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Taïwan rompt ses relations avec les Îles Salomon


Jeudi 19 Septembre 2019 - écrit par Agence France-Presse




Illustration : Taema Cuneo
Illustration : Taema Cuneo
Taïwan a rompu lundi ses relations diplomatiques avec les îles Salomon, après avoir appris que le nouveau gouvernement de cet État du Pacifique avait décidé de transférer à la Chine sa reconnaissance diplomatique. "Le gouvernement déclare dès aujourd'hui la fin de ses relations diplomatiques avec les îles Salomon", a annoncé le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, lors d'une conférence de presse à Taipei. Ce changement d'alliance est un nouveau coup dur pour Taïwan. La liste des pays toujours liés à Taipei s'est considérablement réduite au fil des décennies, pour tomber à 16, dont cinq États du Pacifique, avec le départ des îles Salomon.
La Chine continentale et Taïwan sont dirigés par des régimes rivaux depuis 1949. Pékin voit toujours l'île comme partie intégrante de son territoire et susceptible d'être reprise par la force. Les deux rives du détroit de Formose se considèrent, chacune, comme la véritable "Chine", ne laissant la possibilité aux autres pays du monde que d'en soutenir une seule.

b[Taïwan "totalement inutile"
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Depuis son élection en avril, le Premier ministre de l'archipel des Salomon, Manasseh Sogavare, fait l'objet de fortes pressions de parlementaires de tous bords, persuadés que la Chine fournirait une aide plus importante que Taïwan en matière d'infrastructures notamment. "Honnêtement, sur les questions économiques et politiques, Taïwan nous est totalement inutile", avait confié en juillet M. Sogavare à Graeme Smith, chercheur à l'Université nationale australienne. Après la diffusion de cet entretien, M. Sogavare s'était défendu en disant que ces propos étaient "off". "i[Il y a cette perception selon laquelle [la Chine] fait de belles choses dans d'autres pays, comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Vanuatu]i", affirmait le Premier ministre, dont c'est le quatrième passage à la tête du gouvernement.
Pour M. Sogavare, un changement d'alliance devrait en outre donner à l'archipel un peu plus de pouvoir face aux puissances régionales traditionnelles. Il a cité le cas des Fidji, qui avaient atténué l'impact de sanctions imposées par l'Australie et la Nouvelle-Zélande, après un coup d’État en 2006, en renforçant les relations avec la Chine. Les Salomon avaient choisi de reconnaître Taïwan en 1983, avant la phénoménale transformation qui devait porter l'économie chinoise au deuxième rang mondial. Avec sa force de frappe financière, Pékin fait tout pour isoler Taipei. Depuis 2016, elle lui a ravi six alliés, en comptant les îles Salomon.

Source : Agence France-Presse

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Fritch fait pschitt

L’horrible réalité sanitaire que nous vivons est devenue insupportable, notre pays enregistrant désormais les pires statistiques à l’échelle mondiale. Les morts (plus d’un demi-millier de décès) se ramassent à la pelle, par dizaine, voire vingtaine, selon les jours. Les familles doivent enterrer elles-mêmes leurs défunts avec leurs propres moyens, le personnel de santé est à bout de souffle, les covidés s’asphyxient et les renforts sanitaires arrivent au compte-gouttes… Chacun d’entre nous retient sa respiration ! Mais nul ne parvient à trouver un ballon d’oxygène dans la gestion de la crise proposée par le président de la Polynésie française. Après “l’affaire du mariage”, ses propos déplacés envers les journalistes locaux (relayés et condamnés par la presse nationale), puis l’enterrement de son directeur de cabinet en grande pompe, voilà que “Doudou” s’en remet maintenant à Dieu en pleine hécatombe. Et de s’énerver de plus en plus ouvertement face à l’insistance des médias, qui exercent pourtant leur métier en demandant simplement des réponses à leurs interrogations. Au lieu de lancer des appels désespérés au jeûne, on aurait pu penser qu’il lancerait plus vite et plus fort des appels du pied pour obtenir de l’aide de l’État pour de nouveaux personnels soignants, et qu’il saisirait le problème de la santé à bras-le-corps en lançant plus tôt de vastes campagnes de lutte contre l’obésité, le diabète, l’alcoolisme et les maladies chroniques dont souffre plus de la moitié de notre population. Que nenni, il allume 500 bougies, saute son petit-déj’ et se tourne vers le Tout-Puissant. Ainsi, au cœur de la tempête, le capitaine Fritch fait… pschitt !

Une autre maladie est aussi à traiter en urgence : celle des fake news autour de la vaccination qui contaminent les réseaux sociaux, avec leur déferlement de violences dans un monde qui ne pourrait être autre que manichéen. Nous sommes tous libres de faire ce qui nous semble le mieux pour nous et ceux que nous aimons. Pour autant, si le sujet est aussi clivant, c’est parce qu’il nous force à positionner un curseur entre notre liberté individuelle et notre responsabilité collective. Nous consacrons une analyse économique de cette thématique intéressante dans un dossier à retrouver en pages intérieures (lire pp. 14-19).
Si la communauté scientifique s’accorde à dire que la vaccination est l’arme la plus efficace pour nous protéger et nous permettre de recouvrer notre liberté, les politiques devraient cependant tout faire pour éviter que la question de la vaccination ne soit discriminante et ne se transforme en ségrégation sociale. Or, l’obligation vaccinale que vient de sortir le Pays aux forceps pour imposer certaines professions à s’injecter les doses anti-Covid pourrait attiser les tensions et nous diviser. Que le gouvernement donne l’exemple ! Tous les élus ne sont pas vaccinés, y compris certains des plus hauts représentants du Pays. Coincé dans les cordes, Fritch s’est engagé à ce que la classe politique montre la voie à suivre ; on voudrait y croire, mais à TPM, on est comme Saint Thomas…

Retrouvons le chemin de la cohésion sociale, menons des actions durables et soyons solidaires. Toute la rédaction de Tahiti Pacifique se joint à moi pour soutenir les foyers endeuillés, fa’aitoito à tous ! Le Covid a touché aussi nos équipes, ce qui nous a contraints à publier votre magazine avec une semaine de retard, mais nous tenons à vous offrir, malgré la crise que traverse également la presse, toujours cette goutte de liberté dans l’océan. Celle-là, vous pouvez en prendre plusieurs doses sans crainte, elle est totalement inoffensive.
Dominique Schmitt

Ensemble, faisons bouger les lignes !

Bonne lecture, te aroha ia rahi.