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Nouvelle-Calédonie : EPLP alerte d’une pollution de la Ouaménie à Boulouparis


Vendredi 13 Décembre 2019 - écrit par Les Nouvelles Calédoniennes




Les lâchers d’eau ont eu lieu depuis le barrage de la Ouaménie, à 11,5 kilomètres au nord du village. Crédit photo : LNC
Les lâchers d’eau ont eu lieu depuis le barrage de la Ouaménie, à 11,5 kilomètres au nord du village. Crédit photo : LNC
C’est un phénomène "d’une ampleur et d’une gravité catastrophiques" que vient de dénoncer sur les réseaux sociaux Ensemble pour la planète (EPLP). Alertés par une riveraine, des membres de l’association se sont rendus sur les rives de la Ouaménie, à Boulouparis, où ils ont constaté une pollution de l’eau, photos, puis résultats d’analyse à l’appui.
Selon eux, cette contamination aurait été provoquée par un lâcher de plus de 115 000 mètres cubes d’eau saturée de matières en suspension provenant d’une retenue collinaire. La rivière serait polluée sur une quinzaine de kilomètres en amont du barrage antisel. Sollicitée, la province Sud n’a pas tardé à réagir par le biais d’un communiqué. Elle assume ces lâchers réalisés "dans le cadre d’une étude menée par la DDR, en partenariat avec l’Association syndicale libre d’aménagement hydro-agricole de la Ouaménie". Et ce en vue de renforcer la ressource en eau dans la rivière lorsque le débit d’étiage ne permet plus d’assurer l’irrigation des cultures. Cependant, "les équipes présentes sur les six stations de suivi n’ont pas observé de mortalité de poissons", assure la Maison bleue, qui "réfléchit à la vidange complète du barrage à partir des éléments recueillis par l’étude en cours, ce qui pourra permettre, à terme, d’améliorer la qualité et le renouvellement des eaux stockées dans le barrage, et donc de la qualité du milieu récepteur". Les résultats de cette étude sont attendus en mars 2020, pour "définir des pistes d’amélioration du pilotage des irrigations avec les suivis nécessaires à prévoir".

Source : Les Nouvelles Calédoniennes


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Génération plastique : place à l’action, vive le ‘Ete !

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Le plastique, en trois chiffres, c’est : 1 seconde de fabrication, 20 minutes d’utilisation, 400 ans de pollution. En 70 ans, 8,3 milliards de tonnes de plastique ont été produites dans le monde, dont 413 millions en 2018. Les projections sur les prochaines décennies sont terrifiantes, puisque le rythme actuel nous emmène vers un doublement de la pollution plastique en 2030 et plus de plastique que de poissons dans les océans d’ici 2050 (lire notre dossier de Une, pages 14-23)… Énorme problème sur le plan environnemental : seulement 9 % du plastique est recyclé ! C’est dire combien il est urgent d’agir pour notre planète. Au fenua, le Pays planche sur des solutions pour traiter les 600 tonnes de plastique utilisées annuellement, en Polynésie, sous forme de bouteilles d’eau. Mais il faut aller plus loin en repensant nos modes de consommation et en bannissant absolument le plastique à usage unique.

Malheureusement, on le sait, tout traîne en Polynésie, et même les cas les plus urgents. Ainsi, le ministre de la Culture et de l’Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu, avait annoncé en 2017 la fin du plastique à usage unique d’ici la fin mars 2018, avant de reporter la date au second semestre 2019. Mais aujourd’hui, alors que se profile 2020, rien n’a été encore acté. On nous souffle cependant que la loi de Pays est prête depuis un bon moment, mais que cela bloque en bout de chaîne, et notamment au niveau des lobbies… Pourtant, il suffirait au gouvernement d’imposer la conduite à tenir et de cesser d’en importer, tout simplement. D’après nos informations, le passage à l’action devrait se réaliser en deux temps : l’année prochaine, en 2020, les sacs en plastique de moins de 50 litres seront interdits, notamment les sacs oxo-biodégradables (qui sont en réalité ni recyclables ni compostables), puis il faudra attendre le 1er juillet 2021 pour que tous les sacs en plastique soient enfin prohibés. À l’échelle nationale, l’Assemblée vient de voter l’arrêt de l’emballage plastique à usage unique pour… 2040, c’est à dire dans plus de vingt ans ! Avec ce dispositif – s’il est définitivement adopté par le Parlement – des objectifs successifs de réduction, de réutilisation ou de recyclage des emballages plastique à usage unique seraient tout de même fixés tous les cinq ans.

Mais soyons conscients que, si dans la théorie, il s’agit de fermer le robinet de la production pour stopper les rejets dans la nature, dans la pratique, se passer de plastique, c’est remettre complètement en cause le modèle de vie auquel nous sommes habitués et attachés. Il apparaît donc primordial de s’y préparer et de réfléchir à des alternatives viables. L’artisanat traditionnel est l’un des moyens forts pour protéger notre environnement. L’Opération ‘ETE, dont la troisième édition organisée par Jerry Biret se prolonge jusqu’au 31 décembre, est un formidable exemple permettant à la population de (ré)apprendre à tresser, et à utiliser des sacs et paniers en pae’ore, dans la perspective de réduire durablement le recours aux sacs en plastique à usage unique (lire notre dossier culture, pages 42-49). La filière cocotier est une piste à exploiter, l’utilisation des feuilles de bananiers en est une autre, il y a également le bois, le bambou, etc. Réapprenons ainsi à vivre en harmonie avec la nature et réinventons nos gestes du quotidien pour un avenir plus serein. Il est temps de vous souhaiter, déjà, un joyeux Noël entourés de vos proches et d’excellentes fêtes de fin d’année.

Ensemble, faisons bouger les lignes !

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt

Dominique Schmitt