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Bob Putigny, descendant d’un baron d’Empire et figure de la Polynésie des années 1960


Vendredi 5 Avril 2019 - écrit par Jean-Claude Soulier


Ce nom ne vous dit sans doute pas grand-chose ou ne vous rappelle rien. Il fut cependant, durant de nombreuses années, une figure incontournable de la société polynésienne. Une société qu’il avait parfaitement intégrée, avant de retourner dans sa Bourgogne natale, région qui, avec la Polynésie, était l’une de ses sources d’inspiration. Au point d’avoir souhaité y finir ses jours, vœu qui fut exaucé le 11 février 1999, il y a tout juste une vingtaine d’années.
Journaliste et écrivain ou plutôt écrivain et journaliste, c’est à la fin de la Seconde Guerre mondiale que ce gentilhomme bourguignon, que l’on appelait familièrement Bob ou Monsieur le baron, a découvert la Polynésie. Il va y vivre en permanence une trentaine d’années, partageant son temps entre Tahiti et Tournus, d’où il était originaire et où il aimait retrouver sa maison natale.



Dans son fare de la Pointe Vénus, en 1958, en compagnie de son ami Jean Péllissier, dont le livre L’Odyssée des radeaux Tahiti-Nui II et III préfacé par Bob Putigny, vient d’être réédité.
Dans son fare de la Pointe Vénus, en 1958, en compagnie de son ami Jean Péllissier, dont le livre L’Odyssée des radeaux Tahiti-Nui II et III préfacé par Bob Putigny, vient d’être réédité.
Écrivain, journaliste, navigateur, conservateur de musée, le baron Robert Miot-Putigny, appelé plus simplement Bob Putigny fut également un grand sportif, pratiquant principalement l’équitation et la natation. Sa grande passion, à Tahiti, était de partir à la découverte des fonds sous-marins. C’est finalement loin de la mer, mais près de ses attaches familiales, qu’il s’est éteint le 20 février 1999, à l’âge de 87 ans.
Issu d’une noble famille de Tournus, Bob Putigny y est né le 1er avril 1912. Il commence ses études avec un précepteur, avant de suivre une scolarité religieuse et de passer son baccalauréat. Doté d’une mémoire stupéfiante, il n’a aucun mal à poursuivre sa scolarité bien que n’étant pas très doué pour les études. Il lisait un texte deux fois et il était capable de le réciter par cœur.
Ses parents, très traditionalistes, désiraient lui faire passer des examens qui l’ennuyaient beaucoup. Il décide donc de choisir des matières “qui ne fixent pas”, telles que le droit ou Sciences Po...

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Ice : laisse pas traîner ton fils

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L'ice fait des ravages au fenua. Selon nos sources judiciaires, on estime que 10 % de la population en consomme aujourd'hui en Polynésie ! Comment a-t-on pu en arriver là ? Depuis le démantèlement du premier réseau, dit "Vahine Connection", en septembre 2008, les procès se multiplient et les affaires s'enchaînent à une vitesse terrifiante. Aussi, cela fait quatre ans que les saisies se quantifient non plus en centaines de grammes, mais en kilogrammes. Et désormais, les "bad boys" n'hésitent pas à se parer d'armes à feu pour défendre leur dope. En début d'année, on découvrait avec stupéfaction l'existence d'un premier laboratoire à Tautira, qui fabriquait de l'ice. Le mois suivant, un second labo était encore mis à jour à la Presqu'île, dont l'activité tournait depuis fin 2017. Et puis, le 25 mars dernier, on apprenait qu'un homme décédé en 2018, dans le cadre d'un vaste trafic d'ice, était en réalité une "mule" qui avait ingéré un demi-kilo de méthamphétamine.
La série américaine à succès Breaking Bad, dans laquelle un professeur de chimie met ses connaissances à profit pour fabriquer et vendre du crystal meth afin de subvenir aux besoins de sa famille, aurait-elle inspiré localement ? Tout porte à le croire, malheureusement. Pourtant, même les amateurs de marijuana, une drogue dite "douce", mettent en garde la jeunesse contre ce poison fatal, à l'instar de Fenua Style, qui chantait déjà il y a une dizaine d'années "Ice, ice, t'es cuit". Cette drogue de synthèse psychostimulante n'a rien de naturel, elle est fabriquée à partir d’éphédrine ou de pseudo-éphédrine (un décongestionnant nasal) à laquelle des produits d’entretien domestiques dangereux sont rajoutés : lithium de batterie, solvants industriels, ammoniac, iode, acide chlorhydrique… Une seule prise peut rendre dépendant le consommateur qui, passés les sentiments d'euphorie et de confiance en soi, sombre dans une violente descente aux enfers. Hommes et femmes d'affaires, fonctionnaires, guides touristiques, sportifs de haut niveau… personne ne semble épargné, toutes les tranches d'âges et les couches sociales sont atteintes.
En 2018, ce sont 122 personnes qui ont été jugées ou mises en examen. Un chiffre alarmant qui ne doit pas se banaliser. S'il faut poursuivre les campagnes de prévention choc pour sensibiliser les jeunes, il est urgent d'accompagner également les victimes d'addiction dans des structures adaptées. Le gouvernement envisagerait enfin la création d’un centre de post-cure pour accueillir des patients après la phase de sevrage ou, pour ceux qui refuseraient d'être hospitalisés en institution, la mise en place d'une prise en charge à domicile pour leur apporter la médication et l’aide médico-psychosociale. Il faut agir, et vite, car chaque jour nos enfants peuvent être abordés par ces fossoyeurs sans scrupule. Alors, on est pris d'un besoin irrépressible de scander un refrain culte de Suprême NTM : "Laisse pas traîner ton fils, si tu ne veux pas qu'il glisse, qu'il te ramène du vice". Tous ensemble, familles, médecins traitants, infirmiers, services sociaux, éradiquons cette "faucheuse" qui gangrène notre paradis, et sourions à la vie !

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt