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Vahine artistes et artisanes engagées pour les droits des femmes


Vendredi 26 Février 2021 - écrit par Vaea Deplat


Encore trop peu de personnes au fenua ne connaissent ni le Conseil des femmes de la Polynésie française, ni le centre d’hébergement d’urgence de Pirae, Pū o te Hau, destiné à l’accueil des femmes victimes de violences. Ce ne sera bientôt plus le cas grâce à l’action caritative que s’apprêtent à lancer quatre femmes, à travers l’événement “Art-Hine”, une exposition réalisée par et pour les vahine, du 1er au 15 mars prochain. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, et concomitamment à l’assemblée de la Polynésie française (APF) et à la galerie Winkler, femmes artistes, artisanes et femmes victimes s’uniront pour une levée de fonds en faveur des femmes violentées, avec toute la détermination qui les honore.



Première pelletée de l’extension du centre d’hébergement des femmes

Chantal Galenon (en vert clair), Kataï Rey (en vert foncé), puis Valmigot, Rowena Tuhoe et Vaiana Drollet (en blanc) - Crédit photo : DR
Le 8 mars prochain, Journée internationale des droits des femmes, sera symboliquement marqué par le lancement des travaux de l’extension du centre d’hébergement d’urgence de Pirae, Pū o te Hau –Tuianu Le Gayic. Ce centre, à capacité d’accueil agréée de 40 places a dû refuser l’admission de 71 femmes et leurs 67 enfants en 2020 par manque de place. Le futur centre dédiée aux femmes Pū o te Hine here sera composé de trois bâtiments sur un terrain mitoyen : le fare vahine, le fare metua et le fare pōte’e, pour un budget total de 200 387 200 Fcfp, dont 30% Pays, 30% État, 10% ressources propres et 30% dons privés. Un projet qualifié par le ministère des Outre-mer comme le seul projet porté en 2020 en Outre-mer. De quoi être fières pour les membres du Conseil des femmes, qui est à l’origine de ce projet (lire encadré page 44). Pour valoriser cette action en faveur de l’autonomisation des femmes victimes de violences conjugales et familiales, la sororité au fenua a permis de voir émerger une exposition caritative organisée par 13 femmes artistes, dont une partie des fonds sera reversé au centre lui-même. Une exposition pensée et montée en un temps record par quatre femmes et qui aura lieu du 1er au 15 mars entre la galerie Winkler et l’APF...

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Ice : le péril jeune…

Lithium de batterie, solvants industriels, ammoniac, iode, acide chlorhydrique… L’ice, appelée la “glace” dans le milieu, n’a rien à voir avec une petite douceur sucrée. Bien au contraire, en consommer équivaut à accepter d’en payer la note très salée ! Cette drogue de synthèse est entièrement fabriquée par l’Homme à partir d’éphédrine ou de pseudo-éphédrine – un décongestionnant nasal –, à laquelle des produits d’entretien domestiques dangereux sont rajoutés. Une seule prise peut rendre dépendant le consommateur qui, passés les sentiments d’euphorie et de surpuissance, sombre dans une violente descente aux enfers. Alors, pour quelles raisons la méthamphétamine, inexistante il y a encore une vingtaine d’années en Polynésie, touche-t-elle autant la population ? Hommes et femmes d’affaires, fonctionnaires, guides touristiques, sportifs de haut niveau… nul n’est épargné, toutes les tranches d’âges et les couches sociales sont en effet atteintes. Si les autorités considèrent qu’au moins 10 000 personnes au fenua ​prendraient de la méthamphétamine, ce chiffre semble largement sous-estimé ; 10 % des Polynésiens, au moins, seraient concernés, selon nos sources judiciaires.
Surtout, cette dope mortelle séduit de plus en plus les jeunes, qui ont troqué leurs pipettes de pakalolo contre celles de l’ice (“bubble”). Un constat très inquiétant sur le plan de la santé publique, et notamment de la santé mentale… Les dealers n’hésitent pas à rendre nos ados accros en leur fournissant des mini-doses, des “ten”, qui sont obtenus pour la modique somme de 10 000 Fcfp, tandis que le gramme d’ice se vend environ 120 000 Fcfp (le prix peut doubler en temps de crise). Pris ensuite dans l’engrenage, ils ont beaucoup de mal à décrocher, cette drogue extrêmement addictive aux conséquences dévastatrices étant plus puissante que le crack ou la cocaïne. En réalité, c’est une nouvelle forme de délinquance qui apparaît, très structurée. L’économie liée au business de l’ice génère tellement de profits qu’elle fait vivre des familles entières. Aussi, alors que la crise sociale frappe le fenua, l’appât du gain est si élevé que les trafiquants prennent tous les risques et s’appuient sur des petites mains ou d’anciens prisonniers recrutés en prison, qui deviennent rapidement des “mules”.

Au moment où le Pays et l’État lancent (enfin !) un plan d’actions 2021-2022 “Combattre le fléau de l’ice”, la rédaction de Tahiti Pacifique s’est mobilisée pour agir, elle aussi, et lutter contre ce poison qui détruit la jeunesse polynésienne. Après plusieurs mois d’investigation, nous vous proposons une édition spéciale sur ce sujet d’une priorité absolue. Enquête, chiffres, interviews du procureur, du patron de la DSP, de médecins psychiatres, mais également témoignages d’anciens consommateurs ou de dealers… C’est un dossier de 20 pages que TPM a réalisé pour comprendre et mieux appréhender ce véritable enjeu de société ! La question de la prise en charge des malades est cruciale. Les consommateurs souffrant de pathologies psychiatriques doivent attendre en moyenne quatre mois avant d’obtenir un rendez-vous au Centre hospitalier de Taaone. Quant au Pôle de santé mentale, il tarde à voir le jour. Aujourd’hui, seul le Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie (CCSAT) accueille des personnes dépendantes à l’ice, souvent des polyconsommateurs, paka et ice, âgés entre 20 et 40 ans. La création prochaine d’un centre post-cure à Taravao, comprenant huit lits dédiés au sevrage, devrait enfin apporter une bouffée d’oxygène aux professionnels de santé, mais cela ne saurait suffire… Il est primordial de se donner les moyens de sauver notre jeunesse en péril et lui redonner la joie de vivre.

Ensemble, faisons bouger les lignes !

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt

Dominique SCHMITT