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Nouvelle-Calédonie : les jeunes pompiers auront à nouveau des diplômes


Vendredi 15 Novembre 2019 - écrit par Les Nouvelles Calédoniennes




Depuis 18 mois, les jeunes pompiers formés dans les associations calédoniennes ne pouvaient plus intervenir sur les incendies. Seulement sur les secours aux personnes. Crédit photo : Archives LNC
Depuis 18 mois, les jeunes pompiers formés dans les associations calédoniennes ne pouvaient plus intervenir sur les incendies. Seulement sur les secours aux personnes. Crédit photo : Archives LNC
Il y a actuellement quatre associations de Jeunes sapeurs-pompiers (JSP) en Nouvelle-Calédonie. À Dumbéa, au Mont-Dore, à Païta et à Koumac. Chaque année, elles accompagnent une soixantaine de jeunes qui peuvent aller jusqu’à la position de pompier volontaire ou même professionnel. Problème, jusqu’à présent, ces associations, financées par les communes, délivraient des formations en quatre ans, récompensées par un brevet.
Mais, récemment, la direction de la Sécurité civile a décidé que les conditions de reconnaissance de ces brevets n’offraient pas toutes les garanties. Conséquence, des dizaines de jeunes sapeurs-pompiers se sont retrouvés cantonnés aux seules missions de secours, mais pas de lutte contre les incendies. Ce qui n’a pas été sans poser de problèmes d’effectifs pendant la saison des feux 2019 qui a commencé très tôt.

"Vivier de compétences"

Une délibération qui reprend l’encadrement et les conditions de délivrance des brevets a donc été retravaillée par la direction de la Sécurité civile. Et elle vient d’être validée par le gouvernement. Ne restera plus au congrès qu’à la voter. Ce texte organise les conditions d’agrément des associations ainsi que leurs droits et devoirs. Il détaille aussi le contenu, la durée, les moyens nécessaires à la mise en œuvre des formations, ainsi que l’organisation et le déroulement du brevet.
Le texte prévoit également la composition et l’indemnisation de l’encadrement des jeunes sapeurs-pompiers. Le gouvernement s’engage aussi à apporter son propre soutien financier aux associations, notamment pour l’acquisition de vêtements et d’équipements individuels. Ces actions d’encadrement et de soutien se concrétiseront à travers un comité technique et pédagogique.
Christopher Gygès, porte-parole du gouvernement, a insisté tout à la fois sur l’intérêt civique et le surplus de sécurité que devait apporter cette démarche : "Ces associations de jeunes sapeurs-pompiers constituent un vivier de compétences et de bonnes volontés sur lequel il est rassurant de pouvoir compter, particulièrement en cette période de risque incendie majeur."


Source : Les Nouvelles Calédoniennes


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Centre de mémoire : on se souviendra surtout de l’ingratitude de la France envers la Polynésie…

Jusqu’au bout ! Jusqu’au bout, la France a du mal à faire preuve de reconnaissance envers le peuple polynésien qui s’est vu imposer, faut-il le rappeler, 193 essais nucléaires sur ses terres et dans ses eaux entre 1966 et 1996. Ainsi, la Polynésie, dite "française" justement, a été durablement marquée par son Histoire douloureuse. Mais, on ne peut que le constater, l’État français souffle encore le chaud et le froid, et peine à panser les plaies de la population locale, qui aspire pourtant à tourner définitivement la page du nucléaire… Déjà, la modification de la loi Morin, réalisée discrètement en fin d’année dernière, reste en travers de beaucoup de gorges, en raison de la réintégration d’un "seuil minimum". Pour rappel, l’indemnisation des victimes ayant séjourné en Polynésie entre le 2 juillet 1966 et le 31 décembre 1998 n’est donc plus possible, dès lors que le Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen) a établi que la dose annuelle de rayonnements ionisants reçue est inférieure à un millisievert (mSv). Et aujourd’hui, alors que le gouvernement local et l’État français ont commencé à se pencher enfin sur la question d’un Centre de mémoire, on tombe des nues en apprenant qu’en réalité, ce sera au Pays de financer sa construction !

D’un côté, on donne un terrain à la Polynésie et, de l’autre, on lui signifie de se débrouiller pour faire naître ce lieu de mémoire : cette attitude ingrate laisse pantois. D’ailleurs, ce manque de reconnaissance inouï a été dénoncé par la députée Maina Sage, qui a qualifié ce positionnement de "vraiment indécent". La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a tenté d’arrondir les angles en évoquant "d’autres lignes budgétaires" possibles et s’est retranchée derrière la visite du Président français en avril 2020, affirmant que "l’État sera au rendez-vous". Cependant, et c’est la cerise sur le gâteau, n’oublions pas que le futur "Centre de mémoire des essais nucléaires en Polynésie française" (Pu Mahara en tahitien), qui sera situé dans l’ancien immeuble de la Marine, boulevard de la Reine Pomare, contient de l’amiante et du plomb ! Cette rétrocession est donc l’un des cadeaux empoisonnés, dans le cadre des Contrats de redynamisation des sites de défense (CRSD), que nous pointions du doigt dans notre édition du 23 août dernier (lire TPM n° 414) et qui vont nécessiter une dépollution à hauteur de 1 milliard de Fcfp pour les rendre aménageables…

En outre, et nous vous l’annoncions aussi en avant-première, les archives de la série 13R relatives au Centre d’expérimentation du Pacifique ne sont plus communicables depuis la loi 2008-696 du
15 juillet 2008 (lire TPM n° 418 du 18 octobre). Un grand recul de l’État français, dont on ne comprend pas le comportement ambigu envers la Polynésie française, alors qu’il prône "le dialogue et la transparence". L’association 193, qui s’est retirée du projet, s’insurge : "Mais, quel type de menu est-ce que ce Comité de pilotage essaye de concocter en vue de l’arrivée de Macron ?" On attend le Président français avec grande impatience, en espérant qu’il fasse une annonce concrète lors de sa venue et que l’État français arrête de faire avaler des couleuvres aux Polynésiens. Ce temps-là est révolu.

Ensemble, faisons bouger les lignes !

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt