Menu

Nouvelle-Calédonie : la réglementation des prix votée malgré tout


Vendredi 21 Septembre 2018 - écrit par Les Nouvelles Calédoniennes


La mobilisation du Medef devant le gouvernement n’y aura rien fait. L’exécutif a voté son dispositif
de réglementation des prix, jugeant qu’il aurait un impact plus positif sur le pouvoir d’achat que l’accord signé entre l’organisation patronale et l’Intersyndicale. Philippe Germain veut rassurer, les patrons, eux, veulent "rester mobilisés".



La mobilisation a tourné court devant le gouvernement. À l’appel du Medef, c'est pourtant une foule de patrons – "moins de 300" à "plus de 500" suivant les estimations – qui avaient fait le déplacement. Quelques-uns, accompagnés de leurs salariés, avaient baissé le rideau de fer de leurs commerces assurant "jouer leur survie sur cette réforme". Mais les remerciements sont à peine terminés que la nouvelle tombe. Quelques mètres plus haut, la réglementation des prix a été adoptée, "par six voix contre trois", comme le précise un message envoyé "depuis la réunion de collégialité". Et c'est le dispositif proposé initialement par l’exécutif qui a été retenu, contre l’accord que le Medef et l’Intersyndicale espéraient lui substituer.

"Un seul objectif : la baisse des prix"

L'accord interprofessionnel, "plus léger" que le dispositif du gouvernement, a donc été laissé de côté. "C'est incompréhensible, c'est un accord équilibré, qui rassemble plutôt que de diviser", s'agace Frédéric Pratelli, président du syndicat des commerçants. "Cet accord ne remplissait pas les objectifs de la réforme", répond Philippe Germain, venu défendre "le choix de la majorité du gouvernement". L’objectif, "il y en avait un et un seul", reprend le président, rappelant la longue mobilisation de l’Intersyndicale et les accords signés en 2014 : "Faire baisser les prix" et notamment celui du "panier de la ménagère".
Moins 11 à -13 % pour le dispositif voté, -2 % pour l’accord qui n’a pas été retenu, d’après les chiffres produits par la direction des affaires économiques. "Il n’y a pas photo", commente-t-on du côté de l’Union calédonienne, qui a fait pencher le vote du côté du premier. Un "revirement", après les débats au Congrès ? "Non", répond Jean-Louis d’Anglebermes : les élus avaient surtout invité le gouvernement à prendre en compte l’accord, "ce qui a été fait". "Il faut savoir ce qu’on veut, reprend le vice-président. Si on veut une réforme qui fait baisser les prix, il faut les meilleurs outils".

L’Intersyndicale "en discussion"

Au Medef, on dénonce le fait que les "tableaux du gouvernement" ne prennent pas en compte "le nombre d’entreprises qui vont être mises en danger, le nombre d’emplois qui vont être détruits, les recettes fiscales perdues". Un discours dénoncé par le gouvernement, qui pointe que "l’objectif n’a jamais été de mettre qui que ce soit en difficulté".

(Source : Les Nouvelles Calédoniennes)

Dossiers | L'Actu | Culture | Edito | Abonnement | Numéros | Archives | Pacifique | Grandes plumes | La chronique d'Alex Du Prel




Réforme des retraites, on passe la première

Après la marche arrière de mars dernier sous la pression de la rue, le train de réformes nécessaires à la survie de la branche retraites de la Caisse de prévoyance sociale devrait enfin se mettre en marche. L’assemblée de la Polynésie va devoir se prononcer sur la réforme qui lui sera présentée aujourd’hui, aboutissement de quelques semaines de travail de la commission législative de la santé. Alors qu’un consensus avait été trouvé, traduit par des points de convergence, malgré la présence d’anciens leaders syndicalistes (touchés par la grâce ?) au sein même de cette commission, plusieurs syndicats jugent encore opportun de lancer une grève générale pour marquer leur désaccord avec la loi du Pays – bien qu’amendée – qui devrait être adoptée.
L'allongement de 60 à 62 ans, bien que dorénavant étalé dans le temps, ne passe pas. C’est pourtant la base de la réforme du point de vue gouvernemental. Paradoxalement, les autres modifications temporelles envisagées (durée de cotisation ou âge minimal de départ), qui impacteront tout aussi grandement le moment du départ à la retraite, sont passées sous silence. Il est vrai qu’elles devraient être soumises à discussion et proposition du Comité d’orientation du suivi des retraites (COSR), que certains considèrent déjà comme un artifice puisque, au final, c’est bien le conseil des ministres qui actera toute réforme. Il y en aura bien sûr d’autres, comme l’a rappelé Virginie Bruant, présidente de la commission, qui met l’accent sur la nécessité d’enclencher la marche avant. Le temps des tergiversations est révolu.
Les syndicats grondent ? Quoi de plus normal ? Ils jouent leur partition. On regrettera (pour la grande majorité) leur manque de dialogue, pour n’avoir pas accepté que l’on aborde les retraites avant la maladie, mais aussi et surtout leur manque de propositions, si ce n’est de jouer au "vase communiquant" entre ces deux branches. Cette même politique adoptée par le CA de la CPS et qui a conduit à plomber les comptes de la retraite à hauteur de 10 milliards de Fcfp. Il serait temps d’apprendre de ses erreurs.

Bonne lecture et merci pour votre fidélité.

Luc Ollivier