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Australie : l’"outback" dévalorisé par Google Maps


Vendredi 25 Janvier 2019 - écrit par Agence France-Presse




Les acteurs du tourisme de l’outback, l’immense et désertique arrière-pays australien, sont remontés contre Google Maps dont les imprécisions décourageraient les visiteurs en leur faisant croire que certains sites sont encore plus perdus qu’en réalité. Nombre d’entreprises tentant de faire la promotion de leurs petites localités éloignées dans l’État du Queensland (nord-est) désespèrent en consultant le site de cartographie en ligne, qui estime parfois à 11 heures un trajet qui n’est en réalité "que" de six heures.
À tel point que le gouvernement de l’État a écrit au géant américain, qui a répondu mercredi en promettant de se pencher sur la question.
"Les gens ne viennent pas parce qu’ils pensent que c’est trop loin, ou alors ils ratent une station-service, ou alors ils sont envoyés sur une route où il n’y a pas de station-service", peste Robyn Mackenzie, du musée d’histoire naturelle d’Eromanga, minuscule localité à 1 060 km à l’ouest de Brisbane, la capitale du Queensland. "Les gens ont peur de voyager dans l’outback parce qu’ils ne font pas confiance à la cartographie", explique à la chaîne publique ABC la directrice de ce musée, consacré notamment aux dinosaures et à la mégafaune.
Des erreurs d’autant plus fâcheuses dans certaines zones particulièrement inhospitalières qui connaissent depuis des années des épisodes récurrents de sécheresse.
Face au mécontentement de l’arrière-pays, le gouvernement du Queensland a décidé de demander des comptes à Google.

Source : Agence France-Presse


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De Hao à la lune, la boulimie de la Chine inquiète

De 3 janvier dernier, le monde entier découvrait la première photo panoramique de la face cachée de la Lune, dévoilant un paysage gris et parsemé de cratères, envoyée par la Chine depuis une sonde lunaire. Cet alunissage de la mission Chang’e-4 est le premier en douceur de l’Histoire sur cet hémisphère de la Lune qui tourne le dos en permanence à la Terre. Zhang Hongbo, l’ingénieur en chef du système d’application au sol, a annoncé à la télévision publique CCTV que le robot "Yutu-2" est chargé de mener des études portant sur l’environnement lunaire, le rayonnement cosmique, ou encore l’interaction entre le vent solaire et la surface de la Lune. Mais comme le révèle le South China Morning Post, un journal hongkongais, le véritable enjeu est de déterminer la quantité exacte d’hélium-3 présent sur la Lune et surtout où le trouver. Ce supercarburant est une denrée si exceptionnelle sur Terre que son prix au kilo dépasse le million de dollars. Sur la Lune, se cachent également une quinzaine de métaux ultra-précieux appelés “terres rares”. La ruée vers l’or gris spatial a donc d’ores et déjà commencé. L’administration Trump a fait de l’objectif Lune un défi politique face à la concurrence nouvelle de la Chine, qui vise une première mission habitée à l'horizon 2025-2030.

La conquête de l’espace est avant tout un instrument de souveraineté. D’autant que, selon LCI, “la réglementation est très ambiguë et ne précise pas à qui reviendraient les ressources éventuellement extraites sur place”. Cette étape cruciale de l’ambitieux programme spatial chinois illustre s’il le fallait la volonté d’hégémonie de l’Empire du Milieu. Surtout que, d’ici 2025, la Chine devrait être dotée de la plus puissante arme navale du monde. En effet, le nouveau canon à rail électromagnétique, développé pour le compte de la marine chinoise, aurait déjà réussi son premier test en début d’année, un tir qui aurait eu lieu quelque part entre la mer de Chine orientale et la baie de Bohai. Cet armement permettra de frapper à très grande distance et de remplir les missions de défense antimissile à un coût dérisoire tout en abattant, entre autres, des missiles balistiques. Par ailleurs, le nouveau drone furtif chinois “Sky Hawk” a été présenté pour la première fois en vol cette année, un outil militaire expérimental “invisible” conçu pour améliorer les capacités de la Chine dans les missions de combat et de reconnaissance.

À l’échelle du fenua, force est de constater que la Chine montre également un intérêt croissant pour la Polynésie, notamment au travers de son investissement financier sur l’atoll de Hao, important, mais nébuleux. Mais quelles sont ses motivations réelles et donc ses ambitions ? Alors que le projet de ferme aquacole est au point mort, les habitants sont partagés entre impatience et inquiétude comme vous pourrez le lire dans notre dossier de Une… L’ouvrage L’Océanie convoitée, dirigé par Sémir Al Wardi, Jean-Marc Regnault et Jean-François Sabouret, a pourtant mis en garde, dès 2015, nos élus locaux sur les méthodes de la Chine, notamment en Afrique où elle vampirise toutes les ressources : “Il est nécessaire d’exposer préalablement les raisons et le contexte favorisant l’intérêt de la Chine pour la Polynésie : assurer la sécurité alimentaire du pays avec les projets d’aquaculture intensive (ici le développement du projet de la ferme aquacole de Hao), soutenir son économie par le développement du tourisme, étendre la « Nouvelle route de la Soie » au Pacifique afin de faciliter l’accroissement de ses échanges avec l’Amérique du Sud et, bien entendu et c’est là la raison originelle, éclipser la reconnaissance de Taïwan par une politique du « carnet de chèques » et de « soft power » déjà bien rodée de par le monde. Pour résumer, la Chine convoite le Pacifique tout comme elle a convoité, il y a trente ans, le continent africain. C’est grâce à ce recul sur l’arrivée de la Chine en Afrique qu’il sera intéressant d’exposer les leçons à tirer de l’expérience africaine afin de permettre à la Polynésie d’avancer – en toute connaissance de cause – avec le géant chinois.” Cette féroce boulimie chinoise a été en outre pointée du doigt dans le livre Chine-Afrique, le grand pillage.

L’avenir nous dira si le Pays a surfé sur la bonne vague, ou pas…

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt