Menu

Une pièce de théâtre inspirée de la légende du cocotier


Vendredi 5 Avril 2019 - écrit par Dominique Schmitt


Dans Hina, Maui et compagnie, Titaua Porcher revisite la fameuse légende du cocotier et la plonge dans un Tahiti contemporain. Cet ouvrage regroupe les textes qui donneront naissance à la pièce de théâtre jouée le 29 mai prochain à la Maison de la culture et interprétée par Tuarii Tracqui et Hinatea Savoie.



Crédit photo : Tahiti Infos
Crédit photo : Tahiti Infos
Originaire de Tahiti où elle réside avec ses deux filles, Titaua Porcher a fait des études de lettres à Paris, entre Nanterre et la Sorbonne. Titulaire d’un doctorat, elle est aujourd’hui maître de conférences à l’Université de la Polynésie française en littératures française et francophone, spécialiste du XXe siècle, où elle travaille notamment sur la littérature océanienne. Elle a publié de nombreux articles à ce sujet (lire encadré page 49), mais elle signe ici sa première pièce de théâtre, inspirée d’un des plus grands mythes polynésiens, celui de la légende du cocotier. Elle confie : “Hina, Maui et compagnie est dans ma tête depuis très longtemps : j’ai toujours été fascinée par ce mythe extraordinaire. Par ailleurs, j’aime la parodie. J’ai grandi en étant bercée par des rois du genre, comme Jean Yann, et je considère des films comme Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ comme de vraies pépites !
Et de poursuivre : “Au théâtre, à Tahiti, je suis une fan de John Mairai, dont je ne désespère pas de voir un jour tous les textes imprimés. Je trouve qu’on ne voit pas assez ses pièces, c’est un auteur de grand talent. Je regrette que Valérie Gobrait n’ait pas poursuivi après Le Partage de la terre que j’ai beaucoup aimé. Concernant la réécriture, j’aime le théâtre de Pommerat, j’aime La Machine infernale de Cocteau qui m’émeut toujours, tout comme le théâtre d’Anouilh et j’ai toujours imaginé réécrire un mythe polynésien sur le mode burlesque. Comme l’écrit Jung, “les mythes, comme la tête d’Orphée, continuent à chanter même à distance et même après leur mort”. Ce que nous disent les mythes a valeur universelle et intemporelle...

Pour lire l'intégralité de ce Dossier, commandez Tahiti Pacifique n° 404 en cliquant ICI


Dans la même rubrique
< >

Vendredi 22 Mars 2019 - 11:19 Le Fenua ‘Aihere, havre de paix


Dossiers | L'Actu | Culture | Edito | Abonnement | Numéros | Archives | Pacifique | Grandes plumes | La chronique d'Alex Du Prel




Ice : laisse pas traîner ton fils

Ice : laisse pas traîner ton fils
L'ice fait des ravages au fenua. Selon nos sources judiciaires, on estime que 10 % de la population en consomme aujourd'hui en Polynésie ! Comment a-t-on pu en arriver là ? Depuis le démantèlement du premier réseau, dit "Vahine Connection", en septembre 2008, les procès se multiplient et les affaires s'enchaînent à une vitesse terrifiante. Aussi, cela fait quatre ans que les saisies se quantifient non plus en centaines de grammes, mais en kilogrammes. Et désormais, les "bad boys" n'hésitent pas à se parer d'armes à feu pour défendre leur dope. En début d'année, on découvrait avec stupéfaction l'existence d'un premier laboratoire à Tautira, qui fabriquait de l'ice. Le mois suivant, un second labo était encore mis à jour à la Presqu'île, dont l'activité tournait depuis fin 2017. Et puis, le 25 mars dernier, on apprenait qu'un homme décédé en 2018, dans le cadre d'un vaste trafic d'ice, était en réalité une "mule" qui avait ingéré un demi-kilo de méthamphétamine.
La série américaine à succès Breaking Bad, dans laquelle un professeur de chimie met ses connaissances à profit pour fabriquer et vendre du crystal meth afin de subvenir aux besoins de sa famille, aurait-elle inspiré localement ? Tout porte à le croire, malheureusement. Pourtant, même les amateurs de marijuana, une drogue dite "douce", mettent en garde la jeunesse contre ce poison fatal, à l'instar de Fenua Style, qui chantait déjà il y a une dizaine d'années "Ice, ice, t'es cuit". Cette drogue de synthèse psychostimulante n'a rien de naturel, elle est fabriquée à partir d’éphédrine ou de pseudo-éphédrine (un décongestionnant nasal) à laquelle des produits d’entretien domestiques dangereux sont rajoutés : lithium de batterie, solvants industriels, ammoniac, iode, acide chlorhydrique… Une seule prise peut rendre dépendant le consommateur qui, passés les sentiments d'euphorie et de confiance en soi, sombre dans une violente descente aux enfers. Hommes et femmes d'affaires, fonctionnaires, guides touristiques, sportifs de haut niveau… personne ne semble épargné, toutes les tranches d'âges et les couches sociales sont atteintes.
En 2018, ce sont 122 personnes qui ont été jugées ou mises en examen. Un chiffre alarmant qui ne doit pas se banaliser. S'il faut poursuivre les campagnes de prévention choc pour sensibiliser les jeunes, il est urgent d'accompagner également les victimes d'addiction dans des structures adaptées. Le gouvernement envisagerait enfin la création d’un centre de post-cure pour accueillir des patients après la phase de sevrage ou, pour ceux qui refuseraient d'être hospitalisés en institution, la mise en place d'une prise en charge à domicile pour leur apporter la médication et l’aide médico-psychosociale. Il faut agir, et vite, car chaque jour nos enfants peuvent être abordés par ces fossoyeurs sans scrupule. Alors, on est pris d'un besoin irrépressible de scander un refrain culte de Suprême NTM : "Laisse pas traîner ton fils, si tu ne veux pas qu'il glisse, qu'il te ramène du vice". Tous ensemble, familles, médecins traitants, infirmiers, services sociaux, éradiquons cette "faucheuse" qui gangrène notre paradis, et sourions à la vie !

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt