Votre frère et vous-même êtes devenus artistes peintres comme votre père. De quelle manière votre père a-t-il influencé votre vie artistique ?
“Mon père ne m’a jamais vraiment encouragé ni poussé à peindre. Mais l’art était tellement omniprésent dans notre quotidien que nous avons forcément été influencés. Il dessinait ou peignait en permanence. À la maison, il peignait, puis il prenait sa voiture et allait au travail, ce qu’on appelait « l’atelier », là où ils imprimaient tous les pāreu et tee-shirts Arii Création, et là aussi il dessinait. Il y avait des feutres, des pinceaux, des tubes, des rouleaux, du papier... en pagaille. Partout. C’était vraiment accessible. On avait des grandes tables à dessin à l’atelier, à la maison aussi. Vraiment, c’était tellement accessible, que forcément, ça nous a incités à nous y intéresser et à expérimenter. Me concernant, je dirais que j’ai toujours dessiné. Toute ma vie. Aussi loin que je me souvienne. Mon frère Gilbert, ça devait être pareil.”
Comment définiriez-vous la pratique artistique paternelle ?
“Il ne parlait pas beaucoup de son travail en général, mais c’était un artiste engagé. Il s’amusait à faire de l’ironie dans ses tableaux, comme par exemple la scène avec Jésus et les apôtres remplacée par une fin de soirée de beuverie (voir ci-contre). Il se glissait aussi dans certains tableaux, comme celui des danseuses, le personnage avec la mèche de cheveux blancs, c’est lui. Il avait aussi représenté la Polynésie par une pirogue et les politiciens en rameurs. Je pense que tout ça illustre son besoin de passer des messages, de ne pas seulement peindre des jolis paysages polynésiens vides de sens.”
Lui qui avait une pratique artistique au long cours, participait-il à des expositions collectives ?
“Oui, essentiellement à la galerie Au Chevalet, de celles qu’ils organisent en décembre chaque année. D’ailleurs, il n’y a malheureusement qu’une seule exposition collective dans laquelle nous avons pu être réunis, lui, mon frère et moi (“Te nohoraa i te pae pape”, novembre 2005, ndlr). C’est en partie grâce à mon père que cette galerie a vu le jour. Au départ, Joseph et Valérie étaient encadreurs et très bons amis de mon père. Mon père n’arrêtait pas de leur dire d’ouvrir une galerie et quand, enfin, ils se sont lancés, c’est avec une exposition de lui qu’elle a ouvert. Mon père avait toujours ce genre d’influences sur les gens, je reçois beaucoup de témoignages de personnes qui me disent que c’est grâce à lui qu’ils ont fait ceci ou cela. Et je confirme qu’il était vraiment du genre à nous pousser à faire des choses. Je peignais et dessinais pour moi. Mais, vers mes 20 ans, j’ai commencé à exposer parce qu’il m’a poussé à participer à une expo collective. Nous avons vécu plusieurs situations où il nous poussait à tenter et à faire de notre mieux. Je lui en suis extrêmement reconnaissant pour ça.”
“Mon père ne m’a jamais vraiment encouragé ni poussé à peindre. Mais l’art était tellement omniprésent dans notre quotidien que nous avons forcément été influencés. Il dessinait ou peignait en permanence. À la maison, il peignait, puis il prenait sa voiture et allait au travail, ce qu’on appelait « l’atelier », là où ils imprimaient tous les pāreu et tee-shirts Arii Création, et là aussi il dessinait. Il y avait des feutres, des pinceaux, des tubes, des rouleaux, du papier... en pagaille. Partout. C’était vraiment accessible. On avait des grandes tables à dessin à l’atelier, à la maison aussi. Vraiment, c’était tellement accessible, que forcément, ça nous a incités à nous y intéresser et à expérimenter. Me concernant, je dirais que j’ai toujours dessiné. Toute ma vie. Aussi loin que je me souvienne. Mon frère Gilbert, ça devait être pareil.”
Comment définiriez-vous la pratique artistique paternelle ?
“Il ne parlait pas beaucoup de son travail en général, mais c’était un artiste engagé. Il s’amusait à faire de l’ironie dans ses tableaux, comme par exemple la scène avec Jésus et les apôtres remplacée par une fin de soirée de beuverie (voir ci-contre). Il se glissait aussi dans certains tableaux, comme celui des danseuses, le personnage avec la mèche de cheveux blancs, c’est lui. Il avait aussi représenté la Polynésie par une pirogue et les politiciens en rameurs. Je pense que tout ça illustre son besoin de passer des messages, de ne pas seulement peindre des jolis paysages polynésiens vides de sens.”
Lui qui avait une pratique artistique au long cours, participait-il à des expositions collectives ?
“Oui, essentiellement à la galerie Au Chevalet, de celles qu’ils organisent en décembre chaque année. D’ailleurs, il n’y a malheureusement qu’une seule exposition collective dans laquelle nous avons pu être réunis, lui, mon frère et moi (“Te nohoraa i te pae pape”, novembre 2005, ndlr). C’est en partie grâce à mon père que cette galerie a vu le jour. Au départ, Joseph et Valérie étaient encadreurs et très bons amis de mon père. Mon père n’arrêtait pas de leur dire d’ouvrir une galerie et quand, enfin, ils se sont lancés, c’est avec une exposition de lui qu’elle a ouvert. Mon père avait toujours ce genre d’influences sur les gens, je reçois beaucoup de témoignages de personnes qui me disent que c’est grâce à lui qu’ils ont fait ceci ou cela. Et je confirme qu’il était vraiment du genre à nous pousser à faire des choses. Je peignais et dessinais pour moi. Mais, vers mes 20 ans, j’ai commencé à exposer parce qu’il m’a poussé à participer à une expo collective. Nous avons vécu plusieurs situations où il nous poussait à tenter et à faire de notre mieux. Je lui en suis extrêmement reconnaissant pour ça.”

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