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NOUVELLE-CALÉDONIE - Protections sur les produits laitiers : ça chauffe au rayon frais


Vendredi 16 Novembre 2018 - écrit par Les Nouvelles Calédoniennes




Tennessee Farm a sollicité une extension des protections de marché sur les produits laitiers. Le Syndicat des importateurs s’y oppose vivement. La décision du gouvernement est attendue prochainement.
La laiterie Tennessee Farm pourrait très prochainement obtenir l’extension des protections de marché sur les yaourts et les crèmes dessert, une éventualité qui ne ravit pas les importateurs. Si elles sont acceptées, les nouvelles protections figureront dans le plan annuel d’importation de l’année 2019, que le gouvernement doit arrêter dans les prochaines semaines.
Les restrictions existent depuis 1982. À l’heure actuelle, les importations de yaourts natures et sucrés font l’objet d’un "stop", elles sont interdites. Celles de yaourts aromatisés ou additionnés de fruits sont limitées à 125 tonnes par an ; il est question de les interdire également. Celles de crèmes dessert sont taxées à 12 % ; cette barrière tarifaire pourrait être remplacée par un quota, de 300 tonnes par an.
Henry Calonne, patron de Socalait (Tennessee Farm, Yoplait, chocolats Lapita...), tient "80 % du marché" des yaourts. Il avait déposé les demandes fin 2016.
"Dans les accords de filière qui devaient accompagner la TGC, on nous demandait de baisser nos tarifs de 10 %. On a dit « d’accord », à condition de pouvoir compenser par du volume", en prenant des parts de marché aux importateurs. Les accords de filière n’ont pas été signés, mais la réglementation des prix décidée dernièrement par le gouvernement "revient au même".
Sans surprise, le Syndicat des importateurs (SIDNC) s’est vivement manifesté lors de la procédure d’instruction.

Source : Les Nouvelles Calédoniennes


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La Calédonie à qui perd gagne ?

Des vainqueurs qui restent sur leur faim, des vaincus plein d’espoir, le résultat du référendum d’autodétermination calédonien du dimanche 4 novembre n’a pas manqué d’afficher des sentiments opposés et même paradoxaux.
La victoire annoncée avant l’heure du "non" à la pleine souveraineté s’est avérée exacte, mais dans des proportions bien moindres que celles que laissaient escompter les sondages ou les dernières élections provinciales. Le deux-tiers/un-tiers s’est transformé en un 56,4/43,6 qui a surpris les observateurs, les électeurs et les responsables des partis politiques locaux.
La Nouvelle-Calédonie a donc affirmé son attachement à la France, mais pas d’une façon massive ; et la carte des régions pro et anti-métropole n’a que très peu bougé depuis la date des premiers accords en 1988. Un autre scrutin devenu incontestable en 2020 en raison du "faible" écart entre les opposants, puis peut-être encore un autre en 2022, vont plonger ce territoire dans un attentisme économique dont il aurait bien aimé se passer. Deux ou quatre ans, c’est peu pour faire basculer une majorité, mais suffisant pour faire tourner une économie au ralenti.
Ces résultats n’ont pas manqué de faire réagir le Tavini Huiraatira qui n’a pu s’empêcher de faire un parallèle avec la Polynésie française. Après des démêlés avec la justice "coloniale" et un tour de l’île en mémoire du leader autonomiste Pouvana'a a Oopa enfin réhabilité par cette même justice, Oscar Temaru demande à ce qu’un tel référendum soit organisé. Le leader bleu l’a souvent martelé, tout comme Moetai Brotherson : un vote pour l’indépendance n’a rien de comparable avec un vote pour les territoriales ; il ne faut pas se fier aux résultats de l’un pour estimer l’autre. Le résultat calédonien lui a donné raison. Voilà qui ne manquera pas de lui donner encore plus d’ardeur sur les bancs de la 4e commission de l’ONU.

Bonne lecture et merci pour votre fidélité.

Luc Ollivier