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Bruno Barrillot honoré à Lyon et Paris

crédit photo : Arnaud Hudelot
La disparition de Bruno Barrillot le 25 mars dernier avait fortement ému la Polynésie française, dont la classe politique. Le combat de l’homme pour la reconnaissance du fait nucléaire et des indemnisations pour les victimes restera dans les livres d’histoire au même titre que celui de son compagnon de route John Doom, décédé quelques mois plus tôt. Si des amis, Bruno Barrillot en comptait beaucoup au fenua, il en avait d’autres en métropole qui ont tenu eux aussi et dans des villes différentes à lui rendre hommage.
Une première cérémonie fut organisée le 8 avril par l’Observatoire des armements dans sa ville natale de Lyon avec sa famille, puis le 22 avril à Paris en présence d'amis, de journalistes, de Christiane Taubira et de la sénatrice Hélène Luc.
À chaque occasion, de nombreux témoignages sont venus rappeler le combat du délégué au suivi des conséquences des essais nucléaires.
En accord avec sa famille, un appel a été lancé pour la création d'un "fonds Bruno Barrillot" afin de faciliter la numérisation des archives sur les essais nucléaires, les transmettre en Polynésie et permettre leur accès sur Internet.
Pour y participer : Observatoire des armements, La Banque Postale, compte 0330596S038
IBAN FR71 2004 1010 0703 3059 6S03 853 - mention "fonds Bruno Barrillot"
Courriel : pourbruno@obsarm.info
Luc Ollivier




De l’audace, toujours de l’audace, encore de l’audace

Ces mots prononcés par Danton devant l’assemblée législative de 1792 pour inciter le peuple français à se mobiliser contre l’envahisseur sont restés célèbres, au point d’être souvent repris par les orateurs quand ils veulent réveiller les consciences. Le haut-commissaire, René Bidal, dans son discours du 14 juillet dernier, ne manqua pas de les prononcer, non sans en avoir cité l’auteur. Le message du représentant de l’État ne souffrait d’aucune ambiguïté alors que le Pays se doit de prendre des décisions importantes à une période ou l’attentisme, la gestion des affaires courantes, reste la meilleure option politique, de peur d’une bévue qui serait rédhibitoire à quelques mois des élections territoriales. L’audace, les Polynésiens l’attendent pour qu’enfin le redressement économique amorcé se traduise par des embauches. L’économie se porte mieux, les entreprises aussi, mais le peuple est encore trop souvent confronté à la misère. Le développement passera par le tourisme et le secteur primaire. Alors que la pêche tenait le haut de l’actualité avec le débat sur la nécessité de créer une flottille de pêche aux Marquises pour doubler le tonnage de prises, voilà que l’agriculture se sent agressée par un grand distributeur local qui annonce de manière maladroite le lancement de sa propre production pour certains légumes. Et notre ministre concerné Tearii Alpha s’étonne de cette annonce lors du journal télévisé ! Trois hectares de serres à Taravao, dont 700 m2 pour l’élevage de poissons et personne n’était au courant ? Depuis des années, les gouvernements nous rabâchent les oreilles avec des annonces lénifiantes sur la priorité des actions qui doivent être menées en faveur des agriculteurs. Pour quel résultat ? Aujourd’hui, c’est une initiative privée qui montre la voie. Il serait peut-être bien que le gouvernement
s’en inspire et éduque un encore trop grand nombre d’agriculteurs qui usent et abusent de pesticides, qui profitent de la foire agricole et de l’amour des Polynésiens pour les produits du fenua pour les vendre à des prix exorbitants.
De l’audace, on en attend de notre président Édouard Fritch, parti à New York contrecarrer les revendications indépendantistes de Temaru et consorts pour un festival d’entretiens à l’ONU, qui ne sera jamais aussi coloré que celui proposé par Ono’u ces jours-ci à Papeete. Il l’a promis, il va bientôt faire son annonce sur la réforme de la Protection sociale généralisée et notamment celle des retraites. L’audace aura-t-elle les limites de la force d’opposition que prévoient plusieurs syndicats si certaines lignes sont franchies ?

Bonne lecture et merci de votre fidélité.

Luc Ollivier