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Fifo 2019 : venez écouter les voix de l’Océanie


Vendredi 25 Janvier 2019 - écrit par Dominique Schmitt


Le Festival international du film documentaire océanien (Fifo) proposera une nouvelle sélection de 49 métrages, riches en émotions, découvertes et partages. Du 2 au 10 février, voyagez à travers l’Océanie et vibrez grâce à ses messages multiples, oscillant de coups de cœur en coups de sang…



Unique film polynésien en compétition, Patutiki, l’art du tatouage des îles Marquises apporte un éclairage nouveau sur cette pratique ancestrale. Crédit photo : DR
Unique film polynésien en compétition, Patutiki, l’art du tatouage des îles Marquises apporte un éclairage nouveau sur cette pratique ancestrale. Crédit photo : DR
Du 2 au 10 février 2019, le Festival international du film documentaire océanien (Fifo) proposera une fois de plus une sélection audiovisuelle triée sur le volet : 15 films hors compétition, 11 courts-métrages documentaires et 10 courts-métrages de fiction. À ceux-là, s’ajoutent 13 films documentaires présentés en compétition à un jury international d’exception (voir encadré page 43). Lancé en 2004, le Fifo est devenu le second événement culturel le plus important en Polynésie, après l’incontournable Heiva i Tahiti. Comme à l’accoutumée, les organisateurs promettent une édition riche : “Seize ans après, les rideaux se lèvent encore comme on hisserait les voiles d’un va’a tau’ati qui transporte le public à la découverte de l’immensité culturelle océanienne. Grâce aux documentaires, il navigue entre les mille et une constellations d’îles des pays du Pacifique. Au milieu de leurs peuples à l’identité mêlée de mille et une particularités, pour un avenir toujours plus éclatant. Plus que jamais, le Fifo offre une scène, un écran, un pupitre pour porter les voix océaniennes et faire entendre leurs préoccupations d’hier, pour aujourd’hui et vers demain.”...

Pour lire l'intégralité de ce Dossier, commandez Tahiti Pacifique n° 399 en [cliquant ICI]url: https://www.tahiti-pacifique.com/shop/N-399-25-janvier-2019_p168.html


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De Hao à la lune, la boulimie de la Chine inquiète

De 3 janvier dernier, le monde entier découvrait la première photo panoramique de la face cachée de la Lune, dévoilant un paysage gris et parsemé de cratères, envoyée par la Chine depuis une sonde lunaire. Cet alunissage de la mission Chang’e-4 est le premier en douceur de l’Histoire sur cet hémisphère de la Lune qui tourne le dos en permanence à la Terre. Zhang Hongbo, l’ingénieur en chef du système d’application au sol, a annoncé à la télévision publique CCTV que le robot "Yutu-2" est chargé de mener des études portant sur l’environnement lunaire, le rayonnement cosmique, ou encore l’interaction entre le vent solaire et la surface de la Lune. Mais comme le révèle le South China Morning Post, un journal hongkongais, le véritable enjeu est de déterminer la quantité exacte d’hélium-3 présent sur la Lune et surtout où le trouver. Ce supercarburant est une denrée si exceptionnelle sur Terre que son prix au kilo dépasse le million de dollars. Sur la Lune, se cachent également une quinzaine de métaux ultra-précieux appelés “terres rares”. La ruée vers l’or gris spatial a donc d’ores et déjà commencé. L’administration Trump a fait de l’objectif Lune un défi politique face à la concurrence nouvelle de la Chine, qui vise une première mission habitée à l'horizon 2025-2030.

La conquête de l’espace est avant tout un instrument de souveraineté. D’autant que, selon LCI, “la réglementation est très ambiguë et ne précise pas à qui reviendraient les ressources éventuellement extraites sur place”. Cette étape cruciale de l’ambitieux programme spatial chinois illustre s’il le fallait la volonté d’hégémonie de l’Empire du Milieu. Surtout que, d’ici 2025, la Chine devrait être dotée de la plus puissante arme navale du monde. En effet, le nouveau canon à rail électromagnétique, développé pour le compte de la marine chinoise, aurait déjà réussi son premier test en début d’année, un tir qui aurait eu lieu quelque part entre la mer de Chine orientale et la baie de Bohai. Cet armement permettra de frapper à très grande distance et de remplir les missions de défense antimissile à un coût dérisoire tout en abattant, entre autres, des missiles balistiques. Par ailleurs, le nouveau drone furtif chinois “Sky Hawk” a été présenté pour la première fois en vol cette année, un outil militaire expérimental “invisible” conçu pour améliorer les capacités de la Chine dans les missions de combat et de reconnaissance.

À l’échelle du fenua, force est de constater que la Chine montre également un intérêt croissant pour la Polynésie, notamment au travers de son investissement financier sur l’atoll de Hao, important, mais nébuleux. Mais quelles sont ses motivations réelles et donc ses ambitions ? Alors que le projet de ferme aquacole est au point mort, les habitants sont partagés entre impatience et inquiétude comme vous pourrez le lire dans notre dossier de Une… L’ouvrage L’Océanie convoitée, dirigé par Sémir Al Wardi, Jean-Marc Regnault et Jean-François Sabouret, a pourtant mis en garde, dès 2015, nos élus locaux sur les méthodes de la Chine, notamment en Afrique où elle vampirise toutes les ressources : “Il est nécessaire d’exposer préalablement les raisons et le contexte favorisant l’intérêt de la Chine pour la Polynésie : assurer la sécurité alimentaire du pays avec les projets d’aquaculture intensive (ici le développement du projet de la ferme aquacole de Hao), soutenir son économie par le développement du tourisme, étendre la « Nouvelle route de la Soie » au Pacifique afin de faciliter l’accroissement de ses échanges avec l’Amérique du Sud et, bien entendu et c’est là la raison originelle, éclipser la reconnaissance de Taïwan par une politique du « carnet de chèques » et de « soft power » déjà bien rodée de par le monde. Pour résumer, la Chine convoite le Pacifique tout comme elle a convoité, il y a trente ans, le continent africain. C’est grâce à ce recul sur l’arrivée de la Chine en Afrique qu’il sera intéressant d’exposer les leçons à tirer de l’expérience africaine afin de permettre à la Polynésie d’avancer – en toute connaissance de cause – avec le géant chinois.” Cette féroce boulimie chinoise a été en outre pointée du doigt dans le livre Chine-Afrique, le grand pillage.

L’avenir nous dira si le Pays a surfé sur la bonne vague, ou pas…

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt