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Fait divers : de faux réparateurs de toiture en fuite après des arnaques à plusieurs millions


Jeudi 18 Avril 2019 - écrit par Les Nouvelles Calédoniennes




Se présentant comme réparateurs de toiture, un père et son fils sont soupçonnés d’avoir escroqué des personnes âgées prétextant des travaux de rénovation. Les faux artisans ont quitté le pays du jour au lendemain. La justice est à leurs trousses.
Ils se présentaient comme les "spécialistes de la toiture". C’était écrit sur leur flyer qu’ils distribuaient à tour de bras. Sur la devanture de leur magasin en centre-ville de Nouméa, aussi. Beaux parleurs, ils le faisaient savoir à qui voulaient l’entendre. Un père d’une quarantaine d’années et son fils, qui se présentaient comme réparateurs de toiture, sont dans le viseur de la justice. Ils sont soupçonnés d’escroqueries et d’abus de confiance. Une quinzaine de victimes ont été identifiées. Et ce n’est qu’un début. Les préjudices se comptent, déjà, en plusieurs millions de francs.
L’affaire commence en début d’année. La police nationale recueille une première plainte, puis une deuxième. Les plaignants, âgés de 79 et 88 ans, expliquent avoir été démarchés à domicile par deux personnes qui proposaient leur service de rénovation et de nettoyage de toitures. Les policiers connaissent bien ces techniques de démarchages sauvages (et illégaux) à domicile sur des personnes âgées et souvent vulnérables. Une enquête est, discrètement, ouverte et, petit à petit, les enquêteurs découvrent que les deux suspects, fraîchement débarqués de Métropole, ont proposé leurs services à des dizaines de personnes. Peu à peu, les plaintes s’entassent sur les bureaux du commissariat. Chez l’un, le devis des travaux est de 300 000 francs. Chez un autre, ça monte à plus d’un million. Un montant de 900 000 francs chez une troisième victime, 750 000 francs pour un autre encore… Plus de 8 millions de francs ont ainsi été détournés par ces pseudo-entrepreneurs aux méthodes agressives.
Les limiers de la police comprennent rapidement que ces "artisans" utilisaient de fausses identités et se prétendaient être des professionnels sérieux et bien implantés sur le territoire. Tout n’était que bla-bla. Il y a peu de temps, le père et le fils ont précipitamment quitté le pays. Ont-ils compris que la police était à leurs trousses ? En réponse, la justice a saisi plusieurs millions de francs sur leurs comptes bancaires. Et elle compte bien ne pas abandonner la traque.

Source : Les Nouvelles Calédoniennes

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De l’art de se compliquer la vie

De l’art de se compliquer la vie
L’art de se créer des problèmes quand les champs politique et économique sont dégagés est-il l’apanage de nos élus ? Certainement pas, mais quand même. Il faut leur reconnaître une propension à se crêper le chignon à la moindre occasion, à la moindre contrariété, un peu comme des enfants gâtés. Et l’actualité de ces derniers jours ne viendra pas démentir nos écrits. Les chiffres de l’économie tombent et chaque trimestre apporte un peu plus de crédit à la reprise. Pour les plus sceptiques, pas de "Moody’s Blues", car l’agence internationale y va de son "A3 avec perspective positive", une note que n’a jamais atteinte le Pays. Il a commencé à redistribuer, majoritairement envers les communes, pas moins de 5 milliards de Fcfp. Tout va donc pour le mieux en Polynésie française ? Eh bien, non ! Une crise chasse l’autre, et la politique remplace l’économique.

Dire que des tensions ont vu le jour au sein du Tapura est un doux euphémisme. Et si la maison ne brûle pas encore, Édouard Fritch va devoir jouer les pompiers de service. Des flammèches sont apparues, tout d’abord avec les parlementaires polynésiens à Paris. Ils ont peu goûté – et l’ont fait savoir – de n’avoir pas été consultés lors du soutien du Tapura à La République en Marche (LRM) pour les élections européennes de mai. On imagine leurs explications embarrassées sur les bancs de l’Assemblée ou du Sénat avec leurs pairs centristes. Comme un retour de flamme, l’initiative de la députée Maina Sage : elle a obtenu de l’Assemblée nationale un changement du texte initial sur la reconnaissance du fait nucléaire par l’État, modifiant le terme "contribution" par celui de "mise à contribution". "Le débat nucléaire devrait nous rassembler, il ne devrait pas y avoir de débat sémantique", a déclaré en retour le président Fritch, qui assure avoir laissé faire sa députée…
Outre les parlementaires, c’est ici même, à l’assemblée de la Polynésie française (APF), que le ton est monté au sein des représentants de la majorité pour se mettre d’accord sur la composition des commissions et, notamment, pour choisir leurs différents présidents.
 À tel point que le bruit de la création d’un nouveau groupe politique à l’APF a couru dans les couloirs. Des élus se sont émus des méthodes de management d’Édouard Fritch. Faut-il voir l’intégration d’Angelo Frebault, représentant banni du Tahoera’a, comme une réponse à ces mouvements d’humeur ? Toujours est-il qu’avec maintenant 40 représentants sur 57, le Tapura est en capacité de faire face à quelques grognements, voire à des menaces. 
Quant à l’opposition, elle se gausse. Mais est-elle également à la hauteur de ce que les citoyens attendent de leurs politiques ? Le député Tavini Moetai Brotherson partageait sur un réseau social : "Voilà donc le Tapura qui siège à l’UDI, après avoir soutenu Juppé et Fillon (Les Républicains), mais qui soutient aujourd’hui LRM aux Européennes... Mais dont un membre éminent est accessoirement secrétaire territorial des "Républicains"..." Son parti, après s’être rapproché en d’autres occasions du Parti socialiste, fait aujourd’hui cavalier seul et va même plus loin : il organise son propre scrutin, en appelant la population à déposer des bulletins faits maison "Maohi Nui" dans les urnes des élections européennes ! Quant au Tahoera'a, plutôt discret, il la joue retour au bercail, avec une demande de soutien à la liste des Républicains, après avoir soutenu, il y a deux ans, la candidate Marine Le Pen ! 
J’allais oublier, cerise sur le gâteau, l’arrivée de "The Polynesian Kingdom of Atooi", un gouvernement autoproclamé avec, à sa tête, le roi Ali’i Nui Aleka Aipoalani, qui vit à Hawaii. Les Pakumotu ne sont donc plus seuls !

Les années passent et on a l’impression de vivre toujours la même histoire, sur le fenua. Pathétique ou comique, c’est selon…

Bonne lecture et merci pour votre fidélité.

Luc Ollivier