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Immigration : l’Australie propose de déplacer les réfugiés de Papouasie à Nauru


Vendredi 20 Octobre 2017 - écrit par Agence France-Presse




L'Australie propose aux réfugiés détenus dans un camp de Paouasie-Nouvelle-Guinée, voué à la fermeture d'ici la fin du mois, de les relocaliser à Nauru, dans un autre centre de rétention controversé géré par Canberra.
Canberra mène une politique extrêmement dure vis-à-vis des migrants qui tentent de gagner ses côtes, en les reléguant dans des camps sur Manus, en Papouasie, ou dans le micro-État insulaire de Nauru.
Au final, l'Australie n'accepte aucun de ces réfugiés sur son sol, tentant de renvoyer dans des pays tiers comme le Cambodge ceux d'entre eux qui remplissent les critères du droit d'asile.
Les conditions de vie à Manus et Nauru sont dénoncées par de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme et des médecins qui citent les graves problèmes psychologiques des détenus, les tentatives d'automutilation et de suicide.
La justice de Papouasie-Nouvelle-Guinée avait jugé l'an dernier anticonstitutionnelle la détention de réfugiés à Manus. Canberra est censé fermer le camp d'ici la fin du mois.
"Le gouvernement de Nauru a accepté de recevoir des réfugiés (de Papouasie) sur Nauru dans l'attente de leur relocalisation dans un pays tiers", a déclaré un porte-parole du ministre australien de l'Immigration Peter Dutton. "Cette relocalisation se fait sur la base du volontariat. Personne ne sera forcé à aller à Nauru".
Les détenus ont jusqu'au 23 octobre pour faire connaître leurs souhaits.
Près de 800 hommes sont retenus à Manus, et 371 hommes, femmes et enfants sont détenus à Nauru, selon des chiffres de l'administration australienne datant du 31 juillet.
Canberra justifie sa politique au nom de la lutte contre les gangs de passeurs et de la nécessité de dissuader les migrants – dont bon nombre viennent d'Iran, d'Irak, de Somalie ou d'Afghanistan – de tenter la périlleuse traversée vers l'Australie.

Source : Agence France-Presse

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Patience est mère de sûreté

De l’audace demandions-nous dans notre dernier édito, mais pour cela il faut croire que l’on devra attendre. Par une conjoncture internationale et nationale plus favorable, par des mesures locales fortes, comme le pacte de stabilité fiscale, le Pays continue son timide redressement. Le gouvernement d’Édouard Fritch joue les bons pères de famille en surfant sur cette vaguelette, attendant patiemment des jours encore meilleurs, susceptibles de commencer à régler le gros point noir de cette gouvernance : l’emploi. Le budget 2018 va continuer à actionner les mêmes leviers que ses prédécesseurs. Hier, le Débat d’orientation budgétaire a été examiné en commission législative avant d’être à l’ordre du jour de la séance plénière du 26 octobre. Si la situation s’améliore, accompagnons-la, plutôt que de se lancer dans des mesures hasardeuses dont les effets pourraient être contre-productifs, doit-on penser du côté de la Présidence. La semaine prochaine l’opposition, ne manquera pas, qui de rappeler les carences du gouvernement en matière sociale, qui de rappeler
que ce Pays ne pourra véritablement
avancer qu’au prix d’une indépendance.
À défaut d’audace, certains aimeraient que le gouvernement réponde à ses engagements et ses obligations. La population reste toujours suspendue aux annonces "urgentes et drastiques de 2015" concernant la réforme de la Protection sociale généralisée. Il faudra encore faire preuve de patience, certainement après l’adoption du budget, pour connaître l’ampleur de la réforme, au moins sur les retraites qui, peut-être en raison d’une situation de déficit amoindri pour cette fin d’année, pourrait être moins sévère que prévu.
Wait and see.
La société Viti a quant à elle perdu patience dans l’attente d’une décision non rendue à l’issue du délai d’instruction légal. Pas de troisième licence mobile pour cette société qui a décidé de porter plainte auprès du tribunal administratif. Une occasion rêvée et peut-être attendue par le gouvernement pour laisser agir la justice, pendant ce temps-là…

Mais Édouard Fritch ne peut être partout. Dans un agenda surchargé de président,
il a dû se rendre il y a bientôt deux semaines à New York, bien seul pour défendre sa vision sur la situation statutaire du Pays. Trop seul ? En tout cas, il aurait aimé un peu plus de soutien de la part de l’État. Une présence souhaitée aussi par les indépendantistes.
L’État, justement, dont le premier représentant ici, René Bidal, se satisfait des chiffres stabilisés, voire en baisse, de la délinquance. Il faudra donc que les revendications syndicales pour plus de force publique prennent patience, tout comme 1 700 fonctionnaires d’État, pour obtenir une réponse de la métropole, qui ont répondu à la grève générale du 11 octobre.
Pour terminer sur une note humoristique, et pour rebondir sur cette grève, permettez-moi et excusez-moi de reprendre la citation de l’académicien Jean d’Ormesson : "Les syndicalistes sont tellement habitués à ne rien faire que lorsqu'ils font grève, ils appellent cela « une journée d'action »."

Bonne lecture et merci pour votre fidélité.

Luc Ollivier