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HAWAII : une île engloutie après le passage d’un ouragan


Vendredi 2 Novembre 2018 - écrit par Le Monde




Si aucun humain n’y vivait, East Island abritait notamment des espèces menacées comme des phoques moines et des tortues vertes d’Hawaii.
Le territoire des États-Unis a rétréci depuis quelques jours. Une île hawaiienne, East Island, a été rayée de la carte après avoir été engloutie par les eaux à la suite du passage d’un ouragan au début du mois. L’annonce en a été faite le 22 octobre dernier par des scientifiques fédéraux qui se fondent sur des images satellites de l’organisme public américain U.S. Fish and Wildlife Service.
"J’ai eu un sacré moment de panique". Je me suis dit “oh, mon Dieu, elle a disparu !”, a témoigné Chip Fletcher, climatologue à l’université d’Hawaii. "L’île avait probablement entre 1 000 et 2 000 ans. C’est une fissure de plus dans le mur de notre écosystème, qui est en train de tomber en ruine." M. Fletcher et son équipe de chercheurs étaient en train de faire des recherches sur East Island au moyen de drones et de prélever des échantillons de sable et de coraux pour déterminer l’âge de l’île. L’objectif était d’évaluer ses perspectives face au changement climatique.

Phoques moines et tortues vertes

Le site d’investigation Honolulu Civil Beat a diffusé sur Twitter des images satellite de l’île avant et après le passage de l’ouragan Walaka au début du mois.
"Nous voulions surveiller l’île et nous sommes donc déçus qu’elle ait disparu, mais d’un autre côté, nous avons appris que ces îles sont beaucoup plus à risque que nous ne le pensions. Je pensais que l’île serait là pour une dizaine ou une vingtaine d’années, mais elle est beaucoup plus fragile que je ne le pensais."
East Island était, jusqu’à sa disparition, le deuxième plus grand îlot du banc de sable de la Frégate française. Ce bout de terre de 44 000 m2 était situé dans la réserve de Papahānaumokuākea. Si aucun humain n’y vivait, l’île avait toutefois un rôle primordial dans la biodiversité. Elle abritait notamment des espèces menacées comme des phoques moines et des tortues vertes d’Hawaii.

Source : Le Monde

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La Calédonie à qui perd gagne ?

Des vainqueurs qui restent sur leur faim, des vaincus plein d’espoir, le résultat du référendum d’autodétermination calédonien du dimanche 4 novembre n’a pas manqué d’afficher des sentiments opposés et même paradoxaux.
La victoire annoncée avant l’heure du "non" à la pleine souveraineté s’est avérée exacte, mais dans des proportions bien moindres que celles que laissaient escompter les sondages ou les dernières élections provinciales. Le deux-tiers/un-tiers s’est transformé en un 56,4/43,6 qui a surpris les observateurs, les électeurs et les responsables des partis politiques locaux.
La Nouvelle-Calédonie a donc affirmé son attachement à la France, mais pas d’une façon massive ; et la carte des régions pro et anti-métropole n’a que très peu bougé depuis la date des premiers accords en 1988. Un autre scrutin devenu incontestable en 2020 en raison du "faible" écart entre les opposants, puis peut-être encore un autre en 2022, vont plonger ce territoire dans un attentisme économique dont il aurait bien aimé se passer. Deux ou quatre ans, c’est peu pour faire basculer une majorité, mais suffisant pour faire tourner une économie au ralenti.
Ces résultats n’ont pas manqué de faire réagir le Tavini Huiraatira qui n’a pu s’empêcher de faire un parallèle avec la Polynésie française. Après des démêlés avec la justice "coloniale" et un tour de l’île en mémoire du leader autonomiste Pouvana'a a Oopa enfin réhabilité par cette même justice, Oscar Temaru demande à ce qu’un tel référendum soit organisé. Le leader bleu l’a souvent martelé, tout comme Moetai Brotherson : un vote pour l’indépendance n’a rien de comparable avec un vote pour les territoriales ; il ne faut pas se fier aux résultats de l’un pour estimer l’autre. Le résultat calédonien lui a donné raison. Voilà qui ne manquera pas de lui donner encore plus d’ardeur sur les bancs de la 4e commission de l’ONU.

Bonne lecture et merci pour votre fidélité.

Luc Ollivier