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"Mangeurs de chiens" : Brigitte Bardot, lectrice de Tahiti Pacifique, fait le buzz !


Lundi 4 Novembre 2019 - écrit par Dominique Schmitt




Dans une lettre ouverte adressée au haut-commissaire, Brigitte Bardot réagit au dossier "Enquête sur la consommation de viande canine : ces mangeurs de chiens" réalisé par notre rédaction, qui a fait l'objet de la couverture le 20 septembre dernier (lire TPM n° 416). L'ancien sex-symbol du Septième art et l'actuelle présidente de la fondation qui porte son nom dénonce : "Je tiens à vous rappeler le scandale qui depuis des années entache la Polynésie. Il s’agit de la cynophagie, autrement dit le trafic et la consommation de viande de chiens pourtant interdite depuis 1959." Alors qu'elle vient de fêter ses 85 ans, elle interpelle le représentant de l'État par ces mots : "Il est inadmissible et honteux que sur un territoire français, paradis touristique mondial, il se pratique encore illégalement un commerce abominable de viande canine au nez et à la barbe des autorités d’État qui vous ont précédées. Si elles n’ont pas été complices, elles ne pouvaient l’ignorer et sont impliquées par manque d’autorité, par laxisme, par négligence dans la poursuite formellement interdite de ce trafic cruel et lamentable."

"Mangeurs de chiens" : Brigitte Bardot, lectrice de Tahiti Pacifique, fait le buzz !
Et de citer des passages forts de certains témoignages de consommateurs et d'associations de protection animale locales recueillis par Tahiti Pacifique. Pour rappel, elle n'avait pas hésité, en mars dernier, à qualifier également les Réunionnais de "dégénérés", "d'autochtones (qui) ont gardé leurs gênes de sauvages" avec des "réminiscences de cannibalisme".". Si ses "propos injurieux et racistes" lui ont valu d'être mise en examen, elle affirme froidement : "Pourtant, je réitère cette dénonciation en Polynésie". Elle conclut en faisant part au haussaire de son espoir de "trouver un allié" en Polynésie pour que cette collectivité française puisse être "à l’image de la France", sans être entachée par "la pire des accusations : mangeurs de chiens !". Pas sûr que les Polynésiens apprécient ses paroles déplacées, aux relents colonialistes, ni M. Dominique Sorain d'ailleurs…

On remercie tout de même "BB" d'avoir fait le buzz et un peu de pub pour Tahiti Pacifique au-delà de nos récifs, la presse nationale ayant largement relayé l'information !



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Pendant ce temps-là, les SDF meurent dans nos rues…

Pendant ce temps-là, les SDF meurent dans nos rues…
Il aura donc fallu que deux bébés meurent à Ua Pou en l’espace de trois ans pour que le Pays promette enfin de réagir. Après que le Fenua Enata a crié sa colère suite au décès du nourrisson de trois mois et que le corps du petit Hoane Kohumoetini a été rapatrié pour reposer en paix sur sa terre natale, le président de la Polynésie a multiplié les annonces, le 17 octobre dernier. Afin d’assurer correctement les évacuations sanitaires, un hélicoptère devrait être de nouveau affecté aux Marquises “avant juin 2020” et l’hôpital de Taiohae, à Nuku Hiva, devrait disposer prochainement d’un appareil d'échographie, ainsi que d'un scanner pour permettre des diagnostics plus pointus. Édouard Fritch a déclaré en outre qu’un navire de secours en mer verrait le jour grâce à l’inscription au budget de l’État d’une enveloppe de 36 millions de Fcfp par la ministre des Outre-mer, Annick Girardin. C’est Noël avant l’heure, et on sent comme un parfum de municipales se dégager derrière chaque parole gouvernementale… D’ailleurs, le président et le haut-commissaire, en déplacement aux Marquises le week-end dernier, ont été accueillis par un collectif de 300 personnes qui ont manifesté en silence leur indignation, en attendant non pas des promesses mais des actions concrètes.

Alors, cher papa Fritch, permettez-nous de vous adresser également cette lettre un peu en avance. Yvonne, 60 ans, s’est éteinte à l’hôpital de Taaone, puis le corps d’un quadragénaire sans vie a été découvert derrière la mairie de Papara. Ces deux décès de sans domicile fixe (SDF) survenus à quelques jours d’intervalle portent à au moins 9 le nombre de personnes en grande précarité et à la rue disparues depuis le début de l’année. C’est trop, beaucoup trop à l’échelle de notre territoire avec ses 280 000 habitants ! En Métropole, ce sont 303 morts qui ont été répertoriés sur une population de 67 millions d’âmes, ce qui est déjà inacceptable. Comme nous l’écrivions dans un précédent éditorial (lire TPM n° 406 du 3 mai 2019), après la vague de solidarité qui a déferlé suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris : faut-il que la planète s’enflamme pour que nous lui venions en aide, ainsi qu’aux dizaines de milliers d’enfants, de SDF et de vieillards qui meurent chaque jour dans la plus grande indifférence ?

D’autant que ces regrettables disparitions coïncident avec le contexte tendu qui s’est instauré entre le gouvernement local et Père Christophe, depuis le discours officiel de M. Fritch devant les élus du Pays pour lequel il n’avait même pas pris la peine de se concerter avec les principaux concernés ! Le prêtre résident et vicaire coopérateur de la cathédrale de Papeete avait alors dénoncé “un coup médiatique, un coup politique !” (lire TPM n° 417 du 4 octobre). Dans un nouveau brûlot publié sur la page du centre d’accueil Te Vai-ete, le bienfaiteur des SDF à Tahiti n’y va pas avec le dos de la cuillère : “À quel jeu le Pays joue-t-il ? Davantage préoccupé par les conflits d’intérêts personnels, les querelles de pouvoir entre cabinets ministériels et la lâcheté de ceux qui peuvent y remédier… ego surdimensionné… le bien commun disparaît au profit des intérêts personnels ! Pendant ce temps-là, on meurt dans nos rues… Combien de morts faudra-t-il pour que les petits potentats qui gravitent dans les sphères du pouvoir soient mis à bas pour qu’être frères ne soit plus le privilège de quelques-uns ?” Rappelons encore une fois que Père Christophe est à la recherche d’un terrain pour offrir des conditions louables aux quelque 300 SDF qui errent dans le Grand Papeete, à savoir un repas, une douche et la possibilité de laver leur linge. Il a besoin de 150 millions de Fcfp avant le 23 décembre 2019, sinon il jettera l’éponge après vingt-cinq années de générosité inconditionnelle. Je rêve qu’en ces fêtes de la Toussaint et du Tūramara’a, nous puissions rendre à nos défunts, mais aussi à nos SDF, toute leur dignité !

Ensemble, faisons bouger les lignes !

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt