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“Le Bateau-atelier” : le vieux rêve de Titouan Lamazou


Vendredi 11 Janvier 2019 - écrit par Dominique Schmitt


Le musée du quai Branly - Jacques-Chirac laisse carte blanche à l’artiste, navigateur et écrivain avec l’exposition “Le Bateau-atelier de Titouan Lamazou”, soit la réunion de ses passions. Les visiteurs parisiens peuvent vivre jusqu’au 10 février une escale virtuelle de cet humaniste au grand cœur aux îles Marquises et aux Caraïbes, mêlant des œuvres de Titouan lui-même à celles de ses “invités” d’hier et aujourd’hui. Embarquement immédiat !



Crédit photos : DR
Crédit photos : DR
Né en 1955 à Casablanca, Titouan Lamazou prend le large à 18 ans, après un passage aux Beaux-Arts. Il réalise ses premiers ouvrages en 1982, grâce à ses voyages (lire bio express page 49). Dessin, écriture, peinture et photographie sont ses modes d’expression, avec lesquels il continue de dresser un état des lieux subjectif de ce monde dont il livre ici une partie avec la complicité de Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo et commissaire de l’exposition “Le Bateau-atelier de Titouan Lamazou”. Dans une scénographie s’inspirant d’un navire, les visiteurs découvrent à l’Atelier Martine Aublet du musée du quai Branly les thèmes majeurs du voyage intérieur de Titouan : la Nature, l’Humanité et la force poétique de leur diversité. Il y affirme son goût de la rencontre et du partage, sa vision d’une “créolisation” du monde.
Depuis mi-novembre, une trentaine d’œuvres inédites de Titouan Lamazou, des manuscrits et œuvres d’artistes passées et contemporaines, ainsi que des pièces issues du patrimoine océanien sont présentés au public parisien dans l’esprit d’un véritable cabinet de curiosités. Les œuvres de Titouan dialoguent avec celles d’autres artistes comme Peter Doig, J. Creuzet, Jean-Michel Alberola, mais aussi des pièces anciennes comme des sculptures et moulages océaniens, des toiles de Paul Gauguin, des estampes d’Henri Matisse, des manuscrits de Jack London, Robert-Louis Stevenson, Victor Segalen, des textes plus récents de Patrick Chamoiseau, Édouard Glissant, Chantal Spitz, ainsi que des travaux de chercheurs avec lesquels il partage une communauté d’inspiration et de pensée. Ses peintures, mais aussi les installations sonores et vidéos qui les accompagnent, traduisent un regard bienveillant, plein d’espoir, porté sur l’avenir de l’Humanité et de notre planète...

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De Hao à la lune, la boulimie de la Chine inquiète

De 3 janvier dernier, le monde entier découvrait la première photo panoramique de la face cachée de la Lune, dévoilant un paysage gris et parsemé de cratères, envoyée par la Chine depuis une sonde lunaire. Cet alunissage de la mission Chang’e-4 est le premier en douceur de l’Histoire sur cet hémisphère de la Lune qui tourne le dos en permanence à la Terre. Zhang Hongbo, l’ingénieur en chef du système d’application au sol, a annoncé à la télévision publique CCTV que le robot "Yutu-2" est chargé de mener des études portant sur l’environnement lunaire, le rayonnement cosmique, ou encore l’interaction entre le vent solaire et la surface de la Lune. Mais comme le révèle le South China Morning Post, un journal hongkongais, le véritable enjeu est de déterminer la quantité exacte d’hélium-3 présent sur la Lune et surtout où le trouver. Ce supercarburant est une denrée si exceptionnelle sur Terre que son prix au kilo dépasse le million de dollars. Sur la Lune, se cachent également une quinzaine de métaux ultra-précieux appelés “terres rares”. La ruée vers l’or gris spatial a donc d’ores et déjà commencé. L’administration Trump a fait de l’objectif Lune un défi politique face à la concurrence nouvelle de la Chine, qui vise une première mission habitée à l'horizon 2025-2030.

La conquête de l’espace est avant tout un instrument de souveraineté. D’autant que, selon LCI, “la réglementation est très ambiguë et ne précise pas à qui reviendraient les ressources éventuellement extraites sur place”. Cette étape cruciale de l’ambitieux programme spatial chinois illustre s’il le fallait la volonté d’hégémonie de l’Empire du Milieu. Surtout que, d’ici 2025, la Chine devrait être dotée de la plus puissante arme navale du monde. En effet, le nouveau canon à rail électromagnétique, développé pour le compte de la marine chinoise, aurait déjà réussi son premier test en début d’année, un tir qui aurait eu lieu quelque part entre la mer de Chine orientale et la baie de Bohai. Cet armement permettra de frapper à très grande distance et de remplir les missions de défense antimissile à un coût dérisoire tout en abattant, entre autres, des missiles balistiques. Par ailleurs, le nouveau drone furtif chinois “Sky Hawk” a été présenté pour la première fois en vol cette année, un outil militaire expérimental “invisible” conçu pour améliorer les capacités de la Chine dans les missions de combat et de reconnaissance.

À l’échelle du fenua, force est de constater que la Chine montre également un intérêt croissant pour la Polynésie, notamment au travers de son investissement financier sur l’atoll de Hao, important, mais nébuleux. Mais quelles sont ses motivations réelles et donc ses ambitions ? Alors que le projet de ferme aquacole est au point mort, les habitants sont partagés entre impatience et inquiétude comme vous pourrez le lire dans notre dossier de Une… L’ouvrage L’Océanie convoitée, dirigé par Sémir Al Wardi, Jean-Marc Regnault et Jean-François Sabouret, a pourtant mis en garde, dès 2015, nos élus locaux sur les méthodes de la Chine, notamment en Afrique où elle vampirise toutes les ressources : “Il est nécessaire d’exposer préalablement les raisons et le contexte favorisant l’intérêt de la Chine pour la Polynésie : assurer la sécurité alimentaire du pays avec les projets d’aquaculture intensive (ici le développement du projet de la ferme aquacole de Hao), soutenir son économie par le développement du tourisme, étendre la « Nouvelle route de la Soie » au Pacifique afin de faciliter l’accroissement de ses échanges avec l’Amérique du Sud et, bien entendu et c’est là la raison originelle, éclipser la reconnaissance de Taïwan par une politique du « carnet de chèques » et de « soft power » déjà bien rodée de par le monde. Pour résumer, la Chine convoite le Pacifique tout comme elle a convoité, il y a trente ans, le continent africain. C’est grâce à ce recul sur l’arrivée de la Chine en Afrique qu’il sera intéressant d’exposer les leçons à tirer de l’expérience africaine afin de permettre à la Polynésie d’avancer – en toute connaissance de cause – avec le géant chinois.” Cette féroce boulimie chinoise a été en outre pointée du doigt dans le livre Chine-Afrique, le grand pillage.

L’avenir nous dira si le Pays a surfé sur la bonne vague, ou pas…

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt