"Tout était brûlé et calciné ; des milliers de poissons flottaient le ventre en l’air… Quelle horreur !"
Ce cliché de la zone Nord de Moruroa, réalisé en 2014, montre une faille sur le platier corallien. Le ministère de la Défense a programmé la modernisation de l’ensemble du dispositif de télésurveillance géo-mécanique Telsite de l’atoll, alors que plusieurs rapports officiels évoquent, depuis 2010, un risque d’effondrement de la structure géologique. Le système Telsite comprend notamment un réseau de capteurs sismiques disposés en surface et d’autres placés dans six puits, profonds de plusieurs centaines de mètres. Ces capteurs mesurent les mouvements de sol en profondeur. Crédit photo : Greg. Boissy
À combien d’essais avez-vous assisté et quels sont les moments les plus marquants, impressionnants, que vous avez vécu ?
"J’ai participé à la préparation et assisté à plus de 120 tirs : tirs sur barges, tirs sous ballon, tirs souterrains, et, chaque fois, j’ai ressenti de l’inquiétude quand le compte à rebours se déroulait et que nous approchions de l’instant zéro : n’allait-il pas y avoir une mauvaise surprise ou des effets inattendus ? Deux tirs m’ont profondément marqué : le tir « Canopus » en août 1968 et le tir « Thétis » en septembre 1995. « Canopus » fut le premier essai de bombe thermonucléaire : tir sous ballon au-dessus du lagon de l’atoll de Fangataufa. Puissance estimée à 2 mégatonnes, soit plusieurs centaines de fois la bombe d’Hiroshima. Le lendemain de ce tir, j’ai survolé Fangataufa : ce bel atoll était entièrement ravagé ; il ne restait plus un arbre, plus un brin d’herbe. Tout était brûle et calciné ; des milliers de poissons flottaient le ventre en l’air… Quelle horreur ! « Thétis », tir souterrain dans le lagon de Moruroa, fut le premier tir réalisé en 1995 suite à la décision du président Jacques Chirac de reprendre les tirs après le fameux moratoire décidé par François Mitterrand. Nous nous attendions tous à de vives réactions, mais celles-ci furent d’une violence inouïe, avec en particulier l’incendie de l’aéroport de Faa’a. Quelle triste conséquence et quelle triste page de l’Histoire de la Polynésie ! Cela aussi, je ne pourrai jamais l’oublier."
Pour lire l'intégralité de ce Dossier, commandez Tahiti Pacifique n° 433 en cliquant ICI
"J’ai participé à la préparation et assisté à plus de 120 tirs : tirs sur barges, tirs sous ballon, tirs souterrains, et, chaque fois, j’ai ressenti de l’inquiétude quand le compte à rebours se déroulait et que nous approchions de l’instant zéro : n’allait-il pas y avoir une mauvaise surprise ou des effets inattendus ? Deux tirs m’ont profondément marqué : le tir « Canopus » en août 1968 et le tir « Thétis » en septembre 1995. « Canopus » fut le premier essai de bombe thermonucléaire : tir sous ballon au-dessus du lagon de l’atoll de Fangataufa. Puissance estimée à 2 mégatonnes, soit plusieurs centaines de fois la bombe d’Hiroshima. Le lendemain de ce tir, j’ai survolé Fangataufa : ce bel atoll était entièrement ravagé ; il ne restait plus un arbre, plus un brin d’herbe. Tout était brûle et calciné ; des milliers de poissons flottaient le ventre en l’air… Quelle horreur ! « Thétis », tir souterrain dans le lagon de Moruroa, fut le premier tir réalisé en 1995 suite à la décision du président Jacques Chirac de reprendre les tirs après le fameux moratoire décidé par François Mitterrand. Nous nous attendions tous à de vives réactions, mais celles-ci furent d’une violence inouïe, avec en particulier l’incendie de l’aéroport de Faa’a. Quelle triste conséquence et quelle triste page de l’Histoire de la Polynésie ! Cela aussi, je ne pourrai jamais l’oublier."
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