaux non déclarés et interdits à l’importation, seraient saisis quotidiennement par le Sivap depuis une dizaine de jours. Les destinataires de ces paquets ? Les trois contrevenants… L’un d’entre eux serait un agriculteur tandis qu’un deuxième serait un salarié de l’institut agronomique néo-calédonien (IAC). "C’est inacceptable. Si cela se confirme, cette personne a agi au cours de ses congés, et donc hors de ses activités chez nous", a réagi Laurent L'Huillier, directeur général de l’organisme de recherche.

"Une guerre phytosanitaire"
La nouvelle a en effet choqué plus d’un professionnel. Car les mis en cause avaient parfaitement conscience des risques qu’ils faisaient peser à la filière agricole du Caillou. "L’archipel des Philippines abrite de très graves maladies et de nombreux ravageurs des espèces fruitières tropicales. Leur introduction entraînerait la destruction des vergers et des productions fruitières locales et par conséquent constituerait un désastre économique", rappelle le gouvernement.
"C’est irresponsable de leur part", s’est émue Valérie Campos, qui rappelle que l’apparition de la mouche des fruits – non présente ici – serait synonyme de "guerre phytosanitaire" engendrant "une perte de 600 millions de francs par an sur la production agricole".
En tout cas, cette importation frauduleuse devrait coûter cher aux contrevenants. Les procès-verbaux des agents du Sivap devraient être transmis au parquet prochainement. Une enquête pourra alors s’ouvrir sur ce potentiel réseau de contrebande d’espèces végétales.
Source : Les Nouvelles Calédoniennes


Dans la même rubrique
< >

Dossiers | L'Actu | Culture | Edito | Abonnement | Numéros | Archives | Pacifique | Grandes plumes | La chronique d'Alex Du Prel




Bonjour tristesse

Onze jours après Alex du Prel, c’est un autre combattant qui s’est éteint au fenua. Leader du combat contre les essais nucléaires puis de la reconnaissance du fait et de l’indemnisation des victimes, Bruno Barrillot s’est éteint le 25 mars dernier. Comme pour Alex, la population et les autorités ont salué le courage d’un homme qui a vécu pour ses convictions, allant jusqu’à quitter son Église pour mener le combat. Un Popa’ā qui, en quelques décennies, avait su gagner le cœur des Polynésiens, mais aussi faire entendre raison au gouvernement. Les dernières avancées du dossier sur l’indemnisation des victimes et la suppression du risque négligeable de la loi Morin lui doivent beaucoup. Nous ne vous oublierons pas M. Barrillot.
Depuis la dernière quinzaine, ce que personne n’a oublié non plus, c’est le rapprochement entre le Tahoeraa Huiraatira et le Front national, même si ce "mariage blanc" n’est pas présenté en ces termes par les intéressés. Chacun dans l’opposition, chacun rejeté, le Front national ne pouvant compter que sur lui et le Tahoeraa Huiraatira ne trouvant plus d’allié à droite, ce rapprochement était devenu inévitable. Mais faut-il vraiment parler de surprise ? Depuis près de quarante ans, le parti orange s’est montré redoutable dans l’art du contre-pied tout comme dans celui du rebond. Au nom du statut de la Polynésie française, on a mis un mouchoir sur ses valeurs politiques, en tout cas celles que l’on tente d’établir avec les partis métropolitains. Mais au final,
ce sont les valeurs locales qui ont toujours la priorité.
Marine Le Pen accepte de revoir le statut de la Polynésie française ? On la suit comme un seul homme, ou plutôt derrière un seul homme. Si les formes ont été mises pour ne pas froisser la base avec le vote unanime du grand conseil, la pilule bleu marine a encore du mal à passer. Les bulletins en feront-ils de même ? Réponse dans quinze jours. En attendant, Gaston a repris son bâton de pèlerin du haut de ses 86 ans pour prêcher la bonne parole. Pas sûr que tout ce qui a contribué à la diabolisation du FN soit abordé. Il ne s’agit que d’un mariage blanc, alors on ferme les yeux et les oreilles, même si la mariée est vêtue de noir.

Bonne lecture et merci pour votre fidélité.

Luc Ollivier