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Fiscalité : six pays océaniens sur la liste noire des paradis fiscaux


Vendredi 22 Mars 2019 - écrit par Agence France-Presse




Les 28 États membres de l’UE ont élargi leur liste noire des paradis fiscaux pour la porter de 5 à 15 pays. Pas moins de six pays de la région en font désormais partie : Samoa, Samoa américaines, Guam, îles Marshall, Fidji et Vanuatu. Dressée pour la première fois par les Européens en décembre 2017, à la suite de plusieurs scandales, dont les Panama Papers et LuxLeaks, cette liste a pour objectif de lutter contre l’évasion fiscale des multinationales et des grandes fortunes.
Elle épinglait au départ 17 pays, mais avait considérablement rétréci ces derniers mois, en raison de promesses de plusieurs mauvais élèves faites à l’Union européenne de changer leur législation fiscale. Il ne restait par conséquent plus que cinq territoires à n’avoir jamais pris aucun engagement : les Samoa américaines, Samoa, Guam, Trinidad et Tobago et les îles Vierges américaines.
Après l’actualisation, trois pays, sortis l’an passé de la liste noire après des promesses de bonne conduite, se retrouvent à nouveau épinglés pour mauvais comportement : la Barbade, les îles Marshall et les Émirats arabes unis (EAU).
Sept autres pays qui étaient jusqu’ici inscrits seulement sur la liste dite “grise” – ceux des mauvais élèves ayant pris des engagements qui ne se sont pas concrétisés – sont désormais pour la première fois “blacklistés”.
Il s’agit d’Aruba, du Belize, des Bermudes, des Fidji, du Vanuatu, de la Dominique et d’Oman.
Par ailleurs, trente-quatre pays restent sur la liste grise et vont donc continuer à être surveillés étroitement par la Commission européenne.
Pour l’instant, les sanctions à l’encontre des pays blacklistés sont assez limitées : il est simplement prévu de geler les fonds européens qu’ils auraient pu recevoir.
Source : Agence France-Presse

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"Tahiti paradis"

Des premiers explorateurs à aujourd’hui, le mythe du "Tahiti paradis" n’a pas beaucoup vieilli, il a plutôt changé de sens. De la beauté des îles, des lagons, des populations qui ont fait la réputation mondiale de la destination depuis plus de deux siècles – et qui en sont encore le principal moteur économique interne –, on est passé à un Eldorado d’une toute autre nature : celui des margoulins de tout poil et de tout horizon. Petit "pays", qui fait figure de riche dans un bassin géographique qui n’a pas encore livré toutes ses richesses, la Polynésie française a souvent été la cible d’hommes et de projets plus que douteux. À croire qu’elle n’a déjà pas assez affaire avec ceux qui y vivent…

Les vendeurs de couvertures chauffantes ont fait place à d’autres vendeurs, bien plus avisés et plus ambitieux. Je me souviens de ce projet d’une course internationale de voiliers – qui n’attirerait que des grands noms (!) – qui a fait flop, à la fin des années 1980. Mais ceci n’est rien en comparaison de ceux qui sont à deux doigts de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. À l’instar des promoteurs des "Îles flottantes", qui ont bien failli réussir leur coup (coût ?). Le gouvernement avait mordu à l’hameçon, avant de le recracher sous la pression populaire. À notre connaissance, et depuis ce désistement, les "Îles flottantes" n’ont toujours pas trouvé un lieu d’amarrage… Surprenant, pour un projet si novateur, non… ? Il faut croire qu’ailleurs dans le monde, on est un peu plus regardant.

Entre ce projet de milliardaires américains, et celui du financement du "Village tahitien" (version Flosse) par un milliardaire arabe, repoussé par le vote de la population, il faut déduire que c’est elle qui détient le bon sens. C’est peut-être pour cette raison qu’elle se montre sceptique quant aux projets plus ou moins avancés que sont le projet aquacole de Hao, dont les rendez-vous avec les investisseurs chinois ne cessent d’être repoussés, ou celui du "Village tahitien" version Fritch, dont la date des 200 jours pour la signature du protocole vient d’être dépassée. Les investisseurs néo-zélandais et samoans ne seraient-ils plus les hommes de la situation ? On n’ose croire que le maintien de Samoa sur la liste noire de l’Union européenne des paradis fiscaux y soit pour quelque chose... Il semble que les garanties financières ne soient pas au rendez-vous. On aurait certainement dû et pu se montrer plus regardant sur cet aspect lors de la candidature.

Mais à Tahiti, au paradis, on a tendance à faire un peu trop confiance et, parfois même, à n’importe qui. Vous ne me croyez pas ? Je vous invite à lire le sujet édifiant (voir page 6) sur une société condamnée en 2017 et pour laquelle le Pays offre son soutien !

Bonne lecture et merci pour votre fidélité.

Luc Ollivier

Luc Ollivier