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Nouvelle-Zélande : La nouvelle loi sur les armes sur le point d’entrer en vigueur


Jeudi 18 Avril 2019 - écrit par Agence France-Presse




La nouvelle loi néo-zélandaise sur les armes, qui interdit les modèles semi-automatiques, a été signée et est entrée en vigueur la semaine dernière, moins d’un mois après le carnage commis par un suprémacisme blanc australien dans deux mosquées de Christchurch.
Le 15 mars, 50 fidèles musulmans avaient été abattus pendant la prière du vendredi dans la grande ville de l’Île du Sud, suscitant une vague d’indignation dans ce pays connu pour sa douceur de vivre, et dans le monde entier.
Moins d’une semaine après cette tuerie, la Première ministre Jacinda Ardern avait annoncé son intention d’interdire les armes semi-automatiques de type militaire (MSSA).
La nouvelle loi a pour but de retirer de la circulation les armes semi-automatiques au travers notamment de l’interdiction de leur vente, d’un programme de rachat et de lourdes peines pour les contrevenants.
La législation interdit “les armes semi-automatiques, les chargeurs, et les pièces qui peuvent être utilisées pour assembler des armes à feu interdites”.

Modalités du rachat à définir

La police néo-zélandaise continuait de préparer la mise en œuvre du programme de rachat, en indiquant qu’une amnistie était en place pour les propriétaires d’armes à feu désormais prohibées.
“Nous sommes déterminés à travailler en partenariat avec la communauté des propriétaires d’armes à feu pour rendre la transition vers les nouvelles législations aussi facile que possible”, a déclaré aux journalistes le commissaire adjoint Michael Clement.
Les autorités ont rendu publique une liste d’armes concernées et demandé aux propriétaires de modèles en question de prendre contact avec la police. Les modalités pratiques du rachat doivent encore être définies.
D’autres mesures devraient suivre, notamment, potentiellement, la création d’un registre des armes, un renforcement des contrôles préalables à la délivrance de permis de port d’arme, ainsi que des exigences plus fortes en matière de stockage des armes.

Source : Agence France-Presse

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De l’art de se compliquer la vie

De l’art de se compliquer la vie
L’art de se créer des problèmes quand les champs politique et économique sont dégagés est-il l’apanage de nos élus ? Certainement pas, mais quand même. Il faut leur reconnaître une propension à se crêper le chignon à la moindre occasion, à la moindre contrariété, un peu comme des enfants gâtés. Et l’actualité de ces derniers jours ne viendra pas démentir nos écrits. Les chiffres de l’économie tombent et chaque trimestre apporte un peu plus de crédit à la reprise. Pour les plus sceptiques, pas de "Moody’s Blues", car l’agence internationale y va de son "A3 avec perspective positive", une note que n’a jamais atteinte le Pays. Il a commencé à redistribuer, majoritairement envers les communes, pas moins de 5 milliards de Fcfp. Tout va donc pour le mieux en Polynésie française ? Eh bien, non ! Une crise chasse l’autre, et la politique remplace l’économique.

Dire que des tensions ont vu le jour au sein du Tapura est un doux euphémisme. Et si la maison ne brûle pas encore, Édouard Fritch va devoir jouer les pompiers de service. Des flammèches sont apparues, tout d’abord avec les parlementaires polynésiens à Paris. Ils ont peu goûté – et l’ont fait savoir – de n’avoir pas été consultés lors du soutien du Tapura à La République en Marche (LRM) pour les élections européennes de mai. On imagine leurs explications embarrassées sur les bancs de l’Assemblée ou du Sénat avec leurs pairs centristes. Comme un retour de flamme, l’initiative de la députée Maina Sage : elle a obtenu de l’Assemblée nationale un changement du texte initial sur la reconnaissance du fait nucléaire par l’État, modifiant le terme "contribution" par celui de "mise à contribution". "Le débat nucléaire devrait nous rassembler, il ne devrait pas y avoir de débat sémantique", a déclaré en retour le président Fritch, qui assure avoir laissé faire sa députée…
Outre les parlementaires, c’est ici même, à l’assemblée de la Polynésie française (APF), que le ton est monté au sein des représentants de la majorité pour se mettre d’accord sur la composition des commissions et, notamment, pour choisir leurs différents présidents.
 À tel point que le bruit de la création d’un nouveau groupe politique à l’APF a couru dans les couloirs. Des élus se sont émus des méthodes de management d’Édouard Fritch. Faut-il voir l’intégration d’Angelo Frebault, représentant banni du Tahoera’a, comme une réponse à ces mouvements d’humeur ? Toujours est-il qu’avec maintenant 40 représentants sur 57, le Tapura est en capacité de faire face à quelques grognements, voire à des menaces. 
Quant à l’opposition, elle se gausse. Mais est-elle également à la hauteur de ce que les citoyens attendent de leurs politiques ? Le député Tavini Moetai Brotherson partageait sur un réseau social : "Voilà donc le Tapura qui siège à l’UDI, après avoir soutenu Juppé et Fillon (Les Républicains), mais qui soutient aujourd’hui LRM aux Européennes... Mais dont un membre éminent est accessoirement secrétaire territorial des "Républicains"..." Son parti, après s’être rapproché en d’autres occasions du Parti socialiste, fait aujourd’hui cavalier seul et va même plus loin : il organise son propre scrutin, en appelant la population à déposer des bulletins faits maison "Maohi Nui" dans les urnes des élections européennes ! Quant au Tahoera'a, plutôt discret, il la joue retour au bercail, avec une demande de soutien à la liste des Républicains, après avoir soutenu, il y a deux ans, la candidate Marine Le Pen ! 
J’allais oublier, cerise sur le gâteau, l’arrivée de "The Polynesian Kingdom of Atooi", un gouvernement autoproclamé avec, à sa tête, le roi Ali’i Nui Aleka Aipoalani, qui vit à Hawaii. Les Pakumotu ne sont donc plus seuls !

Les années passent et on a l’impression de vivre toujours la même histoire, sur le fenua. Pathétique ou comique, c’est selon…

Bonne lecture et merci pour votre fidélité.

Luc Ollivier