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ÉCONOMIE : La SLN estime que la sécurité n'est plus assurée à Kouaoua et ferme deux sites miniers


Vendredi 24 Août 2018 - écrit par Les Nouvelles Calédoniennes




À la suite du nouvel incendie de la serpentine ce week-end (le dixième depuis le début de l'année) et de la poursuite du blocage, empêchant tout accès à certains sites miniers, "la décision a été prise de fermer le centre minier", annonce la SLN. "La SLN n’est en effet plus en mesure d’assurer ni la sécurité de son personnel et de ses installations, ni celle des prestataires qui travaillent sur les sites de Méa et de Kiel."
"Afin de ne pas pénaliser les membres de son personnel qui sont les premières victimes de ces agissements dont certains sont des actes criminels, la SLN s’efforce de déployer un maximum de ses salariés de Kouaoua sur ses autres sites", indique l'industriel, qui ajoute que "des mesures de chômage partiel vont être demandées pour le personnel qu’il n’est pas possible de réaffecter".

400 personnes concernées

Le centre de Kouaoua s’est également déclaré, à compter du 7 août, et pour une durée indéterminée, en situation de force majeure à l’égard de ses prestataires qui interviennent sur son site. Cette déclaration de situation de force majeure ayant pour effet immédiat de suspendre l’exécution de tous les contrats de prestations en cours. Environ 400 personnes, salariés et prestataires, sont affectées par ces mesures.
La SLN rappelle "que depuis le lundi 6 août, une cinquantaine d’individus, totalement étrangers à la SLN bloquent les voies d’accès aux sites miniers de Méa et Kiel, empêchant ainsi toute entrée à la mine et menaçant en outre, de détruire par incendie les engins et les installations". L'industriel minier répète qu'il est "ouvert à la discussion" et que "des contacts ont lieu avec les barragistes et avec l’ensemble des parties prenantes".

Un blocage extrêmement dommageable

Une reprise d’activité ne sera envisageable que si les conditions en matière de sécurité sont à nouveau réunies et de manière durable pour ses salariés et ses biens et ses sous-traitants, poursuit la SLN. "Les conséquences de ce blocage sont extrêmement dommageables pour l’alimentation en minerai de l’usine de Doniambo, d’autant plus que la SLN, en situation de pertes financières depuis six années consécutives, travaille à sa survie dans le cadre d’un plan d’amélioration de sa compétitivité", alerte l'industriel.

Source : Les Nouvelles Calédoniennes

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Histoire de loup

Depuis une dizaine d’années et les annonces qui n’ont cessé de se succéder concernant l’état de la trésorerie de la CPS, on est en droit de se demander si les gouvernements n’ont pas trop pris facilement l’habitude de crier au loup. Et chacun de déclarer que la caisse retraite ne sera plus en mesure de payer les bénéficiaires d’ici un à deux ans. La réforme envisagée par le gouvernement Fritch, qui aurait dû entrer en vigueur dès 2018 – si le monde syndical ne s’était invité de force dans l’hémicycle peu avant les élections territoriales – ne sera effective, sous une forme toujours en gestation, qu’à partir de 2019. Comment expliquer alors les annonces de ce même gouvernement, il y a deux ans, qui brandissait la menace de non-versement des retraites avant la fin 2018 ? Comment expliquer que le ministre de la Santé, en charge de la réforme de la PSG, annonce au journal télévisé du 12 août que les caisses seront vides d’ici un an et demi si aucune réforme n’est entreprise ? Que s’est-il passé entre-temps pour que les caisses de retraite soient en mesure de tenir ce nouveau délai ? On va commencer à croire que l’on a crié au loup un peu trop vite et un peu trop souvent.
Dès lors, faut-il vraiment croire en la nécessité d’une réforme plutôt drastique ? Nous nous sommes déjà exprimés sur le sujet et les réformes structurelles nous apparaissent indispensables, tant le régime est favorable aux salariés, comparativement à de biens nombreux modèles occidentaux. Le retour de la croissance et un peu plus timidement de l’emploi (+3%), qui n’avaient pas été pris en compte lors des projections concoctées par le conseiller spécial Luc Tapeta ou encore lors des Assises de 2017, pourraient arrondir les angles de la réforme. À moins que l’on nous dise d’ici cette fin d’année que, finalement, la Caisse peut tenir encore deux ans dans les mêmes conditions. Mais ne rêvons pas trop. En attendant, repenser la gestion des fonds existants dispersés entre cinq-six organismes, ce qui en allégerait d’autant le poids, avec une politique qui viserait un peu plus loin que le court terme actuel (un à deux ans) serait à considérer. Notre Caisse n’est-elle pas de "prévoyance" ?
Ce qui se profile par contre à pas de loup, c’est bien la réforme du code du travail. Si, en coulisses, on considère que le gros du travail a été fait pour le dépoussiérer, il reste quelques pierres d’achoppement, et non des moindres, comme celle des jours de carence. En métropole, le sujet fait aussi débat. Dans un rapport à paraître en septembre et révélé par Les Échos, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) propose de faire payer aux entreprises quatre jours d'indemnités journalières pour les arrêts maladie de moins de huit jours.
Dans un courrier envoyé au Premier ministre, les organisations patronales dénoncent une proposition qui "va alourdir les charges". Les syndicats craignent quant à eux de voir se développer une chasse aux arrêts maladie dans les entreprises.
Voilà qui nous promet une fin d’année agitée, si l’idée venait rebondir localement. Nous reviendrons sur le sujet avant de hurler avec les loups.

Bonne lecture et merci de votre fidélité.

Luc Ollivier