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Magenta : près de 10 000 personnes présentes pour célébrer les 165 ans de la ville


Jeudi 27 Juin 2019 - écrit par Les Nouvelles Calédoniennes




La ville a distribué 2 000 lanternes biodégradables en papier de riz et en bambou, soit 500 de plus qu'en 2018. Crédit photo : Thierry Perron
Marée humaine, en début de semaine, à l'espace vert de Magenta. Pour les 165 ans de la capitale, les Nouméens sont sortis en nombre. Pour les habitués des années précédentes, la manifestation a indéniablement pris de l'ampleur. “Il y a l'air d'avoir plus de jeux. C'est mieux préparé”, estime Ludovic Heafala, dans la file d'attente pour obtenir sa lanterne. À quelques mètres de là, Pelagie Wautreno et ses deux enfants apprécient également. “C'est bien d'avoir des événements comme cela. D'habitude, c'est payant”, commentent-ils. Tandis que les enfants profitent des manèges et châteaux gonflables, des familles installent les nattes dans la pente de la colline qui fait face à la scène, où le duo Djem et Tarzan est en concert.
Ça va être joli. Nous n'avons patienté que 10 à 15 minutes pour avoir notre lanterne”, raconte Marion Rolland, qui accompagne ses enfants Camille, 17 ans, et Pierre-André, 12 ans. En tout, 2 000 lanternes ont été distribuées. “Ça a été très rapide. On nous a même offert un briquet”, complètent Théo, Jordan, Gwendolyne et Jonathan, amis de lycée, pour qui c'est une occasion de “sortir de la maison le soir”.
Peu avant 20 heures et le lâcher de lanternes, Jean-Pierre Delrieu, à l'entrée du site, rappelle l'enjeu de l'événement. “C'est un prétexte pour que les Nouméens découvrent davantage l'histoire de leur ville”, explique-t-il. Mais, peu de Nouméens connaissaient l'événement rattaché à la date du 25 mai 1854 (voir ci-contre). “L'arrivée de la France”, répondent certains, “la prise de possession”, tentent d'autres. Les plus vieux se souviennent d'une cité “qui a beaucoup changé, avec beaucoup de quartiers en plus” ou évoquent le passage des Américains durant la guerre du Pacifique.
Et si l'animateur au micro pose bien quelques questions d'histoire dans la foule, les réponses ne sont guère concluantes. Le temps de rappeler que Fort-de-France était devenue Nouméa, en 1866, il s'est vite ravisé et a préféré donner le top pour le lâcher des lanternes.

Source : Les Nouvelles Calédoniennes

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L'ÉDITO - Procès de l'affaire Radio Tefana : la montagne accouche d'une souris…

L'ÉDITO - Procès de l'affaire Radio Tefana : la montagne accouche d'une souris…
Après quatre jours de procès intense dans le cadre de l'affaire Radio Tefana, le procureur de la République, Hervé Leroy, a requis à l'encontre d'Oscar Temaru une amende de 5 millions de Fcfp. Poursuivi pour "prise illégale d'intérêts" et soupçonné d'avoir utilisé l'antenne locale comme "outil de propagande" pour servir ses intérêts politiques, le maire de Faa'a ne devrait pas avoir de peine d'inéligibilité in fine et pourrait même être relaxé. Il faut dire que le leader du parti souverainiste s'est entouré d'une paire d'avocats redoutables pour le défendre et a su jouer les martyrs en mobilisant plus de 250 militants devant le tribunal correctionnel. Face à un magistrat qui n'a pu que reconnaître en M. Temaru "un homme moralement et intellectuellement honnête", qui n'est pas "un corrompu", MMe Jourdaine et Koubbi n'ont pas tardé à trouver la faille de cette procédure judiciaire née d'une "défaillance du ministère public". Sur des airs de comedia dell'arte, ils ont ainsi interpellé le procureur : "Si vous deviez aller en voie de condamnation, je crois que vous auriez beaucoup de travail. Vous allez devoir poursuivre tous les élus de Polynésie qui financent des associations dans lesquelles on trouve des membres de leur parti politique, de leur famille, etc." Et de faire le parallèle avec le président Édouard Fritch, dont "la fête de l’Autonomie est une fête au service d’une date célébrée par l’idéologie de son parti autonomiste". Puis, même comparaison avec "le haut-commissaire de la République et la fête du 14-Juillet"… De fait, "pas mal de maires seraient alors contraints de ne plus rien faire" ! Le délibéré sera connu le 10 septembre prochain.
Malgré la grande médiatisation de l'affaire, on pouvait s'attendre à ce qu'il y ait beaucoup de bruit pour rien. En effet, pour rappel, M. Fritch est également passé à la barre en 2016 pour "prise illégale d’intérêts" dans l’affaire Radio Maohi. Il n'avait pas alors écopé de peine d'inéligibilité mais avait été condamné à 2 millions de Fcfp d'amende pour avoir attribué 15 millions de Fcfp de subventions à la radio politique du Tahoeraa, lorsqu’il était maire de Pirae en 2007. Il est intéressant de mettre les deux hommes en perspective pour se faire une idée objective : le casier judiciaire de M. Temaru comporte deux mentions (une amende en 2003 pour franchissement de ligne continue et une condamnation pour diffamation envers un particulier en 2005), tandis que l'actuel président s'est déjà retrouvé quatre fois devant le tribunal dans le cadre de ses fonctions politiques. Outre sa condamnation pour Radio Maohi, il a été relaxé en 2012 avec René Temeharo et Gaston Flosse pour une affaire de mise à disposition de fonctionnaires, puis en 2014 dans l’affaire Anuanuraro. Sa dernière affaire concerne des "détournements de fonds publics" autour de la citerne d'Erima, pour laquelle il vient d'être condamné de nouveau à une amende de 5 millions de Fcfp ; il devra également verser, pour préjudice matériel, 46 millions de Fcfp de dommages et intérêts à la commune de Pirae, ainsi que 1,250 million de Fcfp, à titre de préjudice moral. Le chef de file du Tapura Huiraatira et actuel dirigeant du Pays a ainsi été mis en cause par la Justice à deux reprises !
Aujourd'hui, en mal de projets, Édouard Fritch tente de glisser sur la moindre vague, en proposant par exemple la participation de la Polynésie française à l'organisation des compétitions de surf pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024, sur le spot "le plus dangereux du monde" : Teahupoo. Si notre cher président a du mal à déjouer les mauvais tours des investisseurs étrangers, il joue parfaitement bien du pipeau en feignant à la population que c'est possible. Qui peut croire à pareille ineptie ? Personne n'est dupe, dans cinq ans, les JO se dérouleront sur l'Hexagone. Bien qu'une procédure d’appel à candidatures pour le surf sera lancée auprès de toutes les collectivités nationales et aussi attrayante qu'est la destination Polynésie pour les riders du monde entier, elle reste loin et chère, et surtout les vagues ne manquent pas sur la côte atlantique… Il est vraiment temps d'arrêter les effets d'annonce et de passer à du concret.

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt