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Covid-19 : le caillou prolonge ses restrictions aux frontières jusqu’au 27 mars 2021


Vendredi 4 Septembre 2020 - écrit par Agence France-Presse




Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a annoncé, mardi dernier, la prolongation des restrictions aux frontières de l’archipel jusqu’au 27 mars 2021 pour se protéger du coronavirus dont il est jusqu’à présent indemne. Seuls 23 cas de Covid-19 ont été recensés dans cette collectivité d’outre-mer française du Pacifique sud de 270 000 habitants dont aucun local, et tout est fait de sorte que le virus ne circule pas et que les habitants y mènent une vie normale. “Nous sommes un petit village de Gaulois qui résiste. Tout autour de nous, le monde connaît une recrudescence du virus et nous avons donc la responsabilité de maintenir la Nouvelle-Calédonie dans cette situation favorable”, a déclaré le président du gouvernement collégial, Thierry Santa.
Depuis le 20 mars, les vols internationaux ont été drastiquement réduits et tout arrivant est obligatoirement placé en quatorzaine dans des hôtels réquisitionnés. Un test PCR doit être effectué avant le départ et un autre avant la sortie de l’hôtel. Ce dispositif est prolongé jusqu’au 27 mars 2021. Actuellement, la compagnie Air Calédonie International (ACI) opère chaque semaine trois vols vers Tokyo (escale pour Paris), mais un seul revient à Nouméa avec des passagers compte tenu de la capacité d’accueil limitée dans les hôtels, deux vols vers Sydney et deux à destination de Wallis et Futuna, îles sans aucun cas de coronavirus répertorié.
J’en appelle au civisme et à la responsabilité des Calédoniens. Il n’est pas question de reprendre des voyages d’agrément, nous ne sommes pas dans une situation qui permette de partir en vacances”, a également déclaré M. Santa, alors que les grandes vacances de l’été austral débuteront en décembre.
Des vols ponctuels de rapatriement de Calédoniens encore bloqués dans la zone Pacifique vont également être organisés.
Le gouvernement local, qui a bénéficié d’un prêt garanti par l’État de 240 millions d’euros de l’Agence française pour le développement (AFD) pour faire face à la crise, a en outre indiqué que les réquisitions de vols et d’hôtels et la prise en charge des quatorzaines avait été chiffré jusqu’au 31 décembre à 9 milliards de Fcfp (75 millions euros).

Quarantaine privatisée

Un dispositif de quarantaine privatisée, sous le contrôle de la direction des affaires sanitaires et sociales, va par ailleurs être mis en place “pour les entreprises qui souhaitent faire venir à leurs frais des professionnels” indispensables à leur activité économique.
La Nouvelle-Calédonie est le territoire français où le confinement a été le plus court, du 24 mars au 20 avril 2020. Les chefferies coutumières kanak, dont la mémoire collective garde le souvenir de l’introduction par les Occidentaux au 19éme siècle de virus à l’origine d’épidémies meurtrières, ont exercé une forte pression sur les autorités pour que l’île s’isole du reste du monde.
Alors qu’un deuxième référendum sur l’indépendance a lieu le 4 octobre prochain, dans le cadre du processus de décolonisation de l’accord de Nouméa (1998), quelque 300 personnes sont attendues dans l’île pour encadrer le scrutin : experts de l’ONU, délégués déployés dans les bureaux de vote ou membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel.
Nous sommes dans un contexte de grande vigilance. La Nouvelle-Calédonie est « Covid free », mais il faut qu’elle le reste”, a déclaré le 25 août Laurent Prévost, haut-commissaire de la République, garantissant que le protocole sanitaire s’appliquerait strictement à toutes les personnes sollicitées pour le scrutin.
Les renforts de police et de gendarmerie effectueront aussi une quatorzaine en caserne.

Source : Agence France-Presse

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Fritch fait pschitt

L’horrible réalité sanitaire que nous vivons est devenue insupportable, notre pays enregistrant désormais les pires statistiques à l’échelle mondiale. Les morts (plus d’un demi-millier de décès) se ramassent à la pelle, par dizaine, voire vingtaine, selon les jours. Les familles doivent enterrer elles-mêmes leurs défunts avec leurs propres moyens, le personnel de santé est à bout de souffle, les covidés s’asphyxient et les renforts sanitaires arrivent au compte-gouttes… Chacun d’entre nous retient sa respiration ! Mais nul ne parvient à trouver un ballon d’oxygène dans la gestion de la crise proposée par le président de la Polynésie française. Après “l’affaire du mariage”, ses propos déplacés envers les journalistes locaux (relayés et condamnés par la presse nationale), puis l’enterrement de son directeur de cabinet en grande pompe, voilà que “Doudou” s’en remet maintenant à Dieu en pleine hécatombe. Et de s’énerver de plus en plus ouvertement face à l’insistance des médias, qui exercent pourtant leur métier en demandant simplement des réponses à leurs interrogations. Au lieu de lancer des appels désespérés au jeûne, on aurait pu penser qu’il lancerait plus vite et plus fort des appels du pied pour obtenir de l’aide de l’État pour de nouveaux personnels soignants, et qu’il saisirait le problème de la santé à bras-le-corps en lançant plus tôt de vastes campagnes de lutte contre l’obésité, le diabète, l’alcoolisme et les maladies chroniques dont souffre plus de la moitié de notre population. Que nenni, il allume 500 bougies, saute son petit-déj’ et se tourne vers le Tout-Puissant. Ainsi, au cœur de la tempête, le capitaine Fritch fait… pschitt !

Une autre maladie est aussi à traiter en urgence : celle des fake news autour de la vaccination qui contaminent les réseaux sociaux, avec leur déferlement de violences dans un monde qui ne pourrait être autre que manichéen. Nous sommes tous libres de faire ce qui nous semble le mieux pour nous et ceux que nous aimons. Pour autant, si le sujet est aussi clivant, c’est parce qu’il nous force à positionner un curseur entre notre liberté individuelle et notre responsabilité collective. Nous consacrons une analyse économique de cette thématique intéressante dans un dossier à retrouver en pages intérieures (lire pp. 14-19).
Si la communauté scientifique s’accorde à dire que la vaccination est l’arme la plus efficace pour nous protéger et nous permettre de recouvrer notre liberté, les politiques devraient cependant tout faire pour éviter que la question de la vaccination ne soit discriminante et ne se transforme en ségrégation sociale. Or, l’obligation vaccinale que vient de sortir le Pays aux forceps pour imposer certaines professions à s’injecter les doses anti-Covid pourrait attiser les tensions et nous diviser. Que le gouvernement donne l’exemple ! Tous les élus ne sont pas vaccinés, y compris certains des plus hauts représentants du Pays. Coincé dans les cordes, Fritch s’est engagé à ce que la classe politique montre la voie à suivre ; on voudrait y croire, mais à TPM, on est comme Saint Thomas…

Retrouvons le chemin de la cohésion sociale, menons des actions durables et soyons solidaires. Toute la rédaction de Tahiti Pacifique se joint à moi pour soutenir les foyers endeuillés, fa’aitoito à tous ! Le Covid a touché aussi nos équipes, ce qui nous a contraints à publier votre magazine avec une semaine de retard, mais nous tenons à vous offrir, malgré la crise que traverse également la presse, toujours cette goutte de liberté dans l’océan. Celle-là, vous pouvez en prendre plusieurs doses sans crainte, elle est totalement inoffensive.
Dominique Schmitt

Ensemble, faisons bouger les lignes !

Bonne lecture, te aroha ia rahi.