"Peuple de Polynésie ! Sais-tu que tu détiens un nouveau record ? Tout comme celui que tu as obtenu lorsque tu t’es mobilisé pour rassembler le plus grand nombre de joueurs de ukulele place To'ata ?
Si, si, ce nouvel exploit hors du commun a vu le jour récemment. De grands et intelligents cerveaux l’ont concocté et choyé pendant le confinement. De ce fait, il faut absolument qu’il soit inscrit dans le Livre Guinness des records et comme ceci :
« Le record des boîtes postales les plus onéreuses de la planète est attribué à la Polynésie française ! »
Quelle belle publicité et quelle renommée pour le pays ! Cela fera plaisir au gouvernement ! Hourra ! Hourra ! Qu’on se le dise ! Et que résonnent les pahu et retentissent les tō'ere pour que tout un chacun connaisse cette grande nouvelle qui a circulé sur les réseaux sociaux. Tu noteras, peuple de Polynésie, que la Poste s’est bien gardée de t’en informer via ta boîte postale mais que, de source sûre, elle a déjà récolté la manne exigée ! De ce fait, la Poste te prend pour une vache à lait ou pour un mouton bêlant, qu’il faut traire et tondre à tout prix ! Imagine ce que cela donne en film des Muppet Show ou des Guignols !
Souviens-toi du racket de la Poste ! Il y a peu, elle faisait obligation à tous les usagers de payer une taxe – désormais annulée parce que maintes fois huée – lorsqu’ils venaient récupérer leur colis, alors que le coût du transport avait déjà été payé par l’envoyeur !
La revoilà qui revient à la charge, telle Tartarin de Tarascon sur son cheval, brandissant son épée, pour taxer de 500 Fcfp toute personne supplémentaire utilisant ta boîte postale. À défaut de paiement, elle ne distribuera plus le courrier des récalcitrants, des non-payants ou des désargentés, à compter du 1er octobre 2020 ! La Poste considérerait-elle l’humain comme une quantité négligeable ?
Voici un exemple d’abonné : un couple, huit enfants, soit dix utilisateurs. La boîte postale est au nom de Monsieur, qui paie 2 500 Fcfp par an. Les autres membres de la famille y reçoivent aussi du courrier à leur nom, avec la mention : c/o M. Untel, BP n° X, selon les instructions données par la Poste, naguère ! Maintenant, si Madame et les enfants veulent être servis, ils devront payer annuellement 500 Fcfp chacun. Sinon : plus de distribution de leur courrier. L’abonnement annuel de la famille passe alors brutalement à 7 000 Fcfp (500 Fcfp x 9 + 2 500 Fcfp)... Le pompon !
Par ailleurs, il est de notoriété publique que la Poste n’a plus la capacité de mettre des boîtes postales à la disposition de la clientèle et donc, plus de possibilité de dédoubler les "greffons" accrochés à un abonnement principal. Mais alors, où vont donc les courriers qui ne sont plus distribués ? À la trappe ? La Poste ferait-elle payer à l’usager ses propres carences ?
Mais où va-t-on ? Et de qui se moque-t-on ? Heureusement que le ridicule ne tue pas, car la trouvaille de ce nouveau racket – surgie d’une ou de plusieurs grosses têtes bien pensantes, mais sans nul doute fatiguées et embuées d’avoir été confinées – est grotesque, indécente, injustifiée, et tout simplement inacceptable pour tous et chacun.
Elle doit être retirée, car le peuple de Polynésie n’est pas la vache à traire ni le mouton à tondre de la Poste ou de n’importe quels grands groupes – quels qu’ils soient – dans un contexte très difficile pour les familles. Et bien entendu, le courrier de tout le monde doit être distribué. Et ce sera justice !"
Si, si, ce nouvel exploit hors du commun a vu le jour récemment. De grands et intelligents cerveaux l’ont concocté et choyé pendant le confinement. De ce fait, il faut absolument qu’il soit inscrit dans le Livre Guinness des records et comme ceci :
« Le record des boîtes postales les plus onéreuses de la planète est attribué à la Polynésie française ! »
Quelle belle publicité et quelle renommée pour le pays ! Cela fera plaisir au gouvernement ! Hourra ! Hourra ! Qu’on se le dise ! Et que résonnent les pahu et retentissent les tō'ere pour que tout un chacun connaisse cette grande nouvelle qui a circulé sur les réseaux sociaux. Tu noteras, peuple de Polynésie, que la Poste s’est bien gardée de t’en informer via ta boîte postale mais que, de source sûre, elle a déjà récolté la manne exigée ! De ce fait, la Poste te prend pour une vache à lait ou pour un mouton bêlant, qu’il faut traire et tondre à tout prix ! Imagine ce que cela donne en film des Muppet Show ou des Guignols !
Souviens-toi du racket de la Poste ! Il y a peu, elle faisait obligation à tous les usagers de payer une taxe – désormais annulée parce que maintes fois huée – lorsqu’ils venaient récupérer leur colis, alors que le coût du transport avait déjà été payé par l’envoyeur !
La revoilà qui revient à la charge, telle Tartarin de Tarascon sur son cheval, brandissant son épée, pour taxer de 500 Fcfp toute personne supplémentaire utilisant ta boîte postale. À défaut de paiement, elle ne distribuera plus le courrier des récalcitrants, des non-payants ou des désargentés, à compter du 1er octobre 2020 ! La Poste considérerait-elle l’humain comme une quantité négligeable ?
Voici un exemple d’abonné : un couple, huit enfants, soit dix utilisateurs. La boîte postale est au nom de Monsieur, qui paie 2 500 Fcfp par an. Les autres membres de la famille y reçoivent aussi du courrier à leur nom, avec la mention : c/o M. Untel, BP n° X, selon les instructions données par la Poste, naguère ! Maintenant, si Madame et les enfants veulent être servis, ils devront payer annuellement 500 Fcfp chacun. Sinon : plus de distribution de leur courrier. L’abonnement annuel de la famille passe alors brutalement à 7 000 Fcfp (500 Fcfp x 9 + 2 500 Fcfp)... Le pompon !
Par ailleurs, il est de notoriété publique que la Poste n’a plus la capacité de mettre des boîtes postales à la disposition de la clientèle et donc, plus de possibilité de dédoubler les "greffons" accrochés à un abonnement principal. Mais alors, où vont donc les courriers qui ne sont plus distribués ? À la trappe ? La Poste ferait-elle payer à l’usager ses propres carences ?
Mais où va-t-on ? Et de qui se moque-t-on ? Heureusement que le ridicule ne tue pas, car la trouvaille de ce nouveau racket – surgie d’une ou de plusieurs grosses têtes bien pensantes, mais sans nul doute fatiguées et embuées d’avoir été confinées – est grotesque, indécente, injustifiée, et tout simplement inacceptable pour tous et chacun.
Elle doit être retirée, car le peuple de Polynésie n’est pas la vache à traire ni le mouton à tondre de la Poste ou de n’importe quels grands groupes – quels qu’ils soient – dans un contexte très difficile pour les familles. Et bien entendu, le courrier de tout le monde doit être distribué. Et ce sera justice !"

Edito








